Mondiaux de biathlon : Le désastre des Françaises était (en partie) prévisible
Jusqu'au bout, les Françaises y auront cru. Julia Simon avait tout le clan bleu derrière elle quand elle a surgi en première position après le 3e tir sur la mass start de dimanche. Elle était la lueur d'espoir, l'ultime opportunité pour l'équipe de France de ne pas repartir des mondiaux bredouille.
Mais la lumière s'est vite dissipée, Julia Simon s'est effondrée sur la dernière portion de la course, et les Bleues ont définitivement plongé dans le noir total. Zéro podium (hormis le relais mixte), une 5e place pour meilleur résultat, des tirs complètements manqués : les Bleues ont raté leurs mondiaux. Il faut remonter à 2013 pour trouver trace d'une telle déconvenue.
Une leader en perte de vitesse
Pour Julia Simon, la dernière étape de la Coupe du Monde ne présageait de rien de bon. 4e au classement général et brillante de régularité depuis octobre, elle était apparue pour la première fois fatiguée et imprécise au tir. Elle avait fini 11e et... 25e sur ses deux courses individuelles. "Ca a été une perte de confiance progressive depuis la fin du mois de janvier" a indiqué à l'Equipe le directeur des équipes de France Stéphane Bouthiaux.
La première course des championnats du monde n'a pas non plus aidé à la mettre sur les bons rails. Julia Simon avait très mal lancé le relais bleu en terminant son passage au-delà de la 10e place. Difficile de faire avancer le train sans un wagon de tête performant. "C'est compliqué à gérer pour nous : il n'y a pas de leader avéré capable de faire des podiums tous les week-ends" avoue Célia Aymonnier.
La confiance du groupe s'est ainsi peu à peu délitée au fil des épreuves. "Techniquement, elles sont équipées, elles savent faire, elles le montrent tous les jours à l'entraînement, assure Stéphane Bouthiaux. Il faut juste qu'elles retrouvent la confiance qui les fuie depuis un moment"
La pression des garçons
D'autant que les copains ne s'en sortaient pas aussi mal. Et si la dynamique collective porte, elle peut aussi plomber. Surtout si les observateurs ne cessent d'opposer la réussite des garçons aux piètres performances des filles. "Il faut se rendre compte que notre position n'est pas évidente avec les garçons qui font des résultats extraordinaires, explique Célia Aymonnier. On nous demande énormément. C'est un peu de pression pour nous et nos coaches. C'est compliqué à gérer pour nous !"
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Pendant des années, Martin Fourcade a cannibalisé l'attention médiatique et sportive. L'équipe de France était dans la lumière, certes, mais plus en tant qu'équipe de Fourcade que de collectif exemplaire. Cette année, la densité de l'équipe masculine est tout simplement remarquable (7 médailles si on enlève le relais mixte). Mais les femmes n'en sont pas (encore?) là, et si la comparaison est inévitable, elle peut - apparemment - envenimer les choses.
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