Tsonga-Gasquet, double enjeu face au Canada
Le double de France - Canada, en direct sur France 4 et francetvsport.fr dès 18h50
Tsonga-Gasquet, la logique du groupe
Yannick Noah l'a expliqué à plusieurs reprises: placer deux joueurs spécialistes du double, c'est ne laisser que deux joueurs de simple dans le groupe. Et en cas de blessure, cela remet en cause tout l'équilibre collectif. Et se passer d'un membre du Top 20 mondial en individuel n'est pas aisé. "Aujourd'hui, nous n'avons pas de joueurs de double qui sortent vraiment du lot", a dit le capitaine. "Quand on choisit d'aligner nos deux joueurs de simple pour le double, il faut quasiment sacrifier deux joueurs qui sont dans les quinze premiers mondiaux. Ce n'est pas simple. C'est un peu le problème qu'ont rencontré mes prédécesseurs, Guy (Forget) et Arnaud (Clément). Cette fois-ci, cela se passe comme ça. Mais le problème se posera à chaque rencontre."
C'est pour cela qu'il a préféré se passer de la paire Nicolas Mahut-Pierre-Hugues Herbert, finaliste de l'US Open et du Queen's 2015 (mais qui n'avait pas brillé sur terre-battue), préférant appeler Edouard Roger-Vasselin qui, associé à Julien Benneteau, avait atteint la finale de Roland-Garros en 2014. ERV est remplaçant en Guadeloupe, et dès le départ, c'est le duo Gasquet-Tsonga qui a été mis en avant pour jouer samedi. Avec des entraînements en conséquence: "Le double a toujours été important dans notre histoire de Coupe Davis", rappelle Cédric Pioline, le capitaine adjoint de l'équipe de France.
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Tsonga-Gasquet, la logique du niveau
Jo-Wilfried Tsonga associé à Richard Gasquet, ce n'est pas nouveau. Arnaud Clément les a déjà alignés lors de la fameuse aventure de 2014, qui a mené la France jusqu'en finale. Et si Tsonga n'avait pas été blessé, les deux hommes auraient certainement fait équipe à Lille face à Federer-Wawrinka. Comme Gaël Monfils et Gilles Simon ne présentent pas vraiment des profils, ni de passion débordante pour l'exercice à deux, le choix est vite fait.
Vidéo: Tsonga-Gasquet victorieux contre l'Australie en 2014
En 2014, Gasquet et Tsonga avaient battu les Australiens Guccione-Hewitt au 1er tour, puis Berdych-Stepanek en demies. A chaque fois sur terre-battue. A chaque fois après avoir joué (et gagné) les deux premiers simples. Ce samedi, le 9e et le 10e mondial entreront sur le terrain avec beaucoup plus de fraîcheur. S'ils demeurent avant tout des joueurs de simple, Gasquet et Tsonga peuvent présenter des profils complémentaires en double. Le premier dispose d'un énorme revers et de bons retours de service, tandis que le second a l'un des plus gros coups droits du circuit, et un service incroyable. Il est donc logique de voir le Biterrois recevoir à gauche, et le Manceau à droite. A la constance de Gasquet, Tsonga ajoute sa fulgurance et sa puissance. Beaucoup plus "puncheur", le N.1 français doit endosser le rôle de celui qui termine les points. Il doit surtout faire oublier sa dernière sortie dans cet exercice, au Queen's avec Nicolas Mahut en quarts de finale la saison dernière. Sa seule défaite en double en équipe de France (il était invaincu en trois matches avec Michael Llodra, et est invaincu avec Richard Gasquet en deux matches).
Tsonga-Gasquet, le choix de l'avenir ?
Compte-tenu des contraintes édictées plus haut par Yannick Noah concernant les risques lorsqu'il sélectionne une équipe de spécialistes, le capitaine sera-t-il un jour tenté de déroger à cette règle ? Oui, seulement sur surface rapide, là où le duo Mahut-Herbert a eu ses meilleurs résultats. Mais il ne faut pas oublier non plus que Tsonga et Gasquet sont très performants sur courts rapides en simple. Il n'y a donc aucune raison, avec une préparation adéquate, qu'ils ne le soient pas en double. Et sur terre, l'autre option pourrait avoir pour nom Julien Benneteau, si celui-ci revenait à son meilleur niveau après une saison pratiquement blanche en raison d'une blessure. Son association avec Edouard Roger-Vasselin, sur terre-battue, pourrait rivaliser avec le duo Tsonga-Gasquet.
Vidéo: La victoire de Benneteau-Roger-Vasselin à Roland-Garros en 2014
En revanche, quels seront les choix de Yannick Noah lorsque la France jouera sur surface rapide, en ce qui concerne les simples ? Les noms de Tsonga et Gasquet pourraient alors s'imposer le vendredi, les contraignant à enchaîner avec le double, comme du temps d'Arnaud Clément. Sauf à sélectionner Mahut-Herbert, et donc faire une croix pure et simple sur Monfils ou Simon, un seul pouvant être présent dans le groupe. Du temps de son premier capitanat, Noah n'avait jamais hésité à lancer en double ses joueurs de simple (finale à Lyon avec Leconte-Forget en 1991), alors qu'il était lui-même joueur de simple et de double lors de sa carrière sur le terrain. Il sait que lors d'une rencontre accrochée, face à de grandes nations où sont présents des membres du Top 8 (Serbie, Suisse, Espagne, Grande-Bretagne, République tchèque), trois points en simple ne sont pas garantis, loin de là. Celui du double peut donc tout changer.
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