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Masters 1000 de Rome : Nadal n'était pas encore prêt pour ce Schwartzman-là

Rafael Nadal s'est incliné en quarts de finale du Masters 1000 de Rome face à un excellent Diego Schwartzman (15e mondial) en deux sets 6-2, 7-5. Il aurait fallu un grand Rafa pour venir à bout de ce Schwartzman-là, et si ce match a montré qu'il n'était pas encore tout à fait prêt malgré ses deux bons premiers tours, il a surtout mis en lumière la forme étincelante de l'Argentin.
Article rédigé par Guillaume Poisson
France Télévisions - Rédaction Sport
Publié
Temps de lecture : 5min
  (CLIVE BRUNSKILL / POOL)

Rafael Nadal est humain. Après ses deux premiers tours, il était permis d'en douter, tant son niveau de jeu donnait l'impression que sa saison n'avait jamais été interrompue et que, contrairement aux autres, il n'avait nullement besoin de retrouver son rythme. Face à Diego Schwartzman cependant, le Majorquin est retombé de son nuage. Non, il n'est pas encore aussi étincelant qu'à Acapulco, tournoi où il avait été sacré juste avant la suspension de la saison.

En réalisant le match parfait, en jouant très juste, du début à la fin, Schwartzman a montré les limites de l'ogre majorquin, encore en léger manque de rythme, notamment côté coup droit et au service. Mais n'est pas pour autant inquiétant pour lui, tant ce fut moins l'histoire de son mauvais match que celle d'une démonstration de Schwartzman. L'Argentin a fait un petit festival ce samedi. En attaque, en défense, tactiquement et physiquement, il a été parfait, redorant un bilan sévère face à Nadal (9-0 avant ce match) et se préparant idéalement pour Roland-Garros, avec, tout simplement, l'une des plus grandes victoires de sa carrière. 

Manque de rythme pour Nadal, parfaitement exploité par Schwartzman

C'est paradoxal, car Diego Schwartzman doit être un des rares à pouvoir techniquement neutraliser le lift de Nadal, grâce à une prise de balle très précoce qu'il arrive à utiliser même sur les balles hautes du Majorquin. Et en même temps, il s'agit de l'une de ses victimes favorites : Nadal menait neuf victoires à zéro avant le match de ce samedi, avec seulement deux sets lâchés au total. Comme si, malgré tout, Schwartzman arrivait toujours à susciter la meilleur version de l'Espagnol.

Ce ne fut pas le cas ce samedi. Au contraire, cette fois, c’est Nadal qui a tiré le meilleur de son adversaire. Alors qu’il a parfois tendance à se montrer attentiste, Schwartzman a pris le match par le bon bout. Après avoir sauvé une balle de break (la seule de Nadal sur le 1er set) à 2-1 contre lui, Schwartzman a enchaîné 9 points consécutifs pour mener 4-2. 

Au premier, comme au deuxième set, Nadal a eu du mal à trouver de la longueur, ou à lâcher ses terribles coup droits long de ligne qui font si mal habituellement. Mais il fallait savoir profiter de ce relatif manque de longueur de balle, et c’est ce qu’il a fait, sans surjouer. Sur le 1er set, Nadal a dominé les échanges de moins de 5 frappes. Schartzman ceux de plus de 7 frappes. L'Argentin a donc été plus fort que Nadal dans sa filière. 

Quand viendra l'ogre Nadal...

Cela a été le cas jusqu’au milieu du 2e set. Rafael Nadal venait de se faire breaker, une nouvelle fois après un merveilleux échange, conclu par une énième amortie gagnante de Schwartzman (il en a fait une quinzaine ce samedi). L’Argentin semblait alors tout simplement au-dessus, n’ayant même pas besoin de forcer pour bien jouer ; en maîtrise de son sujet. Mais à 4-3 service à suivre, la machine s’est un peu enrayée. Sans doute la perspective de la victoire. Nadal reste un mythe, d’autant plus sur terre battue. L’Espagnol a sauté sur l’occasion pour revenir au score...avant de perdre à nouveau son service dans la foulée. Le bras de Schwartzman a une deuxième fois tremblé à 5-4, nouveau débreak. Mais l’Argentin était décidément plus fort ce samedi, capable d’accélérer quand il le voulait. Il a immédiatement repris le service de Nadal, et a cette fois bien conclu à 6-5, bien aidé par les ultimes fautes de son adversaire. 

Il aurait fallu un grand Nadal pour venir au bout de ce Schwartzman-là. Comme celui que l’on avait vu à Roland-Garros en 2018 qui, après avoir perdu le 1er set 6-4, avait remporté les trois suivants (6-3, 6-2, 6-2) en jouant l’un de ses meilleurs matchs de la quinzaine. Cette année-là, Schwartzman fut l’un des seuls à inquiéter l’ogre de la porte d’Auteuil. Il avait montré qu’il avait les armes, techniques, et tactiques. Ce samedi, il a concrétisé.

Pour l’Espagnol, l’essentiel est d’être dans le rythme à Paris ; et cette sortie prématurée à Rome ne signifie en rien qu’il n’y arrivera pas. Pour Schwartzman en revanche, ce match pourrait largement se suffire à lui-même ; même s’il devait de nouveau s’incliner dans deux semaines, face à la version aboutie du monstre Nadal. 

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