Patinage de vitesse : "J'ai passé 16 ans à travailler d'arrache-pied, à essayer de gagner constamment, et cela m'a coûté cher", confie la triple championne du monde Elise Christie
La patineuse britannique a confié avoir tenté de mettre fin à ses jours en avril dernier.
Le sport de haut niveau peut faire vivre les plus belles émotions aux athlètes, comme les plus dures. Elise Christie, triple championne du monde de patinage de vitesse, et qui a annoncé le 14 décembre 2021 prendre sa retraite à 31 ans, a confié être victime de dépression. Dans un article témoignage publié par le média britannique The Guardian, samedi 1er janvier, l'athlète britannique se livre sur son sport, ses blessures et les conséquences d'une carrière de haut niveau sur sa santé mentale.
I’ve been putting this off.
— Elise christie (@Elise_Christie) December 14, 2021
I will have a lot to say and I know a lot of people with have a lot of questions… but for now it’s time to announce my retirement from short track speed skating. pic.twitter.com/70u9g3Wnqv
Elle raconte notamment qu'elle a toujours ressenti une pression étouffante, se percevant comme une "machine à médailles" qui avait besoin "de courir pour assurer le financement de son sport". "A chaque championnat du monde, c'était la même chose. Je n'ai pas apprécié mes médailles. Je me disais : 'Je dois avoir une médaille pour garder mon financement.'"
Une carrière qui "m'a coûté cher"
Cette vie à la recherche constante de performance n'a pas été sans conséquence pour la Britannique, qui a remporté trois titres mondiaux en 2017 à Rotterdam, devenant ainsi la première Britannique et la première Européenne à réaliser un tel exploit. "J'ai passé 16 ans à travailler d'arrache-pied, à essayer de gagner constamment, et cela m'a coûté cher", détaille-t-elle. Les mots employés sont forts, et pour cause : en avril 2021, Elise Christie, à bout, tente de mettre fin à ses jours.
Aujourd'hui retraitée, Elise Christie veut prendre du recul sur sa vie personnelle et professionnelle. "Je suis dégoûtée. Mais je ne veux pas être dans cette obscurité à nouveau. Je travaille sur d'autres choses maintenant, j'avance dans ma vie d'une autre manière, je me concentre sur le fait de m'en sortir."
Un apaisement nécessaire
"Le sport s'est beaucoup amélioré en matière de santé mentale ces quatre dernières années, tout comme le monde, mais ce n'était pas suffisant pour ce que j'ai dû affronter l'année dernière. Je ne blâme personne. Je ne suis en colère contre personne. Je l'ai été à un moment donné, comme tout le monde le serait, mais je ne le suis plus maintenant", témoigne la native de Livingston (Ecosse).
Il y a quelques mois, Elise Christie s'était déjà confiée dans son autobiographie intitulée Resilience, dans laquelle elle décrit 2018 comme l'année la plus difficile de sa vie. Lors de cette année-là, elle participe aux Jeux olympiques d'hiver à PyeongChang. Pourtant favorite, elle est disqualifiée dans deux épreuves. Une désillusion immense qui rappelle celle vécue lors des Jeux de Sotchi quatre ans plus tôt où elle est, là aussi, disqualifée de trois épreuves. Ces disqualifications récurrentes lui valent le surnom de "maudite" ou de "l'athlète olympique britannique la plus malchanceuse" selon les médias, elle qui n'a jamais remporté de médaille olympique en trois participations.
Si elle ne participera pas aux Jeux de Pékin en février prochain - elle ne s'est pas qualifiée en raison notamment d’une blessure à la cheville puis a annoncé sa retraite - elle poursuit toutefois son rêve de médaille olympique. "Je ne vais pas révéler pour l'instant mes projets sportifs pour 2026, mais le rêve de médaille olympique n'est pas terminé", écrivait-elle sur les réseaux sociaux lors de l'annonce de sa retraite mi-décembre.
Elise Christie a ensuite détaillé son propos dans les colonnes du Guardian."J'ai toujours ce rêve de médaille olympique, car c'est ma passion. Mais si je peux aider une personne souffrant de problèmes de santé mentale, ce sera plus important que n'importe quelle médaille. Je préfère donc prendre mon temps maintenant pour guérir et prendre soin de moi et aider les autres", a-t-elle confié au journal britannique.
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