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Mondiaux de ski : Johan Clarey à toute vitesse

L'épreuve de descente des mondiaux mettra aux prises les ogres de la discipline comme Vincent Kriechmayer ou Beat Feuz, mais aussi quelques Français, qui font bonne figure en Coupe du Monde cette année. Parmi eux, Johan Clarey, déjà médaillé d'argent en super-G. Il aura à coeur de briller dans sa discipline de prédilection.
Article rédigé par Guillaume Poisson
France Télévisions - Rédaction Sport
Publié
Temps de lecture : 2 min
  (MICHAEL KAPPELER / DPA)

Cette année est décidément très particulière pour Johan Clarey. La plus belle de sa carrière. Mais aussi celle où il s'est découvert une nouvelle spécialité. Car le médaillé d'argent du super-G a longtemps été un spécialiste de descente.  Sa vitesse est réputée dans le petit monde des descendeurs. Le 19 janvier 2013, il établit le record de vitesse dans une épreuve de coupe du monde durant la descente de Wengen. Il atteint une pointe de 161,9 km/h. 

"Papy", l'un des surnoms de Clarey en équipe de France, avait pourtant ciblé le super-G, discipline moins rapide et un peu plus technique, comme sa meilleure chance de médaille. Son année en super-G l'incitait à en faire son objectif premier.  Certes 9e au classement général du super G comme de la descente, il a vécu ses meilleurs moments en super G : notamment un podium sur le super-G de la mythique station de Kitzbühel en janvier (2e). Cela veut-il dire qu'il n'a aucune chance de médaille ce samedi en descente ? D'autres skieurs paraissent en effet bien au-dessus du lot. Dominik Paris, tout frais champion du monde du super-G, est à l'apogée de sa carrière depuis quelques mois. Il a remporté les descentes les plus prestigieuses de la saison, à  Bormio puis à Kitzbuhel en janvier. Vincent Kriechmayr réalise également une bonne saison, toujours très impressionnant à l'entraînement, il avait même remporté la descente d'Are, là où ont actuellement lieu les mondiaux, en 2018. 

Dominik Paris a dominé l'entraînement...devant Johan Clarey

Mais Johan Clarey a aussi des arguments à faire valoir, comme l'ensemble du groupe de vitesse français. Le premier d'entre eux est bien entendu sa forme. Le Français a terminé deuxième de l'entraînement de descente ce vendredi, juste derrière Dominik Paris (+0"10) et devant Brice Roger (+0"19). L'autre élément, moins tangible, relève plus de l'état d'esprit. Les descendeurs français sont plongés dans une sorte d'hommage permanent à David Poisson, leur collègue et ami, mort sur les skis en 2017. Cette saison réussie « est un contrecoup de la saison horrible qu’on a vécue l’an dernier, avec David Poisson qu’on avait dans la tête tout le temps, que j’avais aussi aujourd’hui en tête, a-t-il déclaré à l'AFP. Je suis dans le plaisir, dans l’idée de profiter de la vie et des choses, et c’est ce que j’ai fait. »"Je n'ai pas eu une carrière facile, je me suis énormément blessé (une dizaine d'opérations aux genoux), je n'ai pas eu beaucoup de chance non plus", explique-t-il.
  

Clarey, grand brun costaud (1,91 m, 100 kg) au visage rieur mangé par les tâches de rousseur, a également été blessé à l'âme par la mort de son coéquipier David Poisson à l'entraînement en novembre 2017. Dans des propos rapportés par l'AFP, il confie après sa victoire en super-G ce mercredi :"Aujourd'hui, j'ai pensé à David, à eux (sa famille), j'espère que ça leur met un peu de baume au coeur dans des moments si difficiles. David, je l'ai toujours un peu considéré comme mon frère. J'ai la sensation de ne pas skier tout seul, c'est mystique"

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