Coupe Davis : un Gaël Monfils exceptionnel ramène la France à 1-1
Quel grand match de Gaël Monfils ! Son choc face à Roger Federer, vendredi soir au stade Pierre-Mauroy de Villeneuve-d'Ascq, a rapidement tourné dans son sens. Et pour tout dire, il s'est agi d'une rencontre à sens unique, remportée en trois sets (6-1, 6-4, 6-3) par le Français, qui ramène les Bleus à un partout dans cette finale de Coupe Davis, en attendant le double samedi.
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— FFT (@FFTennis) November 21, 2014
Dès le début du match, le Parisien s'est imposé comme le maître du tempo, et le maître du show dans une enceinte subitement devenue bouillante, après avoir surtout vibré pour les Suisses lors du match précédent entre Wawrinka et Tsonga. Un double break d'entrée, une puissance affirmée d'emblée face à un Federer pas dans son assiette. Forcément, on reparlera de ces douleurs au dos qui ont empoisonné le Suisse depuis la semaine dernière, après avoir provoqué son forfait lors de la finale du Masters à Londres. Mais, plus que blessé, le numéro deux mondial a surtout semblé subir la loi d'un Monfils transformé, comme à chaque grand rendez-vous qu'il dispute.
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Federer s'est "senti de mieux en mieux "
Forcément, cette défaite fait mal dans le clan suisse. Mais quand, comme Roger Federer, on compte 17 Grands Chelems à son actif, on apprend aussi à relativiser chaque défaite. En conférence de presse, le Bâlois s'est présenté souriant, blagueur avec les journalistes qui lui ont évidemment beaucoup parlé de ses éventuelles douleurs.
Et l'on a appris que le Suisse s'est "senti de mieux en mieux au fur et à mesure que le match avançait ", et que ça, c'est positif. A l'en croire, Federer s'est avancé sur le court sans aucune certitude, tiraillé par ce mal de dos planant "comme un fantôme ", et provoquant une "peur " consciente ou pas. Communication maîtrisée, comme d'habitude pour le champion qui en a vu d'autres, mais on n'est pas obligé de croire non plus que son discours reflète à 100 % la réalité... Mais, officiellement, Federer veut même jouer le double samedi, alors...
Wawrinka sans pitié
Dans le match précédent, le numéro 4 mondial, le Suisse Stanislas Wawrinka, a débordé le numéro 12, le Français Jo-Wilfried Tsonga, pour offrir à son pays le premier point de la finale de Coupe Davis à Lille. "Stanimal" a été impressionnant de puissance et de mental, veillant à ne pas se faire envahir par les émotions au moment d'entrer dans la compétition. Et ce n'était pas facile, dans une enceinte bruyante, le stade Pierre-Mauroy, où avaient pris place 27.432 spectateurs, record mondial battu pour un match de Coupe Davis (le précédent datait de 2004, à Séville).
A force de parler de Roger Federer et de ses douleurs au dos ces derniers jours, on en avait peut-être oublié que l'équipe suisse comptait un autre joueur exceptionnel, auteur d'un superbe tournoi du Masters la semaine dernière à Londres. En face, Tsonga a semblé trop emprunté, fébrile parfois, pour se défaire d'un Wawrinka qui n'a jamais lâché sa proie. 2h24 de jeu à se saoûler de coups droits et de revers délicieux. "A chaque fois que je joue en Coupe Davis, je suis un peu pris " au niveau des émotions, allait confirmer Tsonga en conférence de presse après la défaite.
Une réaction, puis l'impuissance
Pourtant, impossible de dire que Jo-Wilfried Tsonga a mal joué ce premier match de la finale. Pris d'entrée à la gorge dans le premier set, perdu 1-6, le Manceau a réagi dans la foulée, développant son jeu pour s'imposer 6-3 dans le deuxième, porté par une foule enfin réchauffée dans le stade Pierre-Mauroy soumis aux nombreux courants d'air. Mais ce ne sera finalement qu'une embellie de courte durée. Malgré de beaux points et des bras de fer sublimes entre ces deux costauds, le match a définitivement tourné dans le sens du Suisse.
"Il a été meilleur que moi sur ces petites choses, et à la fin ça fait de gros écarts" (Jo-Wilfried Tsonga)
Accroché, le troisième set, perdu 3-6 par Tsonga, a atteint le moral du Français. Il pouvait réclamer le soutien du public, ce sont bien les supporters suisses, et leurs "Hop, Suisse !" qui ont marqué cette fin de rencontre. Dernier set, 6-2 pour Wawrinka, et une joie mesurée, tout en retenue. On pensait alors la Suisse lancée sur la bonne voie, mais c'était sans compter sur un Gaël Monfils de gala...
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