Cet article date de plus de quatre ans.

Gilles Simon défend Novak Djokovic, s'étonne d'avoir "perdu Federer en route" et s'en prend à l'ATP

Alors qu'il reprend la compétition en ce moment du côté du Challenge Élite de Nice, Gilles Simon s'est confié dans le quotidien L'Équipe sur la reprise progressive du tennis. Le Français, qui milite pour une meilleure représentation des joueurs, défend dans cet entretien Novak Djokovic, très critiqué après l'épisode de l'Adria Tour. Selon Gilles Simon, le Serbe s'est battu pour cette représentation des joueurs, au contraire de l'ATP et de Roger Federer, au grand regret du 54e mondial.
Article rédigé par Denis Ménétrier
France Télévisions - Rédaction Sport
Publié
Temps de lecture : 3min
  (MINAS PANAGIOTAKIS / GETTY IMAGES NORTH AMERICA)

C'est un Gilles Simon échaudé qui s'est confié au quotidien L'Équipe ce jeudi. Alors que le Français a repris la compétition chez lui à Nice par une victoire en trois sets contre Manuel Guinard, et qu'il prévoit de participer aux tournois américains de Cincinnati (du 21 au 30 août) et à l'US Open (du 31 août au 13 septembre), Simon s'est exprimé sur la représentation des joueurs en cette période trouble, durant laquelle le circuit professionnel a été à l'arrêt pendant plusieurs mois suite à l'épidémie de Covid-19.

Simon prend la défense de Djokovic

"Dans la période qu'on a vécue, les joueurs ont été seuls", affirme ainsi Gilles Simon, qui reproche notamment à l'ATP de se préoccuper davantage de l'organisation du Masters en fin d'année que de la représentation des joueurs. "L'ATP ne négocie pas pour nous, mais pour son propre Masters. Ils ont des priorités qui ne sont absolument pas celles du joueur. J'espère que les derniers joueurs qui ne sont pas convaincus vont voir que l'ATP ne les représente absolument pas", explique le 54e mondial.

Face à ce manque de représentation et alors que "chacun essaie de jouer sa carte comme il le peut en fonction des règles", comme il le souligne, Gilles Simon défend ardemment le bilan de Novak Djokovic, président du Conseil des joueurs. Le Serbe, très fortement critiqué après l'épisode de l'Adria Tour - tournoi informel à l'issue duquel plusieurs joueurs, dont Djokovic, ont été contaminés par le coronavirus -, a notamment été visé par Noah Rubin, joueur de tennis américain classé 224e mondial, qui s'est déclaré en faveur d'une démission du "Djoker".

Federer, "on l'a perdu en route"

"Je me dis que Novak essaie de s'attaquer à des dossiers compliqués dans l'intérêt des joueurs en général", affirme Gilles Simon, qui prend donc la défense du Serbe qui s'est battu selon lui pour une meilleure représentation des joueurs. "Et j'étais embêté par cette histoire de l'Adria Tour car, en faisant une énorme erreur, tout ce travail tombe à l'eau". En revanche, Simon déplore le manque d'implication de Roger Federer : "J'ai connu un Roger capable de monter au créneau quand il y avait des discussions sur le prize money des Grands Chelems il y a de ça un moment. J'ai l'impression qu'on l'a perdu en route, que la représentation des joueurs lui importe peu. Pourtant, s'il y a une voix qui porte, c'est la sienne !"

Finalement, pour Gilles Simon, l'important est "que les joueurs comprennent que seuls ils sont faibles et qu'ensemble ils sont très forts." "On voit qu'il n'y a pas de gouvernance, en tout cas unique. (...) Et nous, les joueurs, comme nous ne sommes pas organisés et que nous n'avons pas de représentation, on subit ça et c'est de notre faute", ajoute le Français. À bientôt 36 ans, pas certain que le Niçois connaisse un jour cette forme de gouvernance qui lui est chère. Mais peut-être aura-t-il trouvé dans ce combat sa prochaine reconversion.

Commentaires

Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.