Fermeture des remontées mécaniques : "On a besoin d'une aide sur le long terme" estime les professionnels du matériel de ski
Êtes-vous satisfait des mesures annoncées ce soir ?
Virgile Caillet : "Satisfait, oui, mais maintenant on va attendre avec impatience les modalités. Oui les intentions sont bonnes, oui l'annonce d'un plan montagne est ambitieuse, c'est ce qu'on attendait. On est sur un modèle tellement spécifique, avec une saisonnalité qui fait que pendant quatre mois les entreprises de ce secteur doivent générer des revenus pour vivre sur douze mois. Sur l'hiver dernier, l'activité avait déjà été amputée d'un mois, puisqu'ils avaient dû fermer en mars. Puisque la saison risque d'être blanche, ça veut dire qu'elles n'auront plus de revenus jusqu'en décembre 2021. On peut donc imaginer la nécessité de les accompagner."
Pourquoi jugez-vous important que les mesures s'appliquent sur le long terme ?
VC : "Ce ne sont pas seulement les commerces qui sont touchés, ce sont aussi les fabricants, c'est toute une chaîne. En décembre 2020, les magasins sont sur une baisse d'activité de 90% par rapport à l'année précédente. Ils sont en train d'annuler des commandes et ne vont pas racheter de matériel l'année prochaine. Les fournisseurs constatent des baisses de commandes de l'ordre de 70%. C'est pas seulement l'hiver qui va être touché, mais aussi la prochaine saison de bon nombre de fournisseurs. Les magasins sont touchés maintenant, les fournisseurs aussi, et ils le seront encore plus la saison suivante. On a besoin d'une aide sur le long terme, jusqu'en décembre car d'ici là les entreprises ne vont pas avoir de revenus suffisants."
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Alors qu'une saison blanche paraît probable, quelle est la situation des commerces et des fabricants ?
VC : "Pour ce qui est des remontées mécaniques, Jean Castex l'a dit aujourd'hui, on ne peut se prononcer sur rien, et quand bien même on pourrait ouvrir au mois de mars, on n'aurait aucune certitude sur les réservations et sur la venue des touristes étrangers, ce serait inefficace. Pour les commerces de sport, c'est dur, et j'ai demandé au Premier ministre et à Alain Griset (ministre des petites et moyennes entreprises, ndlr) de bénéficier d'aides d'urgence, et on m'a dit que c'était possible. Certains commerces n'ont pas eu de revenus depuis le mois de mars. Ils sont exsangues en terme de trésorerie, et ils ont déjà épuisé leur Prêt Garanti par l'État. Il faut rapidement obtenir des aides d'urgence pour les maintenir en vie. Pour les fournisseurs, l'aide est tout aussi urgente mais ils sont en décalage, c'est sur la saison 2021/2022 qu'ils vont être à l'agonie. Et plus on va accompagner les magasins, plus on va amortir le choc pour les industriels."
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