Tennis – ATP : Stefanos Tsitsipas, Toronto comme acte de naissance
Il y a un an au Canada, le monde du tennis n’avait d’yeux que pour Denis Shapovalov, tête d’ado mais nouvelle attraction du circuit après son tournoi de l’explosion à Montréal. En 2018, le Masters à la feuille d’érable s’est déplacé à Toronto mais a offert une même belle histoire : celle d’un gamin annoncé futur grand qui explose à la vue de tous, observateurs et public. Le poupon en or se nomme cette fois Stefanos Tsitsipas, 20 ans et un jour, pour être précis. Et qui s’est offert dimanche en guise de cadeau d’anniversaire un festin à la table des rois.
Certes, l’Athénien a fini par céder en finale de la Rogers Cup, battu par le maître Rafael Nadal. Mais sa performance va bien au-delà qu'une simple figuration dans la longue liste des joueurs tombés face à l’Espagnol en finale d’un Masters 1000. Elle vient confirmer que Tsitsipas n’est pas seulement une belle promesse mais plutôt un grand espoir à même de pouvoir s’installer durablement dans la hiérarchie du circuit ATP. Et même de faire plus fort que son prédécesseur au rang de la révélation de mi-août.
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Plus fort que Shapovalov
Interrogé sur le parallèle saisissant avec Shapovalov, d’un an son cadet, Tsitsipas a rappelé que lui évoluait encore sur modeste tournoi Challenger l’an passé, à la même époque à Portoroz, sur les bords de l’Adriatique en Slovénie. Loin des charmes du Saint-Laurent et du chaleureux public canadien. "Ça m’a tellement inspiré, je rêvais d’être à sa place, s’est-il rappelé après la finale. Je me souviens que je le regardais à la télé. C’était inspirant de le voir battre ces gars-là. Je veux dire, pour moi, c’était surnaturel de le voir faire ces trucs-là sur le court."
Que dire alors de ses propres prouesses ? Avant son revers contre le numéro un mondial, le Grec s’était offert pas moins de quatre joueurs du Top 10 mondial d’affilée (Thiem, Djokovic, Zverev et Anderson), devenant le plus jeune joueur à réaliser une telle performance dans un même tournoi depuis la création de l'ATP World Tour en 1990. Pas mal pour un joueur qui il y a 12 mois n’avait pas disputé le moindre match sur le circuit et pointait au 159e rang mondial. Sa finale dimanche aurait pu mal tourner après un premier set manqué et avec Nadal au service pour le match à 5-4 dans le 2e set. Mais Tsitsipas ne s'est pas démonté pour débreaker au meilleur moment et pousser son adversaire au tie-break.
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Si Toronto restera le point d’orgue de cette croissance vitesse grand V, sa semaine n'est pas exactement une sensation mais plutôt la confirmation du travail entrepris avec son père d’entraîneur Apostolos depuis plusieurs mois. A moindre échelle, Tsitsipas s’était déjà offert une série folle en septembre dernier à Anvers avec trois succès de marque dont un quart de finale remporté face à David Goffin, qui avait fait de lui le premier tennisman grec à atteindre le Top 100 mondial. Sorti des qualifications pour son premier tournoi de 2018, le droitier s’est depuis imposé comme un des joueurs présents dans les tournois qui comptent. Quarts à Doha, puis à Dubaï, finale à Barcelone (déjà contre Nadal) et une place de tête de série plus tard, Tsitsipas découvrait la deuxième semaine à Wimbledon il y a quelques semaines. Peu importe la surface, il impose sa grosse frappe de balle avant le véritable début de la saison sur dur. Pour une demi-finale à Washington et une finale à Toronto donc.
J’ai vraiment faim de plus
Le voilà logiquement à la 15e place mondial et d’ores et déjà le statut d’outsider en vue de l’US Open. Tsitsipas étonne tout le monde, sauf lui-même, et sa belle période fait tout sauf étancher sa soif de succès. "Je ne pouvais pas rêver mieux que de battre tous ces joueurs aussi bien classés et de jouer un tennis extraordinaire, assure-t-il, tout sourire. J'ai toujours pensé que ça me prendrait plus de temps pour y arriver. Mais j'ai travaillé dur et ce n'est pas une surprise pour moi. Je pense avoir le jeu pour rivaliser avec ces joueurs. Désormais, je comprends que c’est moins compliqué qu’il n’y paraît. Je dois juste croire en moi et être confiant avant d’affronter ces gars. Donc je ne suis pas surpris d’être arrivé en finale ici. Après tout, j’ai juste fait mon job… J’ai vraiment faim de plus. Je crois que je peux faire bien plus encore cette saison." Le déclic, les bonnes impressions et les résultats qui vont avec, Tsitsipas semble tout avoir pour savourer encore un peu son bonheur.
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