Ceux qui étaient présents ce jour-là noublieront jamais ! Ils noublieront pas le calvaire vécu par Paul-Henri Mathieu, bombardé titulaire dune équipe de France privée dArnaud Clément, pour conclure cette rencontre face à la Russie de Safin et Kafelnikov. Mené deux sets à rien puis deux manches à une et 4-2 dans le quatrième acte, le méconnu Youzhny avait renversé la vapeur pour offrir le premier Saladier dargent à son pays en profitant de la déliquescence dun Paulo dont les nerfs avaient lâché. Grandeur et décadenceQui connaît réellement limpact de cette cruelle défaite sur la carrière de Paul-Henri Mathieu ? A lépoque, le Strasbourgeois a 20 ans et il réalise une saison magnifique avec des succès ATP à Lyon et à Moscou. Il soffre des victoires de prestige contre Safin ou Sampras (lultime échec de la carrière de lAméricain, à Long Island) et passe tout près déliminer Agassi en huitièmes de finale de Roland-Garros. Mathieu ne doute pas. Il frappe fort des deux côtés et profite de ses qualités, puissance et endurance, pour progresser au classement. La contre-performance de la Coupe Davis va constituer un coup darrêt terrible dans la progression de PHM. Cette défaillance mentale, il va la payer à de nombreuses reprises en sinclinant souvent dans des rencontres serrées face à des rivaux qui se forcent à y croire à chaque fois. Avec raison la plupart du temps.Certes le Français ne lâche rien et grimpe même jusquau 12e rang mondial (en 2008). Certes il dispute six autres finales sur le circuit -pour deux victoires-. Mais par rapport à son (gros) potentiel, Paul-Henri Mathieu naura fait quune carrière honnête, loin des ambitions quil pouvait entretenir à ladolescence. Il na ainsi jamais dépassé les huitièmes de finale en Grand Chelem et compte juste une demi-finale dans les Masters 1000, contre Nadal en 2005 au Canada. Du gâchis, diront certains observateurs.Revenu de nulle partMaintenant, lAlsacien peut senorgueillir davoir fait mieux que ça. Son retour sur le circuit après un an et demi de galère sapparente à une résurrection. Il sagit dune fabuleuse histoire pour un compétiteur qui ne pensait plus pouvoir rejouer suite à son opération au genou gauche (après une pubalgie, il avait contracté une arthrose). Durant presque deux ans, du début 2010 à lautomne 2011, PHM a vécu un calvaire beaucoup plus dommageable que sa défaite contre Youzhny.Persuadé de retrouver les courts, il revient à la compétition fin janvier 2012 grâce à une invitation des organisateurs du tournoi de Montpellier alors quil est descendu au-delà de la 700e place mondiale. Depuis, il a remonté la pente pour se rapprocher du Top 60. Il sest qualifié pour lOpen dAustralie et compte bien prolonger sa vie tennistique quelques années encore. Cest de loin sa plus belle victoire.