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BNP Paribas Masters : Andy Murray, nouveau N.1 mondial

Lundi matin, une nouvelle dynastie s'emparera du trône. Celle d'un homme qui incarne le travail, la pugnacité, la détermination et enfin la rage de vaincre. Un homme au grand cœur sur les courts. Un homme qui rentre dans l'histoire du tennis puisqu'Andy Murray deviendra le 26e numéro un mondial de l'ère open et le premier écossais à camper ce rôle. Il rentre au panthéon des plus immenses champions. Comme à son habitude, c'est en toute humilité et décontraction que le Britannique est venu donner son ressenti sur son nouveau statut.
Article rédigé par Quentin Ramelet
France Télévisions - Rédaction Sport
Publié
Temps de lecture : 4min
Andy Murray savoure sa couronne en compagnie de jeunes ramasseurs de balle aux anges. (MIGUEL MEDINA / AFP)

« J'étais vraiment loin. Ce sport est étrange. » En deux phrases, concises, Andy Murray a résumé la beauté de sa discipline. A plus de 8000 points de Novak Djokovic au lendemain de son triomphe à Roland-Garros en juin dernier, le Britannique n'a jamais perdu de vue son objectif. Il a eu raison. Car cette défaite aurait pu le frapper en plein cœur. Mais pour un joueur de son calibre, connu pour ses coups de sang récurrents envers lui-même durant les matches mais surtout pour sa volonté à ne jamais abandonner, cela aurait sonné comme une hérésie. « Ce n'est pas seulement le travail d'une semaine. Non, c'est douze mois de boulot et pendant toute une saison, on bosse pour y arriver. »

Une seule saison a-t-il dit ? Cela sous-estimerait presque son exploit, alors on reformule la question et sa réponse prend un peu plus de sens : « Oui bien-sûr, c'est plutôt 15 ans de travail. La place de numéro un vient après les labeurs de toute une carrière. C'est une immense satisfaction. Je n'étais pas sûr d'y parvenir. Je suis très fier même si pour le moment, je ne sais pas encore ce que cela représente pour moi... » Voilà qui est mieux. Pour ce qui est de s'en rendre compte, il peut déjà savourer puis après cela viendra tout seul. Demain d'ailleurs, il ne lui faudra pas se blesser et Murray ne manque pas d'humour là-dessus : « Et bien on ne sait jamais. Si jamais j'abandonne demain, mes points ne seront pas comptabilisés cette semaine, donc il va falloir que je fasse très attention à moi d'ici demain. Je vais tenir ma raquette très fort ! ». Officiels, journalistes et photographes ne peuvent évidemment pas contenir leurs rires. De son côté, c'est presque un sourire gêné qui ressort de sa moue.

« J'aurais préféré devenir numéro un en jouant »

Son sourire souvent timide s'est d'ailleurs éteint un instant, dès le début de la réunion. « On ne s'attendait pas à ça aujourd'hui et quand j'ai entendu ce qui se passait, c'était un peu bizarre. On a tellement parlé de cette semaine : si je gagnais, si je faisais ci ou ça. C'est malheureux que cela se soit produit de cette manière. J'aurais préféré le devenir en jouant sur le court. » Car si son couronnement semblait aussi inéluctable que légitime, la manière, elle, nous a tous déçus, frustrés. Milos Raonic, une heure plus tôt, annonçait en effet son forfait. Pas de match et voilà Andy Murray en finale du BNP Paribas Masters.

Un billet gratuit vers l'Olympe du tennis, certes, mais pour un tel compétiteur, le jour de son sacre, un jour qui restera à jamais gravé dans sa mémoire, c'est presque une calomnie. Du coup, il a préféré se vider la tête à sa façon, raquette à la main bien sûr, et savourer plusieurs minutes sur le Central de Bercy. Milos Raonic en convalescence, ce sont des jeunes ramasseurs de balle, des étoiles dans les yeux, qui en ont profité. La scène restera. Le public parisien se régale de voir le nouveau maître de la discipline s'amuser, en toute décontraction, pendant que journalistes du monde entier l'attendent paisiblement. Si Novak Djokovic a gagné la sympathie des spectateurs au fur et à mesure, Andy Murray « se rend compte aujourd'hui de ce qu'a pu ressentir le Serbe pendant deux ans. » Sans aucun doute, le nouveau Roi d'Ecosse saura aussi animer sa cour. Car maintenant, c'est un nouveau règne qui commence.

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