Situation tendue autour de la grève
Alors que les sélections engagées continuent d'affluer au Brésil, cette grève a provoqué plus de 170 km d'embouteillages dans la mégapole (20 millions d'habitants), théâtre jeudi du match d'ouverture Brésil-Croatie, au stade Arena Corinthians, dont le métro est la principale voie d'accès. Les représentants syndicaux des grévistes, qui réclament une augmentation de salaire de 12,2%, devaient rencontrer à 15H00 (19h00 GMT) le gouvernement de l'Etat de Sao Paulo.
Une assemblée générale se tiendra ensuite pour décider de la suite du mouvement déclaré illégal par la justice du travail, sous peine d'une amende de 500.000 reais (plus 150.000 euros) par jour d'infraction à partir de lundi. "Je ne pense pas que le gouvernement veuille gâcher la Coupe du monde", a déclaré le président du syndicat des employés du métro Altino Mello dos Prazeres, interrogé par l'AFP sur la poursuite des négociations grévistes-direction du métro. Dans la matinée, la police a dispersé avec des gaz lacrymogènes environ 150 personnes qui manifestaient en soutien aux grévistes et qui avaient bloqué une artère centrale de Sao Paulo en mettant le feu à des poubelles.
Les protestataires, dont de nombreux "Sans Toit", se sont regroupés. En fin de matinée, un millier de personnes ont défilé aux cris de "Il n'y aura pas de Coupe, il y aura la grève!". Les autorités ont annoncé avoir procédé à 60 "licenciements justifiés" de grévistes "qui commettaient des actes de vandalisme, empêchaient physiquement (les non grévistes de travailler) et incitaient la population à sauter les tourniquets". "C'est inadmissible, a réagi M. dos Prazeres à l'AFP. Cela va empirer la tension et je ne pense pas que ce soit de l'intérêt de la Fifa. J'espère que le gouverneur va se calmer un peu et essayer de négocier avec les travailleurs. Je suis supporteur de foot et nous voulons résoudre le problème."
Plan anti-hooligans
Pendant ce temps-là, à Brasilia, des représentants des polices des 32 pays qualifiés ont commencé à travailler dès lundi au Centre international de coopération policière pour le Mondial. La police brésilienne va empêcher l'entrée dans le pays de 2100 supporteurs argentins, considérés comme violents et interdits de stade dans leur pays. Le cas des hooligans européens, anglais, Belges ou allemands ne se posera pas "car ils sont empêchés de quitter leur pays, leurs passeports ayant déjà été confisqués", a assuré à l'AFP le chef délégué d'Interpol Brésil, Luiz Eduardo Navajas.
Plus au sud, 77 villes de l'Etat du Parana ont été déclarées en état d'urgence en raison de pluies diluviennes qui ont fait neuf morts, trois disparus, et provoqué d'impressionnantes inondations. Dans la capitale de cet Etat, Curitiba, l'une douze villes hôtes du Mondial où l'équipe d'Espagne a pris ses quartiers dimanche, a été relativement épargnées. Cependant, 15.000 personnes ont eu, selon TV Globo, leur maison inondée.
Klose fêté par les Paxotas
Le Brésil enregistre l'arrivée des dernières équipes. Outre le Costa Rica, les Etats-Unis, l'Argentine et l'Uruguay, les Français sont attendus lundi soir à Sao Paulo. Ils rejoindront ensuite leur camp de base de Ribeirao Preto, à 320 km de là, sans Franck Ribery mais le moral au beau fixe après leur festin de buts contre la Jamaïque (9-0) dimanche à Lille en amical. Entre deux entrainements, les joueurs des 32 équipes engagées dans le tournoi découvrent peu à peu les charmes du Brésil.
Les Néerlandais sont devenus les coqueluches de la plage de Copacabana, à Rio de Janeiro, où ils se promènent régulièrement souriants et décontractés. A des milliers de kilomètres de là, l'attaquant allemand Miroslav Klose a fêté un 36e anniversaire exotique à Santo André (nord-est): des Indiens Pataxos vêtus de tresses végétales, coiffures de plumes, arcs, ont dansé et chanté autour de l'avant-centre. Par précaution, la police avait confisqué leurs flèches.
Vidéo : la colère des Brésiliens de Sao Paulo à la veille du Mondial
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