Open 13 de Provence - Jean-François Caujolle, directeur du 2e tournoi disputé en France : "l'objectif, c'était que l'événement ait lieu"
Le tournoi a été reporté de 3 semaines. Comment avez-vous réussi à l’organiser, malgré la situation sanitaire ?
Jean-François Caujolle : "Le tournoi a en effet été repoussé de trois semaines. C’était suite à une modification dans le calendrier avec l’Open d’Australie qui a glissé de trois semaines. C’est pour cela que tous les tournois qui ont suivi ont été reculés. Le calendrier en lui même, il restait identique. Seules les dates ont changé. Pour l'organiser, on savait depuis l’évolution de la situation sanitaire en septembre, qu’on allait être sur du huis clos ou on le prévoyait. Ce scénario là, on le travaillait depuis cette époque. La seule chose qui aurait pu nous empêcher d’organiser l’Open 13, aurait été une fermeture administrative ou préfectorale. Le huis clos c’était quelque chose qu’on avait prévu de faire, quoi qu’il en coûte. L’objectif, c’était que l’événement ait lieu."
Est-ce que cette année a été plus difficile pour réunir le budget ?
J.F.C : "Oui les budgets sont diminués de moitié, mais les dépenses aussi. Puisque d’une part, les joueurs ont accepté que dans tous les tournois, il y ait une diminution de moitié de leurs gains. Ensuite, on a généralement 50 000 personnes à gérer sur le tournoi. Cela fait bien sûr des rentrées financières, mais aussi beaucoup de dépenses. À la fois en terme de personnel, de logistique, de structures… Donc l’un dans l’autre, cela s’équilibre avec les rentrées que l’on n’a pas eues, mais aussi les dépenses que l’on a pas faites. Mais pour maintenir le budget, on a surtout des partenaires historiques qui nous suivent. Le département des Bouches du Rhône qui est notre partenaire principal, la ville de Marseille, mais aussi les partenaires privés qui sont toujours avec nous. À des degrés moindres, bien sûr, mais qui sont présents."
Cela s’équilibre avec les rentrées que l’on n’a pas eues, mais aussi les dépenses que l’on a pas faites.
Des sponsors vous ont-ils fait défaut en raison de leur situation économique liée à la pandémie ?
J.F.C : "Vraiment peu. Disons que ceux qui nous ont fait défaut, ce sont des sociétés qui ne faisaient que des relations publiques ou des invitations. Donc à partir du moment où ils ne peuvent pas inviter, ça complique les choses. Mais ceux qui faisaient de l’image ou nos partenaires principaux, eux, ont de la visibilité. Donc ils ont maintenu leur participation en visibilité. Et pour certains, ils l’ont même augmentée. Mais ils ont arrêté toute la partie qui était de l’hospitalité et des invitations."
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En France, tous les événements sportifs sont encore à huis clos. Pour vous, directeur du tournoi, quels sont les impacts de ce huis clos ?
J.F.C : "Ils sont multiples. D’abord, il y a les sportifs. Ils avaient besoin de rejouer, que ce soit pour les sports individuels ou collectifs. Mais il y a un moment où ils ont besoin de retrouver du public. Faire du huis clos pendant un mois, six mois voire une année, oui. Mais après, il va falloir retrouver du public, parce que l’essence du sport, c’est d’être un spectacle. Ce n’est pas uniquement la pratique. Donc il y a besoin du public. Ce qui fait qu’il y a un impact psychologique sur le jeu et sur les sportifs. À terme, il le sera de plus en plus, car il peut y avoir une forme de lassitude.
Après sur l’économie, l’avenir nous le dira. Mais je crois qu’à partir du moment où il y aura un rebond vers la vie normale, il y aura un retour vers la consommation. Ce sera peut-être un peu différent, mais il y aura ce besoin de revenir sur des spectacles culturels et sportifs."
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Tsitsipas, Medvedev, Berrettini… Comment arrivez-vous à convaincre des joueurs du Top 10 de participer à un tournoi ATP 250 ?
J.F.C : "C’est le calendrier qui fait ça. Au niveau sportif, ça n’a pas changé. Le calendrier est le même, donc les joueurs viennent et jouent. La situation pour eux est une peu différente, car ils gagnent moins d’argent. Mais il y a toujours les points à glaner, le classement. Pour eux, le circuit continue. Il n'y a que l’ambiance qui est différente. Au niveau sportif, quand le Palais des Sports est plein avec 6 500 personnes pour la finale, ce n’est pas pareil que de jouer devant des tribunes vides. Malgré tout, il y a quand même le titre qui est a gagner, même s’il n’y a pas l’ambiance et l’osmose qui peut se créer avec le public."
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"Les joueurs vont faire hôtel-Palais des Sports, c'est tout"
Quel sera le protocole sanitaire mis en place ?
J.F.C : "Le protocole sanitaire est défini à la fois par le ministère, la préfecture, par la Fédération française de tennis et l’ATP aussi. On a deux bulles qui sont semi imperméables. Une bulle qui est l’hôtel Sofitel, où sont les joueurs, avec des tests tous les jours. Il y a un accès que pour les personnes qui sont du tournoi, avec un nombre limité d’accompagnants. On travaille avec un laboratoire aussi, on a un infectiologue. On a toutes les mesures sanitaires possibles et inimaginables. On a des voitures individuelles pour les joueurs avec le cadre de désinfection après chaque passage.
L’autre bulle, c’est le Palais des Sports. Les personnes, en fonction de leurs activités, ont des zones où ils peuvent aller ou non. Avec des contrôles qui sont effectués, toujours au Sofitel qui est notre première bulle. Je dis semi ouverte, parce qu’il y a un transport entre les deux bulles. Le personnel qui vient travailler au Palais des Sports ne dort pas la bas. Ils rentrent chez eux. Mais il y a des contrôles qui sont pratiquement quotidiens. On demande de la responsabilisation au personnel qui peut venir, qui est très très limité."
Comment va se dérouler la semaine pour les joueurs au niveau des restrictions ?
J.F.C : "Il y a des voitures dans lesquelles ils ne peuvent monter qu’avec leur coach. Les joueurs passent de la bulle de l’hôtel à celle du Palais des Sports, donc il n’y a pas de problème. Mais quand ils sont à l’hôtel, ils ne peuvent pas sortir. Ils vont faire hôtel - Palais des Sport, c’est tout."
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