France-Suisse: jour de gloire ou d'enfer
"Mes joueurs sont capables de battre demain Federer et Wawrinka sur ces deux matches de simple." Arnaud Clément a voulu afficher sa confiance en un lendemain meilleur, samedi soir après la défaite de son double. "Nous avons encore une chance. C’est un énorme challenge pour nous de battre le N.2 et 4 mondial." La veille, Gaël Monfils disait ne pas vouloir disputer un cinquième match décisif contre Stan Wawrinka: "J'ai envie que l'on gagne 3-1", assurait-il, même si ce genre de match n'est pas fait pour lui déplaire. Ce dimanche, chacun va jouer plus qu'un match. Tous sont en quête de leur premier Saladier d'Argent. Et tous savent que cette ultime journée de compétition est toujours la plus difficile.
"C’est un moment particulier. C’est là qu’on sent tout le poids de la Coupe Davis. Ce sont des moments extraordinaires dont les joueurs se souviennent toute leur vie", souligne Patrice Hagelauer, ancien Directeur technique national. "Il faut conserver cet esprit de la gagne, il ne faut pas tomber dans des états où l’inquiétude et le doute sont là. Ce sont les ennemis des joueurs. Il faut toujours être dans l’objectif, d’être dans le moment présent. Il ne faut pas penser à l’après, seulement au moment présent. On est dans l’action." Ce match décisif, Arnaud Boetsch l'a vécu en 1996 pour une victoire en finale en Suède: "La 3e journée, c’est les vingt derniers mètres d’un 100m. Ils sont capitaux. Il faut être là, à fond, il n’y a plus d’excuse, plus de problème. On est juste là pour gagner", résume-t-il. Ancien DTN, Patrice Dominguez estime que "ce troisième point, c'est presque le plus difficile à gagner. Mais en face, on a la meilleure équipe du monde... sur le papier."
Seuls les Mousquetaires, en 1927, ont renversé la vapeur
Légèrement favoris avant la rencontre, surtout après les problèmes de dos de Roger Federer, les Français sont devenus des outsiders. "Rien n’est cassé mais c'est une situation difficile à vivre, dure à encaisser", avouait Arnaud Clément samedi soir. "Mes joueurs ont une force de caractère. Ils savent exactement où nous en sommes aujourd'hui. Ce n'est pas là où ils voulaient être. Nous ne sommes toujours pas éliminés. Même si demain les chances sont plus favorables à l'équipe suisse, nous en avons toujours. Nous allons nous battre comme des forcenés jusqu'au dernier point du dernier match." Et le N.1 suisse a averti: "Je vais bien maintenant. C’est la dernière fois que je parle de mon dos. Je suis à 100%."
Avec un public désormais bien au soutien de son équipe, et sans le moindre calcul à faire, cette équipe de France peut-elle devenir la première, depuis les Mousquetaires en 1927, à remporter la Coupe Davis après avoir été menée (2-1) en concédant le double ?
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