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Patrick Chila : "Jacques Secrétin était un génie, un mythe"

Médaillé de bronze aux Jeux olympiques de Sydney en 2000, Patrick Chila a réagi pour francetvsport au décès de la légende du tennis de table français Jacques Secrétin. Aujourd'hui entraîneur de l'équipe de France, Chila estime que Secrétin était un "génie, un mythe" qui a hissé ce sport au-delà de ses propres frontières. Il retient également son immense générosité.
Article rédigé par Vincent Daheron
France Télévisions - Rédaction Sport
Publié
Temps de lecture : 5min
L'entraîneur de l'équipe de France Patrick Chila. (PHILIPPE MILLEREAU / KMSP)

Comment avez-vous appris le décès de Jacques Secrétin et qu’avez-vous ressenti ?
Patrick Chila : "Je l’ai appris il y a une demi-heure, ou une heure peut-être, quand je me suis réveillé. C’est Jean-Philippe Gatien (vice-champion olympique en 1992) qui m’a envoyé un message. C’est une terrible nouvelle. Pour nous, avec le club de Levallois, on l’a côtoyé pendant des années, au début en tant que coach puis après en tant que partenaire parce qu’on faisait tous les voyages ensemble. C’est quelqu’un qu’on avait bien appris à connaître même si depuis quelques temps on ne se voyait quasiment plus. C’était quelqu’un qu’on appréciait beaucoup, ça fait bizarre d’entendre ça."

Qu’est ce qu’il représentait pour vous ?
PC : "Quand j’étais jeune, je me rappellerais toujours de la première fois où j’ai été voir le show, je ne le connaissais pas, j’étais tout jeune. Il représentait le tennis de table. Pour les néophytes, pour ceux qui ne jouaient pas au tennis de table, il n’y avait qu’une personne connue, c’était Jacques Secrétin. C’était un génie, c’était un mythe pour nous quand on a commencé ce sport. C’était le seul qui poussait le tennis de table vers le haut grâce à son palmarès, grâce à sa générosité envers les gens. Dernièrement, j’ai appris qu’il faisait des démonstrations dans les prisons, il a toujours dédié sa vie à pas mal de gens grâce au tennis de table. Il faisait connaître ce sport et de par sa générosité, il était bien avec tout le monde. Il était même dans les sketches de Coluche, ça m’avait toujours marqué ce truc-là. Il était très populaire."

C’était un pionnier qui a hissé le tennis de table au-delà du microcosme de ce sport ?
PC : "Tout à fait. On est un sport méconnu et Jacques a réussi à hisser le tennis de table en-dehors du simple pongiste. Il était connu. Même maintenant, dans la rue, si vous dites Jacques Secrétin, je pense qu’il est presque plus connu que tous les pongistes actuels, en tout cas de la génération des mecs de mon âge. Le show avec Vincent Purkart a fait énormément connaître le tennis de table. Ils ont réussi à faire quelque chose en-dehors de la compétition qui est exceptionnel. Jacques (Secrétin) fait partie de ces gens qui ont réussi à hisser leur sport au-delà des frontières de ce même sport."

"Ma première raquette, c’était une Secrétin"

C’est cette trace qu’il va laisser derrière lui ?
PC : "Je ne sais pas si c’est la trace qu’il laissera, en tout cas c’est la trace que j’ai, que je retiendrai de lui, c’est cette générosité et son partage. Je l’ai côtoyé pendant des années à Levallois mais il y avait quand même une différence d’âge. Ce que je retiens, c’est que je suis persuadé qu’il était connu de tout le monde et il n'y en a pas beaucoup dans les petits sports qui réussissent à être connu de la majorité des gens. Il le doit qu’à lui et à son formidable palmarès."

Est-ce que voir jouer et gagner Jacques Secrétin vous a montré que cela était possible lorsque vous étiez jeune ?
PC : "Je ne dirais pas ça parce qu’à l’époque il n’y avait pas les vidéos, je l’ai rarement vu jouer. Je suis arrivé en équipe de France quand il a arrêté donc on a jamais joué ensemble. Je ne sais pas si j’ai fait du tennis de table pour ça mais le tennis de table était connu par lui. C’est peut-être pour ça que les jeunes jouaient au tennis de table. On ne le voyait pas jouer mais c’était un nom. Ma première raquette, c’était une Secrétin. Quand je suis parti à Levallois en 1992, ça a été un honneur de le connaître et je ne l’oublierai jamais."

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