Simon avec entrain
Jamais Gilles Simon n'a atteint les quarts de finale à Bercy. Cela pourrait se produire cette année. Car en plus de bénéficier du forfait de Roger Federer (N.1), qu'il aurait dû croiser dès le 2e tour, il affiche une forme rayonnante. Finaliste à Bangkok, il n'avait pourtant pas fait le plein de confiance dans les semaines suivantes, que ce soit à Tokyo, Shanghaï et Valence, où il n'avait jamais été capable de gagner deux matches de suite. A Paris, il n'a enregistré qu'un succès pour le moment. Mais il a été acquis de fort belle manière contre Marcos Baghdatis. "Ca va bien physiquement", se réjouissait-il à l'issue de son match. "Je vais essayer d'en profiter", ajoutait-il, pointant ses problèmes récurrents: "C'est plus un déséquilibre général dans la région du bassin. C'est différent des blessures au genou ou à la nuque que j'ai eues. Il n'y a pas de réel problème, mais je vieillis (sourire). Il faut remettre ça en place."
Adroit et efficace à la volée
Demi-finaliste à Tokyo et Stockholm, vaincu au 3e tour à Shanghaï, le Chypriote semblait retrouver le chemin de l'efficacité ces dernières semaines, jusqu'à son abandon en Suède au 3e set contre Jo-Wilfried Tsonga. Pour ce premier match de la session nocturne de Bercy, il a eu besoin du kiné après seulement cinq jeux, pour manipuler son dos. A ce moment-là, le 32e mondial avait comblé son break de retard concédé juste avant (3-1), et la manipulation ne l'empêchait pas d'égaliser à (3-3). Les deux hommes restaient d'ailleurs au coude à coude, le 20e mondial passant à côté de deux balles de break au huitième jeu. Affichant un jeu ambitieux vers le filet, Simon parvenait tout de même à s'emparer une nouvelle fois de l'engagement adverse, grâce à un passing-shot en deux temps, qui lui offrait par la même occasion la manche (7-5) après 51 minutes de jeu.
Le deuxième set se révélait beaucoup plus à sens unique. Gilles Simon, sous les yeux de son ancien entraîneur, Thierry Tulasne, accentuait son jeu offensif, coupant les trajectoires et venant au filet très régulièrement pour imposer une grosse pression. Et cela marchait. Non seulement il était très talentueux à la volée (13 points marqués sur ses 15 montées dans le match), mais en plus Baghdatis commettait de plus en plus de fautes. Au quatrième jeu, il débutait avec une formidable volée haute de revers amortie, et finissait par un long rallye de fond de court au terme duquel son rival commettait l'erreur et lui offrait le break (3-1). La machine était lancée, elle ne pouvait plus s'arrêter. Il lui fallait néanmoins sauver deux balles de break au jeu suivant, et après 25 minutes dans le deuxième set, soit deux fois moins que lors du premier acte, Gilles Simon s'imposait 7-5, 6-1.
Moins stressé en solitaire
Voyageant volontairement en solitaire et sans coach, il se sent plus à l'aise: "Je le vois pas comme un break. J'avais envie de ça, de faire mes choix et prendre mes décisions, ne pas me disperser à droite et à gauche. A Shanghaï, ça m'a fait du bien car j'étais vraiment tout seul. Même quand j'ai perdu, j'étais bien sur le terrain, avec moins de stress. Il faut que je sois seul jusqu'à ce que je trouve ma façon d'être sur le terrain. Je n'ai pas l'impression d'être perdu." Et ce changement a probablement rejailli sur son état d'esprit: "Je suis assez frais mentalement pour la fin de saison, alors que d'habitude, ce n'est pas le cas. Je suis content de pouvoir jouer. Je me sens avec beaucoup d'envie. J'espère aller le plus loin possible et perdre contre quelqu'un de plus fort que moi."
Au 2e tour, au lieu de jouer Federer, c'est Victor Hanescu qu'il aura face à lui. Un Roumain, 61e mondial, qu'il n'a jamais joué sur dur, mais qu'il a battu deux fois lors de leurs trois duels. "C'est une opportunité, c'est une chance. Je préfère", glissait-il avant de plaisanter au sujet du Suisse: "Je serai très content de le jouer plus tard. Là, ce n'était pas une priorité de le jouer au 2e tour ici (rires)". S'il s'impose, cela pourrait être le Japonais Kei Nishikori, 16e mondial, qu'il n'a jamais affronté. Deux matches à sa portée pour enfin voir les quarts à Bercy.
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