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Fed Cup : Kristina Mladenovic, la chute sans fin

Julien Benneteau a choisi, et Kristina Mladenovic est la seule des cinq joueuses sélectionnées à ne pas apparaître sur la feuille de match. Même la Fed Cup, son refuge depuis qu'elle ne gagne plus, est en train de lui échapper. La chute ne s'arrête plus.
Article rédigé par franceinfo: sport avec AFP
France Télévisions - Rédaction Sport
Publié
Temps de lecture : 3 min
  (PAUL CROCK / AFP)

Kristina Mladenovic regardera samedi les simples du 1er tour de la Fed Cup face aux Belges en tribunes. Une première depuis plus de trois ans, elle qui flirtait avec le top 10 il y a près d'un an et demi. Depuis, elle a chuté sans discontinuer pour sortir récemment du top 60.  Sur les quatre premiers tournois de la saison 2019, "Kiki" a enchaîné quatre 'first" (défaites au premier tour). Et pas contre des joueuses a priori hors de portée. Les mauvaises langues pourraient dire que c'est presque une habitude. Une très mauvaise. Ce début de saison ne s'éloigne malheureusement pas de la ligne qu'elle  trace depuis des mois. Une ligne comparable à un encéphalogramme plat, avec quelques rares soubresauts.  En 2018, elle a enregistré 15 "first" au total, grappillant toutefois quelques victoires (23) qui lui ont permis d'amortir sa chute. Une chute débutée il y a plus d'un an et demi, à l'été 2017, épicentre d'une déflagration de résultats qui ne trouve pas vraiment d'explication.

Un long tunnel sans fin 


Quelques semaines après son quart de finale à Roland-Garros, alors qu'elle semble en pleine ascension, quelque chose se dérègle. Une blessure à Wimbledon l'éloigne une dizaine de jours des terrains, et la tournée d'été aux Etats-Unis démarre doucement sur une défaite au 2e tour à Washington. Mais ensuite, c'est le début d'un très long tunnel qui débute à Toronto. Elle n'en verra la fin que sept mois plus tard à Saint-Pétersbourg, en janvier 2018. Sept mois passés sans aucune victoire au compteur. Une série noire de 15 éliminations, pas loin d'épingler l'un des plus sinistres records du tennis. Paradoxalement, elle atteint son meilleur rang, 10e mondiale, pendant cette dépression. "Oui mais elle était déjà, avant cette série, assez coutumière du fait. Assez inconstante, capable d'aligner des mauvaises séries avant de se reprendre", rappelle Camille Pin, ex-joueuse et ex-chroniqueuse sur Eurosport.  "Elle a une telle force de caractère parce qu'on a l'impression que cela ne la touche pas. Elle croit vraiment en elle. Elle est assez surprenante là-dessus", ajoute Camille Pin. Effectivement, elle ne montrera quasiment jamais de résignation.  La seule fois où la Française a paru douter, c'était à Melbourne début 2018, lorsqu'elle a signé sa quinzième défaite. Un bout d'armure est alors tombé: "Ça ne peut pas continuer comme ça avec le travail que je fais au quotidien...", avait-elle lâché, sonnée d'incompréhension.  Depuis cette noria de défaites, elle n'a jamais retrouvé le bon rythme.  "Son tennis est encore là. Mais je  trouve que le niveau a augmenté depuis deux-trois ans sur le circuit, et pour le coup c'est plus difficile. Plus elle perd en classement, moins elle est protégée. Là elle peut tomber sur une top 5 au premier tour des tournois, c'est plus dur tout de suite", explique Camille Pin. "Moi ça m'est arrivé d'avoir des joueurs en crise de résultats comme ça, et ce n'est pas simple d'en sortir", explique Patrice Hagelauer, ancien entraîneur. "La clé, c'est quand même souvent de changer quelque chose, d'entraîneur, de discours, de méthode...". Mais "Kiki" n'a pas fait le choix de la révolution. "Elle a choisi de s'organiser seule, c'est plus dur", estime Hagelauer.

 

"Une vraie joueuse de Fed Cup"

 Pour la première fois depuis une demi-finale face à la République tchèque en 2015, elle ne jouera pas en simple le samedi face aux Belges en Fed Cup, une épreuve qui l'a toujours transcendée. La saison dernière, face aux Belges justement, elle avait porté l'équipe de France sur ses épaules, victorieuse de ses deux simples et du double décisif, qualifiant quasiment à elle toute seule les Bleues pour les demi-finales. Une parenthèse dorée."C'est une vraie joueuse de Fed Cup, elle est hallucinante là-dessus. Elle est assez incroyable, niveau mental elle a des ressources parfois incroyables", assure Camille Pin. Le contexte n'est cette fois ci pas forcément propice à une résurrection express. Les effets du retour de Caroline Garcia en Bleue sont encore méconnus, et elle n'a pour l'instant aucun match à jouer, Julien Benneteau ne l'ayant pas non plus aligné en double. Même si ce scénario peut encore changer d'ici dimanche, elle risque de ne pas trouver la clé à Liège. 

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