Belgrade, dernier enfer vers le Saladier
"Aucune équipe au monde n'est favorite dans la Belgrade Arena, même si elle possède les meilleurs joueurs de simple et de double au monde". C'est une déclaration en forme d'avertissement qu'a lancé Novak Djokovic. La victoire sur les Tchèques (3-2) après avoir été menés (2-1) à l'aube du troisième jour est propice à l'exubérance, mais le leader de l'équipe sait plus que quiconque l'avantage procuré par l'appui du public serbe. Depuis le retour de la Serbie dans le groupe mondial de Coupe Davis, personne ne s'est imposé à Belgrade (en quatre rencontres). Et c'est ici que la France sera attendue, de pied ferme. "On va aller jouer dans une salle survoltée en Serbie. La marche était haute, elle le sera d'autant plus", confirme Guy Forget.
Pour cette édition 2010 de la Coupe Davis, il s'agira du premier déplacement des Français. Avec un groupe désormais uni, comme l'ont montré les présences des blessés Tsonga et Benneteau, du remplaçant Gasquet et du quatuor Monfils, Llodra, Clément et Simon, la France a des arguments pour gérer la pression populaire comme tennistique des Serbes. "Les joueurs serbes Djokovic et Tipsarevic sont très talentueux et ils auront 20.000 personnes derrière eux donc ce sera pénible. Mais si on pouvait décrocher la lune, là bas, chez eux, ce serait incroyable", rêve tout haut le capitaine. Mais aucun Tricolore n'a disputé dans sa carrière une finale de Coupe Davis. Leurs adversaires disputant la première finale de leur histoire, le handicap ne sera pas pénalisant, même si le public sera d'autant plus survolté qu'une première historique à domicile ne peut que motiver.
Quant aux adversaires, ce ne sera pas une partie facile. Hormis Jo-Wilfried Tsonga (qui mène 5-2), tous les autres Français ont plus perdu que gagné contre Novak Djokovic, Gaël Monfils (0-5) et Michael Llodra (0-1) étant les seuls à ne l'avoir jamais vaincu. Héros de la demi-finale en ayant rapporté ses deux points de simple dont le dernier victorieux, Janko Tipsarevic a beaucoup moins croisé le chemin des Français sur le circuit, Monfils étant le seul à l'avoir joué plus d'une fois (2-2 dans les duels), Tsonga ne l'ayant jamais joué et tous les autres, hormis Llodra (0-1), l'ayant battu une fois. Le choix des hommes sera donc, bien évidemment, crucial. Et comme tous souhaitaient donner les plus gros maux de tête à leur capitaine en jouant à leur meilleur niveau d'ici au week-end du 5 décembre, Guy Forget risque de passer beaucoup de temps pour établir sa liste de joueurs, et encore plus pour sa liste de joueurs de simple. Bien évidemment, le choix de la surface pourra également influer sur ces choix.
Entre forme du moment, capacité à gérer cet événement et cette pression du public, adaptation à la surface et rivalité respective face aux Serbes, les critères de sélection sont nombreux. Une donnée pourrait néanmoins se révéler essentiel: la fraîcheur du moment. Quart de finaliste à l'Open d'Australie, à Roland-Garros, demi-finaliste à Wimbledon et finaliste à l'US Open, Novak Djokovic a déjà joué 58 matches cette saison, les Français tournant autour des 40 dans le même temps (les extrêmes étant Simon 22 et Gasquet 46). Les blessures qui ont longtemps pénalisé tous les Tricolores, pourraient alors devenir un avantage. Encore faut-il qu'ils soient tous aptes en décembre. "En deux mois, il peut se passer des tas de choses. Ce que je redoute, c'est qu'aucun joueur ne se distingue et que je sois obligé de faire une sorte de pari", conclut Guy Forget.
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