Tennis : Auger-Aliassime se dit "prêt" pour un retour à la compétition
Comment vivez-vous cette période inédite ?
Félix Auger-Aliassime : "J'ai toujours la philosophie de tirer le positif de chaque situation. Là, c'est que j'ai la chance de passer beaucoup de temps en famille, de renouer avec des choses aussi simples que des dîners en famille, des longues discussions à table avec mes parents, des jeux de société, et même du piano avec ma mère. J'ai redécouvert plein de choses que je faisais dans mon enfance et qui me font beaucoup de bien. C'est important d'en profiter."
À quoi ressemble votre entraînement ?
F. A-A : "Avec mon préparateur physique, on a mis un plan en place, et avec toute mon équipe, on reste en contact et on travaille quotidiennement pour s'assurer que je reste en forme. Je fais au mieux dans mon jardin, j'ai rapporté un peu de matériel, on fait tout ce qu'on peut. Pour l'instant, le tennis devra attendre, mais ça se passe bien. On se plaint toujours qu'on n'a pas assez de semaines d'entraînement. Là, on a des mois : c'est le bon moment pour améliorer ce que vous vouliez travailler, pour se renforcer physiquement. J'essaie aussi de rester connecté au jeu en regardant du tennis, en analysant mes anciens matches avec mes entraîneurs. C'est intéressant de garder le contact avec le jeu comme ça et de voir les progrès que je pourrais faire. Je reste actif psychologiquement, c'est déjà une bonne chose."
Craignez-vous, comme d'autres joueurs l'ont évoqué, une saison blanche ?
F. A-A : "C'est dur à dire. On entend des rumeurs et des hypothèses chaque jour, mais ce ne sont que des rumeurs et des hypothèses. J'espère évidemment qu'on pourra jouer. Mais c'est dur pour n'importe qui en ce moment, quel que soit le poste ou le statut, d'avoir une opinion claire et concrète sur le futur de la saison."
Comment gérez-vous mentalement cette situation ?
F. A-A : "Il y a beaucoup d'incertitude, de questionnements. J'essaie de faire avec ce qu'on sait : pour l'instant, c'est pas de tournoi avant mi-juillet. J'essaie de tenir une discipline d'entraînement, et de rester dans ce qui a fonctionné pour moi jusqu'à maintenant : ne pas lâcher le truc. Je n'ai pas de problème de motivation, je sais où je veux aller, sur quoi je veux travailler. Là-dessus, je n'ai vraiment aucun doute. La difficulté, c'est l'incertitude totale autour de la compétition. Tu regardes ton calendrier, tu vois l'été qui arrive, sans tournoi, et tu te dis que ça fait quand même beaucoup de mois sans tournoi."
Que pensez-vous des différentes initiatives qui émergent et permettraient de jouer des matches en attendant la reprise du circuit ?
F. A-A : "Je suis ouvert à tous types de compétitions qu'on pourrait jouer, en respectant les règles sanitaires, même à huis clos, pour renouer un peu avec la compétition comme je peux. Beaucoup de personnes cherchent à lancer des initiatives, comme Patrick Mouratoglou (cinq week-ends de matches à huis clos dans son académie à partir de mi-mai, ndlr), ou Thierry Ascione, qui a parlé d'une tournée dans le sud de la France cet été. Ce sont des tournois que je pourrais jouer éventuellement pour rester collé à la compétition. Ce sont de belles initiatives."
Soutenez-vous la création d'un fonds de soutien aux joueurs moins bien classés affectés par cette crise ?
F. A-A : "C'est une très bonne idée. J'ai des camarades de mon âge qui font leurs débuts sur le circuit, qui travaillent fort, et c'est compliqué pour eux. Après, ça va être important que ce soit structuré, bien fait. Je pense que toutes les grandes organisations devraient mettre un plan d'action en place entre elles pour aider les joueurs les moins fortunés à survivre malgré cette crise. Éventuellement je serais vraiment intéressé d'y participer."
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