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Murray : "Je ne voulais pas être cette personne"

L'Ecossais Andy Murray a puisé loin dans ses ressources physiques et morales pour éviter de devenir le premier joueur à perdre ses cinq premières finales de tournoi du Grand Chelem: "Je ne voulais pas être cette personne", a-t-il dit lundi après sa victoire à l'US Open.
Article rédigé par franceinfo: sport avec AFP
France Télévisions - Rédaction Sport
Publié
Temps de lecture : 2 min
 

Cela faisait 76 ans que la Grande-Bretagne attendait ce moment. Que ressentez-vous d'être celui qui a brisé le sort?

Andy Murray : Ce n'est pas que j'aie pensé à cela tout le match mais il c'est certain qu'au moment de servir pour le match, j'ai senti quelle importance avait ce moment pour l'histoire du tennis britannique. Cela faisait longtemps qu'on me le demandait, et on me le demandait encore plus après la médaille d'or aux jeux Olympiques: 'Quand allez-vous gagner un tournoi du Grand Chelem?' C'est super de l'avoir fait finalement. Et j'espère que ça va donner envie à des enfants en Grand-Bretagne de faire du tennis et que ça va effacer la réputation de perdant des joueurs de tennis britanniques, ou de ce sport en Grande-Bretagne. Notre tennis est dans une bonne passe, Laura (Robson) a fait un bon tournoi ici (8e de finale en battant la Belge Kim Clijsters et la Chinoise Li Na) et Liam Broady est allé en finale du tournoi juniors garçons. J'espère que ça va continuer.

Quel est votre sentiment sur le match?

Andy Murray : C'était épuisant mentalement car à cause des conditions (vent), il fallait être concentré sur chaque point, la balle n'était pas facile à contrôler. Il y avait ça et le fait que j'étais face à un joueur (Novak Djokovic) qui n'avait pas perdu un match sur cette surface en Grand Chelem depuis deux ans. Je crois que c'est le mot 'soulagement' que j'emploierais pour décrire ce que je ressens à cet instant. Je suis content de m'en être sorti car si j'avais perdu ce match en menant de deux sets, ça aurait été dur à avaler. C'était un mélange d'émotions, j'ai pleuré un peu sur le court. J'ai été plusieurs fois dans la position de gagner (un Grand Chelem) et là, on se demande: 'Est-ce ça va finir par arriver?' Quand ça arrive, c'est de la joie et du soulagement mélangés. Du soulagement d'avoir passé ce dernier obstacle.

La finale à Wimbledon puis l'or olympique, à Wimbledon également, vous ont-ils décomplexé?

Andy Murray : Je me sentais bien mieux après la défaite à Wimbledon qu'après d'autres défaites en Grand Chelem. Le soutien que j'ai reçu m'a permis de me remettre vite. Après, les jeux Olympiques ont été la plus belle semaine de ma vie. Mais je ne sais pas si gagner les Jeux m'a aidé ici, car j'avais encore des doutes avant cette finale (à l'US Open), j'étais très nerveux. Dans le vestiaire, je me disais: si je perds cette finale ce sera la cinquième (en Grand Chelem) et personne ne l'a jamais fait. Je ne voulais pas être cette personne. Je me suis prouvé que je pouvais gagner un Grand Chelem en tenant près de cinq heures contre un des gars les plus costauds de l'histoire physiquement, surtout sur cette surface. C'est ce que je tire de ce match, ne plus douter de mes moyens physiques et psychologiques à partir de maintenant. Je suis sûr que cette victoire va avoir un impact positif à l'avenir.

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