Cet article date de plus de treize ans.

Federer enfin en finale

Roger Federer s'est qualifié pour la première fois de sa carrière pour la finale du tournoi de Bercy, dernier Masters 1000 à s'être refusé à lui. Impressionnant de constance et de sérénité, il a dominé Tomas Berdych (N.5) pour l'emporter 6-4, 6-3. Il tentera de rejoindre André Agassi, le seul à avoir remporté Roland-Garros et Bercy dans sa carrière.
Article rédigé par Thierry Tazé-Bernard
France Télévisions - Rédaction Sport
Publié
Temps de lecture : 5min
 

Federer à sa main pour une première

Enfin Bercy lui ouvre les bras. Mais il lui reste un match à gagner pour pouvoir embrasser le trophée. Comme c'est le cas depuis le début de la semaine à Bercy, Roger Federer n'a pas tremblé. Après Mannarino, Gasquet (N.16), Monaco, Tomas Berdych n'a pu que constater les dégâts. Au lendemain de son bataille d'anthologie contre Andy Murray en quarts de finale, il n'a pas su trouver les clés pour faire vaciller le Suisse. Ni son service, ni son coup droit, n'ont pu remettre en cause la supériorité adverse. Sa victoire sur ce même joueur au tournoi de Cincinnati cette année semble bien loin. Comme il en a l'habitude, le natif de Bâle a beaucoup réfléchi à cette défaite avant de retrouver son tombeur, d'autant qu'il avait été battu trois fois lors de leurs quatre dernières rencontres en deux ans. Et cela s'est vu, même si la condition physique de la tête de série N.6 a certainement compté dans cet écart.

Le Tchèque a eu le gros défaut de céder son service à l'entame de chaque set. Ce n'est évidemment pas le meilleur moyen de faire douter l'ancien N.1 mondial, surtout en ayant déjà dû sauver une premier balle de break dans ce jeu ouvrant la rencontre. Plus gros problème encore, il n'était vraiment pas dominateur à l'échange, et se montrait incapable de s'offrir la moindre opportunité de combler son retard sur l'engagement de l'Helvète. Pas une seule balle de break, pas un seul jeu de retour où il a marqué trois points, trois jeux blancs concédés sur neuf, et un dernier break concédé sans marquer le moindre point pour offrir le match à son adversaire, le 7e mondial a presque fait de la figuration. Et malgré dix aces, dont six dans la première manche, malgré quelques belles accélérations de coup droit, il n'a jamais pu inverser la tendance. Inéluctable. Pourtant, il a parfois dominé les échanges, mais trop souvent il a fini par commettre la faute. Obligé de jouer toujours un coup de plus, de tenter toujours quelque chose de plus difficile, de plus risqué.

91% de points marqués sur ses premières balles

Si Roger Federer avait, comme à son habitude, annoncé sa méfiance contre ce joueur contre qui il estimait avoir été trop agressif à Cincinnati, sa tactique ne le maintenait pas loin de sa ligne de fond de court. Avec son chipe de revers magnifié par une surface qui accentue l'écrasement de la balle, derrière un service parfaitement varié tant dans la puissance que dans la trajectoire avec une nette préférence pour le revers tchèque surtout à contre-pied, et un coup droit assassin dès qu'il le désire, le 4e joueur du monde a assommé le match et son rival. 1h20, c'est assez expéditif. Comme contre Gasquet en 8e de finale, le Suisse a pratiquement fait le plein de points sur son premier service, avec une moyenne de 91% de points marqués dans toute la rencontre lorsqu'il le passe. Et comme il atteint 69% de réussite en première balle, il ne laisse que les miettes à ses adversaires."Je ne l'ai pas vau depuis deux mois, mais je peux dire que maintenant, c'est l'ancien Roger qu'on a toujours connu dans les autres années où il gagnait tout", saluait Tomas Berdych. "Aujourd'hui, il a vraiment très bien joué. On peut compter sur les doigts d'une seule main les erreurs directes qu'il a commises. Il a commencé chaque set extraordinairement bien et ne m'a donné aucune occasion." Et il rejetait même la fatigue comme raison de son échec: "Je me sentais bien et mon jeu a été assez bon."

Homme de records, Roger Federer peut devenir le deuxième joueur de l'Histoire à remporter les deux tournois parisiens (Roland-Garros et Bercy) après André Agassi (1999 sur terre, 1994 et 1999 au POPB). Vainqueur du tournoi de Bâle où il a fait sa rentrée la semaine passée après six semaines d'absence, le Suisse a très envie de se présenter en grand favori au Masters de Londres. Il devra pour cela vaincre Jo-Wilfried Tsonga ou John Isner, sa préférence déclarée au micro du POPB à sa sortie du court allant au Français. "C'est toujours des matches très explosifs car on aime bien prendre le dessus en fond de court. Ce serait sympa de le jouer à Bercy", affirmait le Suisse. C'est aussi le moyen de faire monter sa côte, déjà très élevée, auprès du public français.

Commentaires

Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.