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Llodra: "Une deuxième carrière s'offre à moi"

Pour la première fois en demi-finale d'un Masters 1000, Michael Llodra va en plus hériter, lundi, du meilleur classement de sa carrière, avec en ligne de mire, la finale de la Coupe Davis qu'il pourrait disputer en simple en plus du double. "C'est presque une deuxième carrière qui s'offre à moi", sourit-il. "Quand je vois de quoi je suis capable de faire en jouant moyen", ajoute-t-il après son succès en quarts de finale contre Nikolay Davydenko.
Article rédigé par Thierry Tazé-Bernard
France Télévisions - Rédaction Sport
Publié
Temps de lecture : 3min
La joie de Michael Llodra

- Après votre victoire d'hier contre Djokovic, aujourd'hui c'est Davydenko...
- "Par rapport à la victoire d'hier, celle-ci est moins spectaculaire. Faire demi-finale ici, c'est simplement fabuleux. La semaine dernière, j'avais le bras lourd et j'avais perdu contre Isner. Tout va très vite, surtout chez moi. C'est vraiment top d'être en demi-finale d'un Masters 1000 ici à Paris, le dernier tournoi de l'année. Cette victoire est émotionnellement moins forte que celle d'hier, mais j'ai joué un tennis solide. J'ai très bien joué les points importants. Quand on sert que 45% de premiers services et qu'on bat Davydenko 7-5, 6-1, c'est solide. Je n'ai pas l'impression d'avoir fait un match monstrueux, mais très solide. Il ne fallait pas que je m'affole, même si je me faisais breaker. Et il fallait que je sois audacieux, notamment sur mes secondes balles pour choisir les bonnes zones. J'ai été lucide sur les balles de break. Je me sens très fort physiquement, et je sens que Davydenko panique presque car il voit que je ne montre rien, même à (2-4). C'est une belle victoire, plus mentale que tennistique."

- Comment expliquez-vous votre parcours ici ?
- "C'est sans doute la continuité de cette année. J'ai fait énormément de progrès sur plein de petites choses, et notamment dans le domaine mental. J'ai mis longtemps à comprendre certaines choses. Certaines personnes m'ont aidé à comprendre que je pouvais viser plus haut que 30e mondial (au mieux il a été 28e mondial jusque-là, Ndlr). Je n'ai rien à envier aux tout meilleurs, ce qui ne veut pas dire que je peux les battre tout le temps, peut-être pas chaque semaine car la surface à Bercy m'avantage. Je n'étais jamais arrivé à vaincre trois membres du Top 20 à la suite. Au début de ma carrière, je jouais pour faire des coups "chaleurs", fantasques, pour régaler la galerie. Maintenant, je sais que je peux me faire plaisir même en restant concentré et en jouant mon jeu d'attaque. Quand je vois ce que je suis capable de faire en jouant moyen... J'arrive de mieux en mieux à gérer ma carrière. C'est presque une deuxième carrière qui s'offre à moi. A 30 ans, on est encore bon pour le service. C'est sympa de pouvoir vivre des choses comme ça à cet âge."

- Jouer comme ça devant votre famille, cela doit être très particulier...
- "On joue au tennis pour ça. J'ai la chair de poule quand je vois mon box. Ce matin, mon fils m'a fait une scène quand je l'ai emmené à l'école, car il pensait qu'il ne viendrait pas me voir jouer. J'ai dû lui promettre qu'il serait là. Quand je vois leur sourire, c'est la cerise sur le gâteau. Quand on voit sa famille heureuse, on s'en fout presque du tennis."

- Vous allez affronter en demi-finales Robin Soderling, contre qui vous n'avez jamais perdu en deux matches...
- (il coupe) "Si, à la Wii. Il est très fort à la Wii. Non, je crois qu'il m'a battu. Non ? Ah bon. J'aurai peut-être un avantage psychologique. Mais les statistiques, c'est bien, mais ça ne suffit pas. Il a encore fait forte impression. Je sais qu'il n'aime pas mon style de jeu. Il sert très fort, frappe très fort. Il va falloir que je m'appuie sur mon jeu d''attaque. Sur un match, tout peut se passer."

- Vous paraissez serein. Vous vous voyez en finale ?
- "Pas du tout. Je ne me vois pas en finale, mais je sais que je peux arriver en finale."

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