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Infographies Mondiaux de ski alpin 2023 : Val d'Isère, Chamonix... De quelles stations viennent les champions tricolores ?

Sans surprise, les Alpes écrasent les autres massifs en termes de champions locaux de ski alpin.
France Télévisions - Rédaction Sport
Publié
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Alexis Pinturault, Tessa Worley et Clément Noël. (AFP)

Cinq à la maison. Les championnats du monde de ski alpin 2023, organisés à Courchevel-Méribel du 6 au 19 février, auront une saveur particulière pour cinq des 22 membres de l'équipe de France. En effet, Alexis Pinturault, Doriane Escané, Marie Lamure, Steven Amiez et Alban Elezi Cannaferina skieront à domicile.

Avec cinq licenciés au départ de "ses" championnats du monde, le club des sports de Courchevel est de loin le plus représenté cette année dans les rangs tricolores. Une récompense honorifique pour la station qui rejoint les références en la matière (Val d'Isère, la Plagne, Chamonix...), alors que les origines des skieurs tricolores sont souvent variées. Pour tout vacancier, il est ainsi fort probable d'avoir emprunté les pistes qui ont vu naître les stars tricolores du ski alpin. 

Les Alpes, et le reste

Pour le mesurer, franceinfo: sport a répertorié les stations de ski auxquelles sont associés les médaillés français en ski alpin (JO et Mondiaux confondus), ainsi que les membres actuels des équipes de France. Cette liste, non exhaustive, donne sans surprise la part belle aux Alpes, qui écrasent la géographie du ski alpin tricolore. 

La répartition des stations de ski d'origine des skieurs et skieuses tricolores. (FRANCEINFO: SPORT)

Avec au moins un athlète présent dans cette liste, les Pyrénées, les Vosges et le Jura pointent timidement le bout de leur nez. Un phénomène tout sauf anecdotique, qui s'explique notamment par la domination des infrastructures dans les Alpes, en partie héritées des JO de Grenoble 1968 et Albertville 1992. "Les Alpes, c'est le cœur du ski alpin français, toutes les compétitions s'y déroulent", explique Jean-Noël Martin, directeur de l'équipe de France de slalom géant.

"On a des Pyrénéens, mais beaucoup partent à 14-15 ans pour s’exiler dans les Alpes et changent de club. On oublie alors qu’ils sont Pyrénéens. Mais ils sont obligés de quitter les Pyrénées pour atteindre le monde professionnel."

Jean-Noël Martin

à franceinfo: sport

Sur les 65 athlètes répertoriés sur notre carte, seuls Isabelle Mir (Saint-Lary-Soulan), Ingrid Lafforgue (Bagnères-de-Luchon), Clément Noël (Ventron, puis Val d'Isère) et Léo Lacroix (Les Rousses) sont ainsi liés à des stations non alpines. En dehors de Font-Romeu, tous les pôles espoirs de la discipline sont d'ailleurs situés dans les Alpes, ce qui pousse les adolescents prometteurs à s'y exiler.

Les membres de l'équipe de France de ski alpin pour les Mondiaux 2023, et leur station d'origine, sans oublier les appelés de dernière minute : Steven Amiez (Courchevel), Léo Anguenot (La Clusaz) et Alban Elezi Cannaferina (Courchevel). (HEMARD ADRIEN / FRANCEINFO: SPORT)

"Pas mal d'athlètes ne viennent pas des Alpes, comme Clément Noël qui est Vosgien, Adrien Théaux et Adrien Fresquet qui sont Pyrénéens", énumère Xavier Fournier-Bidoz, directeur de l'équipe de France de vitesse, qui reconnait toutefois : "Après, c'est sûr qu'il y a de plus en plus d'athlètes qui sont des Alpes. Je pense que c'est aussi un manque pour nous. Si on avait plus d’athlètes de différentes régions, ce serait plus enrichissant. Mais ils n'ont pas les mêmes moyens ailleurs."

Val d'Isère, Chamonix et la Plagne en tête

Parmi les stations les plus prolifiques en médailles, Val d'Isère trône en tête, avec les légendes Jean-Claude Killy, Henri Oreiller, Marielle et Christine Goitschel, mais aussi des noms plus récents comme Victor Muffat-Jeandet et Clément Noël, donc. Terre de ski historique, Chamonix occupe la deuxième place, surtout grâce à son passé, avec cinq athlètes dont un seul actuel : Blaise Giezendanner. Ces dernières années, la Plagne (Julien Lizeroux, Jean-Luc Crétier, Maxence Muzaton, Danièle Debernard) et Courchevel ont rejoint ce peloton de tête.

Non loin derrière, on retrouve Tignes avec Johan Clarey en figure de proue, Serre-Chevalier (Luc Alphand, Nils Allègre...) et même Nice (Mathieu Faivre, Nastasia Noens...). A l'échelle alpine, c'est la vallée de la Tarentaise - coeur des JO de 1992 - qui domine. Nichée au cœur de cette dernière, Moûtiers est d'ailleurs la ville de naissance de nombreux athlètes, tout comme Bourg-Saint-Maurice. Une situation qui pourrait être amenée à évoluer.

Xavier Fournier-Bidoz milite en effet pour une plus large ouverture d'esprit du ski français : "Cela amènerait d'autres profils, d'autres visions du ski et une autre mentalité, ce serait enrichissant pour tout le monde, même si c'est vrai que cela devient de plus en plus difficile de faire du ski ailleurs que dans les Alpes.” Symbole de ce point de vue, Clément Noël et son ski novateur venu des Vosges, champion olympique de slalom en titre et principal espoir de médaille tricolore lors de ces Mondiaux. 

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