Gaël Monfils a une preuve supplémentaire que sa décontraction légendaire peut parfois lui jouer des tours. Habitué à dire ce qu'il pense et à faire ce qu'il veut, le 25e mondial voit naître une polémique là où elle ne semblait pas s'imposer. En expliquant, après son élimination en quarts de finale de l'Open d'Australie par Milos Raonic, que "80% des joueurs ne voulaient pas aller en Guadeloupe" le 1er tour de Coupe Davis contre le Canada, il a lancé un pavé dans la mare. C'est en tout cas ce qu'estime Thierry Braillard, secrétaire d'Etat aux Sports. L'homme politique n'a, visiblement, pas apprécié que le joueur fasse état du manque d'enthousiasme général pour aller à l'autre bout du monde pour disputer cette rencontre. "Quand on commence à contester une décision de l'entraîneur même sur un choix de match, c'est qu'on lui manque de respect", estime-t-il.Lire aussi - Monfils: "80% des joueurs ne voulaient pas aller en Guadeloupe"C'est une ligne de plus dans l'histoire de ce premier match hors de la France métropole, qui a déjà alimenté bien des polémiques, depuis l'annonce du lieu de cette première rencontre de la nouvelle ère Noah, en passant par sa remise en cause par les nouveaux élus régionaux, jusqu'à la confirmation de sa tenue.Lire aussi - France-Canada aura bien lieu en GuadeloupeIl n'est pas certain que les propos du secrétaire d'Etat aux Sports plaisent au groupe français, ni même à Yannick Noah qui a été repris au poste de capitaine notamment pour apporter son expertise et à sa capacité à sublimer les joueurs, mais aussi pour son aura et le respect qu'il inspire à la jeune génération. Car si les paroles de Gaël Monfils ne lui ont pas plu, le capitaine a certainement dû en parler à l'intéressé. D'ailleurs, il a rapidement réagi en expliquant qu'il ne se préoccupait pas "des états d'âme des uns et des autres": "On a décidé que c'était une très très bonne idée d'aller jouer sur terre battue pour des raisons techniques (...) On y va pour gagner. Après les états d'âmes des uns et des autres, sur le court, en dehors du court, voilà..." Et d'ajouter: "Aller jouer à l'extérieur à la Guadeloupe, pour moi, c'est juste fantastique. La personne qui dit que ce n'est pas fantastique, de l'extérieur, elle ne comprend rien", a ajouté Yannick Noah. "Je ne comprends pas le problème." Et le capitaine a conclu: "On ne va pas communiquer par presse interposée (...) Il est en Australie, je suis à Grigny. Moi je me caille, il a peut-être eu un coup de chaud, j'en sais rien. Je connais très bien Gaël, on va parler à un moment. De l'humilité, de la solidarité, c'est deux valeurs qui peuvent permettre à l'équipe de France de regagner la Coupe Davis."