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Coupe Davis - Equipe de France: L'avenir avec ou sans Noah ?

En remportant la 10e Coupe Davis de son histoire après son succès (3-2) sur la Belgique, l'équipe de France a mis fin à 16 années d'échecs. Pour son 3e passage sur le banc comme capitaine, Yannick Noah a décroché son 3e Saladier d'Argent. A 57 ans, il a mené une troisième génération à la victoire. Désormais, se pose la question de son avenir. A-t-il envie de rester ? A-t-on envie qu'il reste ?
Article rédigé par Thierry Tazé-Bernard
France Télévisions - Rédaction Sport
Publié
Temps de lecture : 4min
 

Les joueurs et sa famille. C'est vers eux que Yannick Noah a dirigé son regard pour savoir s'il poursuivrait l'aventure la saison prochaine. "A l'année prochaine", avait-il lancé au public du stade Pierre-Mauroy, dans la liesse de l'après-match. Au micro, sur le court, il se chargeait de remercier le public, et de faire monter encore l'ambiance. Au micro de Tout le Sport, un peu plus tard, il disait: "On a pris la vague, on va essayer de la surfer". En conférence de presse, il disait: "Je vais parler avec les gars, comme d’habitude. Après chaque saison, on va débriefer. Va falloir faire vite parce qu’à mon avis l'alcool va couler à flots. On va voir, ça dépend des gars. Quand on vit des moments comme ça, on a envie que ça recommence." Après la conférence de presse, où il s'est livré à un monologue de neuf minutes pour revenir sur toute cette aventure, il confiait: "Il n'y a pas que moi qui compte dans la décision. Je vais en parler à ma femme. C'est un mode de vie, un investissement, une visibilité. Il y a des moments où j'aspire à être un peu peinard."

Coupe Davis : Yannick Noah, le capitaine gagnant !

Comme toujours, il est difficile de savoir ce qu'il fera dans un avenir proche. Sans doute parce que lui même ne le sait pas. L'homme fonctionne beaucoup au feeling, aux sensations du moment. Mais la campagne n'a pas été de tout repos, sur la chaise comme en-dehors. Après la victoire sur la Serbie en demi-finale, son recul pris pendant le match de Tsonga, l'atmosphère était pesante: "Quand un mec arrive sur une grande scène, un Central, il doit être léger, frais dans sa tête, sans sentiments parasites", disait-il alors. "Et certainement pas s’ils viennent de proches. Or, la Fédération, elle est proche." Les commentaires peu amènes de Bernard Giudicelli, le président de la FFT, à l'égard de Lucas Pouille après Roland-Garros étaient restés en travers de la gorge de certains.

Le capitaine s'est même senti attendu au tournant. Une impression pas vraiment appréciée par l'intéressé. Il a aussi beaucoup évoqué son adaptation à ses joueurs, la nécessité de mieux les connaître pour "savoir de quoi ils ont besoin sur le terrain", ce qui l'avait amené à faire son mea culpa après la demi-finale contre la Serbie. "J'ai pas mal gambergé dans mon coin et j'ai appris beaucoup aujourd'hui. J'ai été testé et j'ai fait un match moyen. Cela fait quelques mois que je ressens du stress. Mon rôle c'est de sentir les choses pour trouver les bons mots au bon moment. Je vais bien méditer là-dessus...."

La "culture de la lose"

A le voir sur sa chaise durant ce week-end lillois, alternant moments de grand calme et explosion, on devine le stress, le bouillonnement intérieur. Ses cernes en disent long également, au bout de ces 15 jours de stage. A 57 ans, il a conquis le trophée qui le faisait rêver. Une nouvelle fois. Après la victoire de 1991, il avait connu la désillusion d'un changement de génération contraint, et d'une élimination traumatisante en quarts de finale dans les arènes de Nimes contre la Suisse. Il quittait ensuite la chaise. Après le sacre en Suède en 1996, sortie de route précoce en Australie dès le 1er tour, et une relégation à la clé. Guy Forget prendra la suite. Ce passé peut-il se reproduire ? C'est l'une des questions qu'il va certainement se poser, avec une génération, surnommée celle des "Mousquetaires", qui a enfin atteint son objectif.

"Je n'ai jamais chialé autant, je n’ai jamais vu autant de larmes, de douleurs, je n’ai jamais autant parlé aux êtres humains. Ça n’a rien à voir avec le tennis. À la fin, quand tu vis ce truc-là et que tu gagnes, tu te dis que ça vaut la peine", disait-il dimanche soir, rappelant cette "culture de la lose. C'est dur, la culture de la lose ! Très dur, parce que ce n'est plus un match, tu ne joues même plus contre l'adversaire, tu joues même parfois contre des gens de ton équipe. Notre équipe, c’est quoi ? C'est notre pays." Il y a mis fin, mais il sait aussi que la suite n'en sera que plus dure. Tenante du titre en 2016, l'Argentine a chuté dès le 1er tour. cette saison. idem pour la Suisse après son sacre en 2014. Mais comme il le résume: "Qu'est-ce qu'il reste après ? De belles images, au pire on reste copains."

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