Dans les coulisses du tennis professionnel de second rang
Du tout inclus au tout payant. Au-delà de la 100e place mondiale, entre les qualifications d’un tournoi sur le circuit principal et un Futur (sorte de 3e division des tournois pros), les joueurs changent de monde.
Depuis 15 ans, David Guez a joué partout ou presque. Sorti à trois reprises du tableau des qualifications de Grand Chelem (Australie 2010 et 2014, Roland-Garros 2011), de Masters 1000 (comme en 2009 à Bercy pour battre Wawrinka au 1er tour du tableau final), son quotidien est plutôt tourné vers les Challengers (la 2e division des tournois). Voire les Futures. Dans sa carrière, il y a affronté les Raonic, Dimitrov, Goffin, Alexander Zverev, Pouille, Simon, Benneteau, Chardy, Darcis, Clément, Gulbis, Granollers, Gimeno-Traver, Mannarino, Paire, Mahut… Des joueurs de passage avant de grimper dans la hiérarchie planétaire.
Chaque Future a un coût
"Sur les Futures, l’organisation est très légère", explique-t-il. Au joueur de se débrouiller pour l’hébergement, pour se déplacer… Tout est à sa charge. "On nous donne une boite de balles neuves pour notre 1er entraînement, mais pas après", glisse-t-il. Ce n’est pas partout pareil : "En Europe, France, Italie, Allemagne, cela ressemble un peu plus aux Challengers."
Sur ces derniers, l’hébergement est pris en charge dès le tableau final, des navettes sont prévues chaque heure, un kiné est à disposition… Encore au-dessus, il y a les Grands Prix (tournoi 250). Cette semaine, c’est Marrakech. Il y a aussi Montpellier, Marseille, Barcelone… Tout est fait pour les joueurs. "Cela ressemble à un Challenger, avec des grandes salles en plus, des voitures à disposition", détaille le Marseillais.
De 2 000$ à 80 000$ de gains, un éventail très large
Si ces différences existent, c’est que le niveau des adversaires n’est pas le même. Et l’argent en jeu n’est pas comparable. "Sur un Futur, le vainqueur peut gagner 2000$. Sur un Challenger, c’est entre 6 000 et 15 000$. Sur un Grand Prix, cette somme atteint 80 000$ pour le gagnant." Et dans un Grand Chelem, une élimination au 1er tour des qualifications rapporte 5000$, et chaque match gagné double la somme.
David Guez, 116e mondial au mieux, fait, comme les autres, ses calculs tout au long de la saison. "Même après 13 années sur le circuit, il m’arrive encore de faire des erreurs de programmation. C’est la chose la plus dure à faire", estime-t-il. En fonction de son classement, de sa forme du moment et des objectifs, chacun fait ses choix. Parfois, ils s’avèrent payants.
En ce moment, le joueur français cherche à "passer le cut à Wimbledon" (avoir un classement qui lui permet de participer aux qualifications) : "Il me manque une trentaine de points ATP pour y parvenir." Il a donc disputé un Futur la semaine passée à Djerba. "J’ai gagné le tournoi, ce qui me rapproche de ce cut." Et financièrement, cette semaine lui a rapporté 2200$. S’il avait été éliminé en qualifications d’un Challenger, cela lui aurait coûté 600 ou 700$. "Pour atteindre une somme identique, il aurait fallu que je sorte des qualifs et que j’atteigne les quarts ou les demi-finales", assure-t-il. Il a donc fait le choix gagnant. Mais il n’est jamais sûr d’y parvenir.
"Au delà de la 300e place mondiale, c'est très compliqué de vivre"
Pour boucler une saison, il faut un budget de 30 000 euros minimum pour assurer la logistique. "Si on est au-delà de la 300e place mondiale, et qu’on ne fait que des Futures, c’est très compliqué de vivre", estime le Marseillais. "On rentre juste dans ses frais, mais on ne met pas d’argent de côté. En étant dans les 250 premiers mondiaux, on est assuré de faire les qualifs des quatre Grands Chelems, ce qui donne au minimum 20 000$."
Pour tenir, il faut donc compter d’abord sur ses résultats. "Si on pense à l’argent, on se met trop de pression", affirme-t-il. David Guez ne paye rien pou son matériel, notamment grâce à l'aide d'un sponsor (Head). Autre apport financier : les matches par équipes de clubs, où il est payé pour jouer. Il peut doubler la mise en faisant pareil à l’étranger.
Jeune espoir, il bénéficiait d’une aide de sa Ligue. A 35 ans, ce temps est révolu. Mais pas sa carrière. David Guez a toujours envie de promener son mètre quatre-vingt-cinq et son jeu "classique" et offensif sur tous les terrains du monde. Par passion.
À regarder
-
"C'est un honneur incroyable..." On a rencontré Maxence, pro du parkour et l'un des personnages mystères de la cérémonie d'ouverture de Paris 2024
-
La cantatrice Axelle Saint-Cirel entonne la Marseillaise pour clore la parade des athlètes
-
Les joueurs de l'équipe de rugby à 7 dansent leur choré au pied de l'Arc de Triomphe
-
Teddy Riner est ovationné par la foule lors de la Parade des Champions
-
La "Parade des champions" est officiellement lancée depuis les Champs-Élysées
-
Paris 2024 : revivez les 4 cérémonies en 4 minutes
-
Qui est GЯEG qui a performé à la cérémonie de clôture des Jeux paralympiques ?
-
Paris 2024 : Revivez les plus beaux moments de la cérémonie de clôture des Jeux paralympiques
-
Jean-Michel Jarre enflamme le Stade de France
-
Jeux paralympiques : les exploits et des sourires en or pour les athlètes français
-
Il est temps de dire au revoir à la flamme
-
Huit danseurs de breaking valides et handicapés font le show
-
Les porte-drapeaux français pour la cérémonie de clôture des Jeux paralympiques
-
"La Marseillaise" interprétée par le trompettiste André Feydy
-
Santa ouvre la cérémonie de clôture des Jeux paralympiques
-
Paris 2024 : historique, l'équipe de France de cécifoot championne paralympique
-
Prothèses, fauteuils roulants : comment s'équipent les athlètes pendant les Jeux paralympiques ?
-
Ces Jeunes archers du Nord découvrent le para tir à l'arc et ses champions
-
Paris 2024 : "Durant ces Jeux, on a montré que l'on pouvait faire rimer les notions de handicap et de performance..." Le bilan tout sourire de Marie-Amélie Le Fur, patronne du comité paralympique
-
Paris 2024 : il réconforte les athlètes, sensibilise les officiels au handicap... Marc ne fait pas que conduire en tant que chauffeur volontaire sur les Jeux
-
À 23 ans, il va mixer pour la cérémonie de clôture des Jeux paralympiques !
-
La para-escalade fera son entrée aux Jeux de 2028 : une innovation française permet aux personnes en fauteuil de grimper comme tout le monde
-
Paris 2024 : Aurélie Aubert, chouchou du public et nouvelle star du sport para
-
Qui est Frédéric Villeroux, légende du cécifoot ?
-
Immersion avec des collégiens invités aux Jeux paralympiques
-
Paris 2024 : l'équipe de France de cécifoot est en finale paralympique
-
Paris 2024 : nouveau doublé français en para cyclisme
-
Qui est Axel Bourlon, champion de para haltérophilie ?
-
Paris 2024 : qui est Gabriel Dos Santos Araujo, star de la para natation ?
-
Paris 2024 : des tablettes et des casques VR pour les personnes malvoyantes
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.