Marie Marchand-Arvier veut remonter la pente
Les podiums, MMA en connaît la saveur. Cinq "boîtes" en Coupe du monde et une aux Mondiaux de Val d'Isère (2009), la Française a déjà un palmarès honorable. Il lui manque pourtant une place pour que son bilan soit complet. La première. Cette victoire qui manque à son palmarès est certainement l'une des rares choses qui l'a poussé à prolonger sa carrière au plus haut niveau. Au sortir de l'hiver dernier, le clignotant vers une retraite anticipée n'était pas loin. D'échecs et en gamelles, MMA a vécu la pire période de sa vie de sportive (29e de la Coupe du monde de descente, son pire classement depuis 2007). "Je ne veux plus revivre ce que j'ai vécu l'hiver dernier car ça a été terrible, raconte-t-elle. Ça a été violent à chaque course et ça m'a fait beaucoup trop mal." En plus de résultats en berne, la skieuse de Méribel s'est retrouvée dans le mur avec l'encadrement de l'équipe de France féminine. Le clash de trop dans une saison interminable où les absences de Marion Rolland et Tessa Worley ont pesé lourd. "Arrêter ? Ça m'a effleuré l'esprit, avoue Marie Marchand-Arvier. Comme je vais bientôt avoir trente ans, je suis aussi attiré par d'autres choses de la vie. Malgré tout, je pense que je n'ai pas fini d'écrire ce que j'ai à écrire dans le ski."
Retrouver l'instinct
Ce dernier chapitre, MMA l'imagine en "happy end". Quoi de plus beau qu'une renaissance avec une première victoire en Coupe du monde à la clé. "J'ai eu une réunion au printemps avec Anthony Séchaud (le nouveau responsable des Bleues) qui me demandait ce qui me motivait. Je n'ai encore jamais gagné et ça me travaille depuis un paquet d'années, reprend-t-elle. Je ne suis pas passée loin plusieurs fois mais ça ne m'a jamais souri jusqu'au bout. J'ai envie de saisir ma chance. J'ai des qualités et je veux les exploiter au maximum." Pour y arriver, Marie Marchand-Arvier ne veut plus se prendre la tête. A trop réfléchir, elle y avait perdu sa spontanéité. La force de MMA, c'est de foncer à l'instinct. "Je veux un nouvel élan et arriver sur les courses avec un autre état d'esprit, un peu plus détaché, explique-t-elle. Ça doit être plus au feeling comme quand j'étais plus jeune, que je réfléchissais moins et que j'agissais plus. Je vais me servir de cette expérience pour être moins dans l'émotion et être là dans le moment présent et donner tout ce que j'ai."
Une confiance à rebâtir
Pour l'aider à se libérer, la Fédération française de ski a également retouché son staff. Exit Benjamin Melquiond, remplacé par Anthony Séchaud. "En vitesse, la saison dernière a été plus difficile. Certains athlètes étaient un peu perdus, confirme le nouveau patron des filles. Ils étaient au bout d'une histoire." Quelques mois plus tard, les sourires sont revenus mais le traumatisme est encore bien présent. "On mesure à peine les dégâts d'une saison comme celle là avec la blessure d'un leader, d'une fille seule aux JO. Il n'y a pas d'accusation mais on les retrouve juste le dos courbé, un peu perdue, à deux doigts de mettre la flèche. Avant de penser à performer, on veut remettre le plaisir de skier au centre. La relation est importante. On a voulu un staff compétent et comme un "bon père de famille". Il faut être respectueux, aidant avec de l'empathie, des sourires. On recréé de l'échange. Il y a des mots qui arrivent sur des maux. Les choses avancent petit à petit. C'est une première étape avant la finalité : la performance."
Objectif sourire ...et victoire
MMA est satisfaite du changement de staff et de son approche plus respectueuse des athlètes. Il lui reste à tirer profit de ses qualités et d'y ajouter la régularité. "Techniquement, j'ai toujours des hauts et des bas, avoue-t-elle. Il faut que je maintienne mon niveau pour avancer un peu plus vite en vitesse. Ça passe aussi par une augmentation de la force physique et que tous les voyants soient au vert." Si tout cela est au rendez-vous, MMA aura accompli une bonne partie du travail. Avec le plaisir retrouvé viendra la confiance. "Je veux avoir le sourire à l'arrivée, après ça roulera", assure-t-elle. Pour la victoire, c'est une encore une autre histoire.
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