Lizeroux : "Pas les meilleurs moments à vivre"
Q : A quel niveau en êtes-vous de votre douleur au genou ?
R : "Disons que mon genou va très bien dans la vie de tous les jours, mais que je ne peux ni m'entrainer sur les skis, ni physiquement. Ce n'est pas l'idéal pour se préparer aux compétitions d'autant que ça fait maintenant quatre mois que ça dure... Ma rotule et mes tendons sont très inflammatoires à l'appui et les douleurs augmentent proportionnellement aux contraintes et en ski des contraintes, il y en a beaucoup."
Q : Cette infiltration et les 15 jours de repos sont-ils faits pour tenter de jouer votre carte à Garmisch ou peuvent-ils vous permettre de finir la saison ?
R : "Je crois que l'un ne va pas sans l'autre mais en ce moment plus que jamais. Je ne me projette pas du tout dans le futur. Je me concentre uniquement sur la prochaine échéance
et pour l'instant, c'est les Championnats du monde. L'infiltration, on l'avait gardé en dernier recourt pour les mondiaux et comme ça ne va pas mieux, je n'avais pas trop le choix."
Q : Si cela n'est pas suffisant, comptez-vous couper la fin de saison pour mieux préparer la suivante ?
R : "Je n'en ai aucune idée pour l'instant mais une chose est sure, j'ai envie d'être performant, et je ne prend pas les départ pour terminer 40eme. Je ferais un bilan après les Championnats du monde avec mes coachs ainsi que l'équipe médicale."
Q : Avez-vous pu conserver une condition physique convenable malgré votre douleur ?
R : "Convenable oui bien sur mais on fait du sport de haut niveau et on recherche plutôt une condition optimale... Alors je dirais que je suis plus dans une logique d'écoute de mon corps pour essayer d'arriver en forme sur les compétitions. Je me préserve et je ne peux pas trop forcer à l'entraînement."
Q : Comment vivez-vous ces longs moments d'incertitudes liés à votre genou ?
R : "Ce ne sont pas les meilleurs moments à vivre. Je dois être calme, patient, à l'écoute de mon corps et ce ne sont pas mes plus grandes qualités. Je dois être encore plus concentré sur tous les petits détails et ça me demande beaucoup d'énergie."
Q : Lors de votre dernier slalom de Kitzbühel, avez-vous pu psychologiquement t'engager à 100% comme vous le faîtes d'habitude ou étiez-vous sur la réserve ?
R : "Il suffit de regarder la course pour voir que je devais être a 30% de mes capacités mais à 100% de mes capacités du moment... Donc le constat était simple: je ne pouvais pas skier vite. Le ski, ce n'est déjà pas facile sur 2 jambes, alors sur une, je ne peux pas rivaliser. Peu m'importe la manière, je suis un compétiteur et le plus frustrant c'est de sentir que je ne suis pas performant."
Q : Comment avez-vous vécu le doublé de Jean-Baptiste Grange à Kitzbühel et Schladming ?
R : "C'était du bonheur de voir "JB" gagner les deux plus beaux slaloms de la saison au pays du ski. Encore plus à Schladming en nocturne devant 50 000 personnes d'autant que j'étais présent sur la piste et que j'ai pu vivre la course en direct."
Q : Est-ce le signe qu'il est revenu à son meilleur niveau, et même plus haut encore ?
R : "Pourquoi il n'était pas au niveau ? JB a fait du JB et quand il skie comme ça, il est intouchable. Ca me fait un peu sourire de voir la rapidité avec laquelle les personnes changent leur avis au sujet d'un skieur ou d'un sportif en général. Il a subit quelques sorties de pistes en décembre mais il n'a jamais "mal skié". Le retour de blessure est une période difficile à gérer car ça demande beaucoup d'efforts et d'énergie. Du coup, c'est difficile d'être en haut du podium à toutes les courses mais JB est épatant et il montre course après course que c'est le meilleur slalomeur."
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