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Ils seront l'équipe de France de Coupe Davis en 2020

Lucas Pouille, Quentin Halys, Johan Sébastien Tatlot, Enzo Couacaud et Laurent Lokoli ont tous entre 18 et 20 ans. Ils représentent la jeune garde prometteuse de la France, à même d'intégrer un jour l'équipe de France de Coupe Davis et de la mener de nouveau en finale. Matthias Bourgue, de la même génération, mais aussi Benoît Paire, qui n'aura que 31 ans en 2020, pourraient aussi en être. "Tous ces joueurs sont pétris de qualités", affirme Arnaud Di Pasquale, le Directeur technique national, qui a dressé leurs qualités et leurs secteurs de progression.
Article rédigé par Thierry Tazé-Bernard
France Télévisions - Rédaction Sport
Publié
Temps de lecture : 5 min
Laurent Lokoli, Johan Sébastien Tatlot, Quentin Halys et Lucas Pouille, quatre joueurs représentant la future relève du tennis masculin français

Lucas Pouille

A 20 ans, la belle révélation du dernier Masters 1000 de Bercy (sorti des qualifications, il a été battue en 8e de finale par Roger Federer) pointe désormais à la 132e place mondiale. Finaliste de l'Orange Bowl en 2010, il est doté d'une très belle frappe de balle, et d'un service qui lui a attiré les louanges du Suisse après leur match. En 2013, il avait passé le 1er tour à Roland-Garros alors qu'il n'avait que 18 ans, avant de tomber sur Grigor Dimitrov. Avec sa casquette vissée sur la tête, il s'est déjà frotté à ce qui se fait de mieux sur le circuit. Une expérience susceptible de lui faire passer des caps encore plus rapidement.
L'avis d'Arnaud Di Pasquale: "Il a une frappe de balle naturelle très lourde, qui fait beaucoup de mal, en coup droit comme en revers. Il est très investi dans son projet et fait tout pour y parvenir. S'il y a un gars à qui on ne peut rien reprocher, c'est lui. Surtout à cet âge. C'est un bosseur. Il doit se perfectionner, notamment sur le plan physique. Il a déjà beaucoup progressé, mais il doit s'étoffer un peu plus, ce qui est logique à mesure qu'on grimpe dans la hiérarchie. Il doit aussi s'améliorer dans ses enchaînements vers l'avant. Son jeu lui permettra d'aller plus vers le filet pour conclure. Aujourd'hui, il capitalise sur sa frappe de balle, mais il devra à l'avenir s'économiser, d'autant qu'il a une volée propre.

Lucas Pouille

Quentin Halys

A 18 ans, il n'est pas encore connu du grand public. Son actuel 6e rang mondial à l'ATP ne fait rien pour, mais c'est ailleurs qu'il faut regarder. Troisième mondial chez les juniors, quarts de finaliste à Wimbledon, demi-finaliste en Australie et à Roland-Garros, finaliste à l'US Open tout cela cette année, sacré champion d'Europe 17 ans après le dernier sacre tricolore, oeuvre d'Arnaud Di Pasquale qui avait succédé à Sébastien Grosjean. Bref, il a déjà un palmarès long comme le bras. Il faut également y ajouter un titre de champion d'Europe en double avec son copain Johan Sébastien Tatlot, et surtout un sacre aux Petits As de Tarbes en 2010. C'était alors le premier Français à inscrire son nom au palmarès depuis un certain Richard Gasquet. La voie est donc toute tracée pour lui.
L'avis d'Arnaud Di Pasquale: "Il a une bonne qualité de frappe. Mais il s'illustre surtout par son côté tacticien, par sa capacité à sentir le jeu. Il se sert parfaitement de la géométrie du terrain. Ce n'est pas un grand cogneur. Il est adroit, dispose d'une bonne main, mais il joue surtout juste. C'est un peu du Hingis. Il va devoir s'étoffer, car il est grand et longiligne. Et il va devoir muscler son jeu, et avoir plus d'audace. C'est comme cela qu'il sera plus fort. A un moment, il ne faut pas prendre des risques mais prendre sa chance au moment important. 

Johan Sébastien Tatlot

A 18 ans, il est le "double" de Quentin Halys. Les deux sont indissociables: rivaux pour les titres de champion de France comme lors des Grands Chelems juniors, ils sont équipiers en équipe de France ou en double sur le circuit. Sixième mondial, Johan Sébastien Tatlot pâtit pour le moment de la présence de son copain, pour ne pas avoir un grand palmarès. Mais il est tout de même sixième mondial, avec un potentiel énorme, et des qualités physiques incroyables qui attisent les comparaisons avec Tsonga et Monfils. Actuel 444e mondial à l'ATP mais au 6e rang chez les juniors, il a atteint la finale à Melbourne en double (avec Halys), les quarts de finale en simple à Roland-Garros et les demies à Wimbledon.
L'avis d'Arnaud Di Pasquale: "Il est très physique, frappe très fort, percute énormément et met beaucoup de volume dans son jeu. Il progresse bien et vite, et a bien joué sur le circuit ATP lors des Futurs cette année. Sa force, c'est son physique. Mais il doit prendre un peu plus de tactique dans son jeu. Il faudrait que Tatlot et Halys prennent chacun un peu des qualités de l'autre.

Enzo Couacaud

A 19 ans, Enzo Couacaud est aussi un grand espoir du tennis français. Demi-finaliste des Petits As de Tarbes en 2009, le natif de l'Ile-Maurice pointe au 243e rang mondial à l'ATP. Champion d'Europe des moins de 16 ans en 2011, prenant ainsi la suite d'un certain Tsonga (2001), ou Cilic (2004), il est désormais totalement impliqué sur le circuit professionnel senior. En octobre dernier, sur le challengeur de Rennes, il a d'ailleurs battu le Néerlandais Robin Haase, ancien 33e mondial qui fait encore partie du Top 100. 
L'avis d'Arnaud Di Pasquale: "C'est un très bon joueur. J'ai été bluffé car je pensais, au début, que sa faiblesse était son coup droit. Or, il a énormément progressé dans ce domaine, et c'est de moins en moins vrai. Il a parfois tellement confiance dans ses qualités physiques et ses sensations qu'il a tendance à être attentiste. Mais il sent super bien le jeu, avec un revers exceptionnel, et en plus une grosse envie de bien faire, de travailler. Comme Lucas Pouille, il est très investi. Il fait tout bien. Il n'a pas un immense gabarit, mais il a les armes pour intégrer le haut niveau.

Laurent Lokoli

A 20 ans, il a été la belle sensation du dernier Roland-Garros. Si son show de danse avec Gaël Monfils lors de la journée Benny-Berthet a étonné, c'est sur le terrain qu'il s'est illustré, en sortant des qualifications avant de tomber au 1er tour contre l'Américain Johnson au bout de cinq manches intenses. 277e à l'ATP, il présente un jeu offensif séduisant et efficace, dispose de tous les coups du tennis. Vainqueur de l'Orange Bowl en 2010 aux dépens de Lucas Pouille en finale, il a le physique de l'emploi.
L'avis d'Arnaud Di Pasquale: "Il est très fort en service et coup droit. Il doit néanmoins comprendre qu'être professionnel, c'est 365 jours par an. C'est la plus grande difficulté à cet âge. Il est parfois fluctuant sur sa motivation, ce qui se comprend vu son âge. Mais il a des qualités athlétiques exceptionnelles. Il doit renforcer son schéma de jeu derrière son service et son coup droit."

Laurent Lokoli

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