Simon face à son Everest
Rejoindre Jo-Wilfried Tsonga ou Richard Gasquet et Gaël Monfils. Dernier membre du quatuor des Mousquetaires, Gilles Simon est le seul à ne pas être un habitué des 8e de finale en Grand Chelem. Une seule fois il a franchi ce cap, pour finir en quarts de finale en Australie en 2009. Pour le reste, le 18e mondial a encore beaucoup de difficultés pour passer cette marche supplémentaire. Entre malchance du tirage et manque de sérénité aux moments importants, le protégé de Thierry Tulasne ne fait pas encore partie du gratin sur les quatre majeurs. Et l'occasion est très belle de se transformer, de sortir de sa coquille, de briller enfin à Roland-Garros, sur une surface qui n'est pas vraiment sa préférée.
Car si ses qualités de relanceur, de contreur, et de passeur sont indéniables, de même que sa capacité physique à endurer de longs échanges, le Niçois préfère les courts en dur, les vitesses plus importantes, les rebonds plus bas. Après une belle autorité pour se défaire de Jérémy Chardy au précédent tour, il évoquait pourtant son peu de passion pour sa performance: "Sur une échelle de 1 à 10 au niveau du plaisir, c'était 0, pas 1, pas 2, mais 0". Pour certains, cette absence de plaisir ne serait pas plus problématique qu'un soleil un peu plus chaud sur la plage. Pour lui, cela peut se révéler handicapant. Le 18e mondial est en effet un cérébral, un joueur qui réfléchit beaucoup à son jeu, à ses sensations, aux implications de chaque chose. Cela lui coûte parfois des victoires, souvent des moments-clés dans les matches à fort enjeu. Celui d'aujourd'hui en est un.
Mais Gilles Simon ne sera pas seul en terrain inconnu. Mardy Fish, son mètre quatre-vingt-huit et ses 81kg, n'est pas un terrien, loin de là. Pour la première fois de sa carrière, il a franchi deux tours à Paris, et il ne fait pas vraiment grand-chose pour modifier cette tendance. Très performant sur les tournois américains, il délaisse volontiers la terre ocre, ne s'étant aligné qu'à Houston, Madrid, Rome et lors de la Coupe du monde par équipes à Dusseldorf pour réapprendre à bien glisser. Au total, quatre petites victoires, dont deux significatives dans la capitale italienne contre le Colombien Giraldo et le Croate Ljubicic. Pas vraiment léger dans ses déplacements, même s'il a perdu énormément de poids en ayant supprimé pizzas, frites et hamburgers à la fin de l'année 2009, le N.1 américain devrait être gêné par les coups du Français, qu'il a croisé déjà à deux reprises pour une victoire chacun (2008 victoire de Simon à Sydney, 2010 victoire de Fish à Cincinnati). Et sur les dix dernières confrontations de Simon contre un Américain, il n'en a perdu qu'une, en 2010 contre Fish.
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