Open d'Australie de Tennis : Roger Federer est "un symbole national d'unification" en Suisse
Le journaliste suisse Mathieu Aeschman du journal "Le Matin" revient dimanche sur franceinfo, que Roger Federer, qui a remporté la finale de l'Open d'Australie, "appartient à tout le monde" en Suisse.
Le Suisse Roger Federer a remporté dimanche 28 janvier son 20e titre de Grand Chelem, face au Croate Marin Cilic, à l'Open d'Australie. Le champion est devenu "un symbole national d'unification" dans son pays, a expliqué à franceinfo le journaliste suisse Mathieu Aeschman, du quotidien Le Matin.
franceinfo : Comment avez-vous suivi le parcours de ce champion, vous qui l'avez connu à l'Inseps (Institut national du sport) ?
Mathieu Aeschman : On a vu quelqu'un qui est devenu extraordinaire, presque extraterrestre, dans la façon de gérer la pression, le tennis. Mais il est resté très simple avec nous, les journalistes, les gens de la caravane du circuit. Il est resté aussi très simple avec moi comme ancien camarade, avec toujours un petit mot, un petit regard, un petit coup d'oeil. Ça explique bien le personnage.
En 2005, les Suisses ont préféré élire le motocycliste Thomas Lüthi sportif suisse de l'année et pas Roger Federer, pourtant vainqueur de trois Grand Chelem à l'époque...
L'anecdote fait peut-être sourire, mais raconte beaucoup de la Suisse. Roger Federer avait déjà beaucoup gagné. Comme on a trois langues, plusieurs cultures, il fallait partager. Mais oui, Federer est complètement Suisse, il a un chalet à Lenzerheide, dans les Grisons. Ce matin, toutes les familles suisses, aussi différentes qu'une famille genevoise ou qu'une famille du canton d'Appenzell, ont regardé le match en prenant le petit déjeuner. C'est presque un symbole national d'unification. Roger Federer appartient à tout le monde en Suisse et c'est assez rare chez nous.
Avec désormais 20 titres de Grand Chelem pour Roger Federer, n'êtes-vous pas un peu blasé de le voir gagner ?
Avant le début d'un tournoi, on s'est demandé ce qu'on allait pouvoir encore écrire s'il gagnait. Mais en fait, Roger Federer nous donne toujours des thématiques : l'année dernière il est revenu avec un nouveau revers. Le rapport de force avec Rafael Nadal s'est inversé l'année dernière. Le joueur est tellement extraordinaire qu'on a toujours quelque chose à raconter. C'est une machine à storytelling finalement.
Arrivez-vous à obtenir un peu plus d'informations sur l'homme, alors qu'il maîtrise parfaitement sa communication ?
Depuis quelques années il a ouvert quelques portes et il nous lâche régulièrement des choses qui sortent de l'ordinaire. On a par exemple appris, sur les 48 dernières heures, qu'il avait passé une partie de ses vacances aux Maldives avec Marin Cilic et qu'ils avaient tapé la balle ensemble. On sait qu'il aimerait jouer un peu plus au squatch, faire un peu plus de ski, mais il se l'interdit. Le Roger Federer de 36 ans donne plus de sa personne que celui d'il y a dix ans.
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