Forget, l'avenir en pointillés ?
"Si demain, il y a un conflit tel que mon départ pourrait apaiser les esprits, même pour le quart en Allemagne, moi je laisse ma place !" Les propos sont limpides, simples, et marquent une certaine cassure dans la dynamique du groupe France de Coupe Davis. Car depuis l'avènement de la génération Monfils, Tsonga, Gasquet, Simon, le monde des "bisounours" avait envahi le camp tricolore, avec quatre copains inséparables depuis longtemps, unis "à la vie, à la mort" pour conquérir le Saladier d'argent. La sortie médiatique de Gilles Simon au début de la préparation du match en Autriche a lancé un pavé dans cette mare bien calme, écornant cette image idyllique et poussant Guy Forget à modifier sa communication: "Qu'on le veuille ou non, ces mecs-là sont en compétition. Jo veut être plus fort que Gaël et inversement. Gilles, moins extraverti, veut montrer qu'il a sa place, Richard veut retrouver son statut de Top 10: qu'on ne me la fasse pas à l'envers, on ne parle pas de quatre copains." Le propos casse le vernis mais ne fait que mettre des mots sur une réalité normale et logique dans un collectif, quelqu'il soit, et dans le sport de haut niveau particulièrement. "Quand tu gères des garçons qui sont des mecs hyper égocentriques, il faut que tout le monde fasse des efforts, il n'y a pas de solution miracle. La Coupe Davis, c'est une affaire de compromis."
Et Guy Forget a dû en faire pour que la semaine dernière se passe bien, reconnaissant que "je prenais sur moi parce que j'ai mal dormi". Et sa confiance semble avoir été ébranlée par le malaise exprimé par Gilles Simon, à tel point qu'il veut être rassuré par les joueurs, qu'il verra à Miami lors de la tournée américaine: "Je veux être sûr de savoir quelle est l'ambiance et où chacun en est, tennistiquement, au niveau de l'esprit", explique-t-il. Et de relever que "pour la première fois, j'ai l'impression de devoir me justifier". Une situation qui pèse certainement lorsqu'il déclare: "Qu'on gagne ou pas la Coupe cette année ou l'année prochaine, je passerai vraisemblablement dans un autre secteur". Un changement qui pourrait même avoir lieu avant si les problèmes exprimés par Simon devaient perdurer: "Si demain, il y a un conflit tel que mon départ pourrait apaiser les esprits, même pour le quart en Allemagne, moi je laisse ma place". Une façon de placer chaque individu face à ses responsabilités. Et de ne pas revivre la semaine passée ù "le staff se sent attaqué, moi je me sens remis en question, les autres joueurs aussi, alors qu'on a vanté tout au long de l'année dernière un esprit d'équipe parfaitement sincère." Autre temps ou simple contre-temps ?
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