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Les raisons d'une désillusion française

L'équipe de France a perdu la finale de la Coupe Davis contre la Suisse (3-1). Après 2002 et 2010, c'est la troisième finale qu'elle perd. Avec deux des quatre meilleurs joueurs du monde dans leur équipe, les Suisses étaient favoris sur le papier, et ils l'ont prouvé sur le terrain. Mais la formation d'Arnaud Clément n'a jamais été en mesure de rivaliser. Voici pourquoi.
Article rédigé par Thierry Tazé-Bernard
France Télévisions - Rédaction Sport
Publié
Temps de lecture : 3 min
Arnaud Clément au soutien de Jo-Wilfried Tsonga

Federer et Wawrinka au rendez-vous

Tout le début de semaine a été rythmé par le dos de Roger Federer. L'ancien N.1 mondial a accepté de ne pas être à son niveau le vendredi pour se rassurer et aller crescendo dans ce week-end pour être impressionnant en double, et intraitable face à Richard Gasquet le dimanche. En ramenant ce troisième point, il a ajouté une ligne à son palmarès, menant pour la première fois la Suisse au sommet de cette épreuve. Il ne lui manque plus que l'or olympique individuel. Et s'il a pu le faire, il le doit à Stan Wawrinka. C'est lui qui l'a décidé à disputer la Coupe Davis cette année. C'est lui qui a réalisé une démonstration contre Tsonga vendredi, restant à son meilleur lors du double. Respectivement 2e et 4e mondiaux, Roger Federer et Stan Wawrinka ont parfaitement géré ce week-end. Ils ont été à la hauteur de leur rang, de l'événement. "Tennistiquement, l'équipe suisse a été supérieure", reconnaissait Arnaud Clément, le capitaine.

La France sans leader

Contrairement aux Suisses qui ont pu compter sur deux leaders, la France a perdu le sien. En s'inclinant de cette manière contre Stan Wawrinka, Jo-Wilfried Tsonga, blessé au bras, a cédé son statut habituel de leader. Décisif au 1er tour comme en demi-finale, il a dû renoncer au double et au simple du dimanche. Une déchirure pour lui, un affaiblissement pour le collectif, car ni Gaël Monfils ni Richard Gasquet n'ont cette âme pour mener une troupe. "J'ai senti qu'à partir du moment où Jo n'était plus en situation de jouer, de tenir son rôle, toute l'équipe a été déstabilisée" avance Arnaud Boetsch. Et le coup est d'autant plus rude qu'il avait fait de cette finale "l'événement majeur" de sa carrière, le jour du tirage au sort. Touché au bras, il n'a pas pu défendre ses chances. La frustration et l'émotion l'ont emporté. Ce sera difficile de s'en remettre, d'autant qu'il avait déjà fait une croix sur la finale en 2010 à cause d'une blessure.

L'absence de Tsonga en double

Au 1er tour contre la paire Hewitt-Guccione comme en demi-finale face au duo Stepanek-Berdych, Jo-Wilfried Tsonga avait été associé avec bonheur à Richard Gasquet. Le duo était performant, percutant, dominateur. Contre les champions olympiques 2008, le Biterrois n'a jamais retrouvé son niveau, malgré la belle performance de Julien Benneteau. "Jo est un leader naturel, même s'il ne l'est pas toujours sur le court. Ca rassure Richard et son absence a dû constituer un choc", avance Patrice Dominguez, consultant France Télévisions. 

La préparation en question

Dès la qualification pour la finale, le mot était donné: aucun risque ne serait pris en cas de douleurs dans les semaines suivantes. Blessé à Tokyo fin septembre, Tsonga n'a pris part qu'au tournoi de Bercy avant la finale. Ce qui ne l'a pas empêché d'être de nouveau touché au bras ce week-end, alors qu'il manquait clairement de rythme face à Wawrinka. Spécialiste des belles performances sans grande préparation, Gaël Monfils est le contre-exemple. A l'opposé, les Suisses ont enchaîné les matches, disputant la semaine dernière le Masters de Londres, ce qui leur a permis d'être toujours dans le rythme de la compétition. Et leur manque de temps d'adaptation sur la terre battue n'a pas semblé leur poser de soucis, alors que les Français avaient passé la semaine précédente à Bordeaux. Cela a été aussi le cas de Julien Benneteau lors du double, demi-finaliste au Masters.

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