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Mathieu: "Je me suis battu pour rejouer ici"

Vainqueur difficile de Bautista-Agut au 1er tour de Bercy, Paul-Henri Mathieu ne boudait pas son plaisir: "C'était une énorme victoire de rejouer à Roland-Garros. C'en est une autre d'être ici. Je me suis battu pour revenir ici." Sur ce court où, voici 10 ans, il avait perdu le match décisif en finale de la Coupe Davis contre la Russie: "C'est fou, c'est passé à une vitesse phénoménale", dit-il. Mercredi, il affrontera Andy Murray, "un joueur qui sait tout faire".
Article rédigé par Thierry Tazé-Bernard
France Télévisions - Rédaction Sport
Publié
Temps de lecture : 3 min
Paul-Henri Mathieu

- Qu'est-ce que cela fait de retrouver Bercy, son public, et ce sentiment de victoire sur ce central ?
Paul-Henri Mathieu:
"J'étais content de me retrouver ici même pour mon premier entraînement. Quand je suis arrivé de Bâle le dimanche, j'ai voulu venir tout de suite ici pour taper quelques balles sur le central, pour réaliser que j'allais jouer ici et que j'étais fier de fouler ce court. J'étais fier, content et un peu anxieux. Mais c'était pour cela que je m'étais battu pour jouer à Roland Garros et ici. J'étais content. A Roland-Garros, avec le public derrière moi, cela a été le moment le plus fort de ma carrière."

"J'ai eu un bug"

- Pouvez-vous nous parler de ce jeu phénoménal dans le deuxième set à 5-4 pour vous sur votre service ?
P.H.-M.:
"J'ai presque honte d'en parler. Je ne sais pas ce qui m'est arrivé. J'étais un peu rattrapé par l'émotion en début de jeu. Mon jeu 0/40, je reviens à 40 A, et d'un coup sur ma première balle de match, je n'arrivais plus à servir, j'ai eu un bug. Cela ne m'était jamais arrivé par le passé. C'était très bizarre et après, cela n'en finissait plus. Je sentais que j'étais proche de la victoire aussi. Je me suis laissé un peu rattraper. J'étais content de rejouer et je me suis dit : 'Je vais gagner mon premier match'. J'ai eu un bug. Je me suis bloqué. Je n'arrivais plus à servir. Quand je faisais les deuxièmes balles, je pensais à Coria. C'est ce qu'il devait ressentir quand il n'arrivait plus à servir. Et j'ai presque eu peur pour le jeu suivant. Et cela a disparu. J'aurais préféré finir à 5-4. J'étais énervé après moi-même de m'être mis dans une situation telle. Il faut l'accepter. J'ai voulu abréger un petit peu. Je voudrais être plus agressif, c'est pour cela que j'accepte de faire un peu plus de fautes. Je fais pas mal de fautes que je voudrais effacer, mais cela ne peut pas venir d'un coup. Pour battre les meilleurs, il faut être agressif, aller chercher le match, parce que ce n'est pas eux qui vont nous donner les points. C'est dans des matchs comme celui-là qu'il faut s'entraîner à faire cela."

- On fête les 10 ans de votre horrible défaite contre Youzhny...
P.H.-M.: "Pas encore. Je vais recevoir des messages tu crois !? Bon anniversaire ! (Rires)"

- Cela a marqué tout le monde. C'est une date du tennis, plus pour vous que pour nous, mais quand même. Cela vous paraît si loin ?
P.H.-M.: "C’est fou. J'espérais aller à Moscou cette année, je n'y suis pas allé au dernier moment parce que je n'y suis pas rentré. Mais je m'étais dit que cela faisait 10 ans quand même. Je me suis dit 'déjà' ! C'est passé à une vitesse phénoménale. On ne se rend pas compte quand on est sur le circuit. En tout début de carrière, je devais avoir 20 ans, quand je discutais avec Arnaud Clément qui me disait : 'Cela va passer vite', je me disais 'Mais qu’est-ce qu’il raconte, j’ai 20 ans et j'ai le temps'. J'ai l'impression que c'était il y a quelques semaines. Cela passe à une vitesse phénoménale, c'est vrai. Ca a été un moment fort, mais cela fait partie de ma carrière. Cela a été une blessure pour mon entourage, moi je suis rapidement passé à autre chose."

Le déclic des JO pour Murray

- Vous allez affronter Andy Murray. Pensez-vous que sa victoire à l'US Open l'a changé ?
P.H.-M.: "Sa victoire aux Jeux d'abord. Je pense qu'il a eu un déclic pour ensuite gagner les gros tournois. Il est persuadé, je pense, qu'il peut gagner d'autres Grands Chelems. Cela lui a fait énormément de bien de gagner chez lui les jeux, ensuite il a eu ce déclic à l'US Open. Cela fait pas mal d'années que l'on misait sur lui pour gagner un Grand Chelem. Il l’a fait. Il va certainement en gagner d'autres aussi. C'est un joueur qui sait tout faire, qui est très dur à manier. Je vais essayer de prendre le maximum de plaisir. J'ai peu de chances m'imposer, mais je veux les jouer à fond. Si je veux revenir au plus haut niveau, il faut jouer ce genre de matches."

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