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Llodra est magique

Vainqueur de Novak Djokovic en 8e de finale, le Parisien s'est offert la tête de série N.8, Nikolay Davydenko, au terme d'un match plein de maîtrise et de sang-froid. Michael Llodra impose son jeu offensif et l'emporte 7-5, 6-1. Pour la première fois de sa carrière, il atteint les demi-finales d'un Masters 1000, qui plus est chez lui à Paris, où il affrontera le Suédois Robin Soderling (N.4).
Article rédigé par Thierry Tazé-Bernard
France Télévisions - Rédaction Sport
Publié
Temps de lecture : 5min
Le Français Michael Llodra

LE TABLEAU DU BNP PARIBAS MASTERS DE BERCY

Michael Llodra n'en avait jamais rêvé. Lui, le natif de Rueil-Malmaison (Hauts-de-Seine), fils d'un ancien joueur du PSG, supporteur du club parisien même dans les heures les plus sombres, qui a débuté son ascension dans le tennis à Châtou (Yvelines), se retrouve en demi-finales du deuxième tournoi parisien. Devant sa famille, ses amis, à quelques kilomètres de son habitation, il est en passe de devenir le héros de cette semaine à Bercy, après avoir déjà été celui de l'équipe de France de Coupe Davis en quarts et en demi-finales. Son talent a toujours été là, il y a ajouté quelques ingrédients, qui vont lui permettre d'atteindre le meilleur classement mondial de sa carrière, trois semaines avant de disputer la finale de la Coupe Davis.

Vainqueur en 8e de finale du N.3 mondial, Novak Djokovic, le Parisien avait un autre défi à relever pour son premier quart de finale d'un Masters 1000, en la personne de Nikolay Davydenko.Ancien 3e mondial, le Russe se place toujours, malgré une saison perturbée par une longue blessure au poignet, comme l'un des rares à pouvoir faire tomber simultanément Rafael Nadal et Roger Federer. Relanceur de premier plan, capable de rester planté sur sa ligne de fond de court pour distribuer ses coups, il se présentait comme le tombeur idéal. Mais lorsqu'il en a eu l'occasion, il n'a pas su enfoncer la tête du Français sous l'eau. Ce moment est arrivé au premier set, à l'issue d'un jeu de retour de premier plan conclu par deux retours dans les pieds conduisant à un break (3-2). Depuis le début de la rencontre, la tête de série N.8 obligeait son adversaire à prendre de plus en plus de risques au service, alors qu'il n'avait pas la même réussite que les jours précédents. Condamné à jouer sa carte tactique à fond en maintenant le curseur vers l'offensive à tous prix, Michael Llodra décidait de remettre au goût du jour l'ancien ("chip and charge"), ce qui semblait le remettre dans le rythme en même temps que le Russe commettait quelques fautes, notamment une double-faute pour offrir le break (4-4). Revenu dans ce set, le 34e mondial voyait pencher la balance dans son sens, d'abord grâce au filet, qui maintenait sa deuxième balle dans le carré de service sur sa balle de jeu (6-5), puis avec une accumulation d'erreurs grossières de son rival dont un dernier coup droit dans le couloir pour arracher ce premier set (7-5) après 47 minutes de match. Malgré un peu fameux 42% de réussite en premières balles, le spécialiste du double se mettait sur de bons rails, d'autant que la perte de cette première manche avec seulement une balle de break concrétisée sur quatre restait dans la tête de Nikolay Davydenko.

Habitué à pouvoir lâcher les matches lorsque l'envie n'est pas là, le Russe s'enfonçait peu à peu, dynamique totalement opposée à celle de son adversaire qui débutait le deuxième set par un jeu blanc. De plus en plus à l'aise à la volée face à un jeu de moins en moins précis et toujours plus hâché, Llodra gardait la tête froide, sa tactique en place et son sérieux pour ne pas laisser s'échapper une balle de break consécutive à une nouvelle double-faute (2-0). La machine était lancée, pour le plus grand bonheur d'un public acquis depuis le début à sa cause, et Michael Llodra obtenait une victoire aboutie (7-5, 6-1), qui lui ouvre pour la première fois les portes d'une demi-finale d'un Masters 1000. "Ce n'était pas terrible au service, du coup j'ai passé moins de premières balles et je me retrouvais au filet un peu en slip au début. Après ça a été mieux, j'ai essayé de slicer un peu plus et il a fait quelques fautes qui m'ont fait du bien, c'est une belle victoire". Avec 21 points marqués sur 33 montées, il a encore une fois prouvé que cette surface rapide, souvent décriée par les joueurs, lui convient à merveille. Il pourra le prouver une nouvelle fois contre Robin Soderling (N.4), qu'il a battu cette année en finale de l'Open 13 de Marseille. "Ce sera dur, Robin est un très très bon joueur d'indoor, il sert trèsbien et il est en confiance en ce moment. Ce ne sera pas une partie de plaisir mais avec le soutien du public, ça peut le faire, je n'ai pas dit mon dernier mot", glissait-il à la fin du match. Et il n'est pas décidé à voir s'interrompre son rêve en demi-finales, d'autant que chaque victoire le situe un peu plus au rayon des "hommes en forme" pour la finale de la Coupe Davis.

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