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Agassi en dents de scie

A quelques jours du début de l'US Open, voici le quinzième volet d'une galerie de stars qui ont marqué leur époque depuis 1978, première année où le tournoi s'est disputé sur le decoturf de Flushing Meadows. Aujourd'hui, Andre Agassi et ses deux victoires (1994 et 1999) mais aussi ses quatre finales perdues. « Victime » préférée de Pete Sampras à New York, « le kid de Las Vegas » n’en a pas moins marqué l’histoire du tournoi.
Article rédigé par Julien Lamotte
France Télévisions - Rédaction Sport
Publié
Temps de lecture : 3 min
Andre Agassi

La relation d’Andre Agassi avec le public l’US Open a toujours suivi une courbe sinusoïdale. D’abord méfié par la foule new yorkaise qui a du mal à comprendre les excentricités de ce fils d’Arménien d’Iran, le showman va, au fil des ans, parvenir à conquérir les cœurs. Ses victoires, bien sûr, l’y aideront mais c’est surtout ses travers, tellement humains, qui forgeront sa popularité. A l’opposé de son grand rival Pete Sampras, Andre Agassi n’hésitait pas à montrer ses émotions sur le court et les supporters de l’US Open, certainement les plus indisciplinés des quatre tournois de Grand Chelem, apprécient ce côté rock n’roll. Finaliste à six reprises à Flushing Meadows, Agassi s’inclina pourtant quatre fois face aux maîtres des lieux des deux dernières décennies, Pete Sampras (1990, 1995 et 2002) et Roger Federer (2005).

Sa plus belle victoire : contre Todd Martin, finale 1999 : 6-4, 6-7, 6-7, 6-3, 6-2

1999, l’année de la résurrection pour Andre Agassi. Voué aux gémonies en début de saison, l’Américain a signé un invraisemblable succès à Roland Garros. Le retour en grâce du prodige s’est confirmé à Wimbledon où il atteint la finale (défait par Sampras) et poursuivi à l’US Open où le revenant se montre de nouveau irrésistible. En finale, Agassi retrouve son compatriote Todd Martin pour une opposition de style qui va tenir Flushing en haleine pendant cinq sets. Aux premières balles de mammouth de Martin (1,98m), le Kid de Las Vegas répond par des retours fulgurants. Considéré par beaucoup comme « le meilleur coup d’œil » du circuit, Agassi, pourtant mené deux sets à un, va finir par écœurer son adversaire à force de passings supersoniques. Cinq ans après son premier sacre (contre l’Allemand Michael Stich), Andre Agassi est de nouveau le roi de New York. Pour couronner le tout, il retrouvera même la place de numéro un mondial à la fin de cette saison magique.

Ses autres matchs de référence :

Sa victoire contre Boris Becker en demi-finale 1990 : 6-7, 6-4, 6-3, 6-2

Finaliste malheureux à Roland Garros quelque mois auparavant, Andre Agassi, qui a fait l’impasse sur Wimbledon, se présente un peu dans l’inconnu à l’US Open. Les médias, y compris ceux de son pays, ne l’apprécient guère, lui reprochant ses tenues extravagantes et ses provocations. La demi-finale face à Boris Becker va participer à un premier retour en grâce. Face à l’Allemand, au sommet de son art (il est alors 2e joueur mondial), Agassi va réaliser un match gigantesque,en retournant avec une facilité presque déconcertante les services pourtant redoutables de « Boum-Boum ». Plus tard, dans son autobiographie, il livrera un secret jalousement gardé en avouant qu’il avait remarqué que la langue de Becker indiquait la direction vers laquelle l’Allemand s’apprêtait à servir !

Sa défaite contre Pete Sampras en finale 1995 : 6-4, 6-3, 4-6, 7-5

C’est la défaite qui fait mal pour Andre Agssi. Cette année-là, il est dans la forme de sa vie et débarque à l’US Open avec le dossard de n°1 mondial dans le dos et la confiance bardée de trois titres lors de la tournée américaine (Washington, Montreal et Cincinnati). Hélas pour lui, il retrouve son éternel rival en finale, Pete Sampras. Ce dernier, transcendé comme à chaque fois qu’il rencontre son compatriote, élève son niveau de jeu et finit par faire plier Agassi en quatre sets. Ce dernier, qui finira par céder sa première place à l’ATP en fin de saison, mettra longtemps à cicatriser de cette défaite puisqu’il va ensuite plonger au classement, connaître les blessures, la dépression et les doutes. Il devra patienter quatre ans avant de renouer avec la victoire en Grand Chelem. 

Palmarès à Flushing Meadows : 2 victoires, 4 finales, 4 demi-finales

1986 : 1er tour contre J. Bates
1987 : 1er tour contre H. Leconte
1988 : demi-finale contre I. Lendl
1989 : demi-finale contre I.Lendl
1990 : finale contre P. Sampras
1991 : 1er tour contre A. Krickstein
1992 : quart de finale contre J. Courier
1993 : 1er tour contre T. Enqvist
1994 : victoire contre M. Stich
1995 : finaliste contre P. Sampras
1996 : demi-finale contre M. Chang
1997 : 1/8e de finale contre P. Rafter
1998 : 1/8e de finale contre K. Kucera
1999 : victoire contre T. Martin
2000 : 2e tour contre A. Clément
2001 : quart de finale contre P. Sampras
2002 : finaliste contre P. Sampras
2003 : demi-finaliste contre J.C Ferrero
2004 : quart de finale contre R. Federer
2005 : finaliste contre R. Federer
2006 : 3e tour contre Benjamin Becker

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