Sandrine Aubert se ressource en équipe de France
La jeune fille est ambitieuse. Mise sur orbite par ses quelques podiums entre 2009 et 2010, Sandrine Aubert voulait voler de ses propres ailes, bâtir son programme personnel, créer un cercle autour d'elles, en un mot sortir du cocon de l'équipe de France pour se prendre en main. Un an plus tard, le même sourire et le même regard droit, la slalomeuse a changé provisoirement d'optique. Faute de résultat et de moyen, il a fallu réduire la voilure. S'il n'est pas question de parler d'échec mais d'essai non transformé, la remise en question n'a pas manqué. Assumer un rôle de chef d'entreprise et skier au plus haut niveau, l'idée était séduisante mais elle ne s'improvise pas. "C'est la partie stressante du chef d'entreprise qui a été délicate. Je m'y attendais mais je ne l'avais pas tout à fait préparé, raconte Aubert. J'avais idéalisé mon système mais il a fallu gérer des crises, des conflits. Je suis partie avec un budget ras des pâquerettes (Aubert voulait 90.000 euros mais elle n'a pas réussi à boucler le budget avec ses sponsors. A titre d'exemple, sa préparation estivale coûte 40.000 euros) qu'on n'a pas respecté. Ça faisait trop de choses pour une fille qui doit skier. C'était un choix car j'aime bien m'occuper de mes affaires mais je n'en avais pas les capacités. A refaire avec plus de moyens et plus de personnes dans le groupe. Aujourd'hui ce n'est pas possible donc je me tourne vers ce qu'il y a de mieux et ce mieux c'est l'équipe de France."
Un retour vers une solution bien identifiée et qui a fait ses preuves. Mais le plus dur commence pour Sandrine Aubert, fantomatique en fin de saison et attendue au tournant. "Mon objectif dans un premier temps est de retrouver mon niveau de ski. Ça n'implique pas forcément des podiums car il y a aléas de la course. Je vais partir dossard 23 ce ne va pas être évident au début, explique-t-elle. Je veux skier à mon niveau et j'espère qu'après ça va monter en puissance. La première marche, c'est vraiment le top 15." Le maître mot ce n'est pas trop la confiance. Isolée dans sa structure, Sandrine Aubert manquait de repère par rapport aux autres skieuses. Confrontation, émulation, elle en avait grand besoin. "La confiance, c'est une notion abstraire à laquelle je ne crois plus du tout. Tout part du travail technique. Ensuite, on se met la pression avec les autres concurrentes puis ça monte petit à petit. Je pense qu'il me manque de l'émulation. Jusque-là on a bien bossé techniquement mais maintenant j'ai besoin de me confronter avec les autres pour voir ma valeur. Comme tous les compétiteurs."
Avec Nastasia Noens et Anémone Marmottan, Sandrine Aubert va déjà pouvoir s'étalonner en interne. Après une préparation en solitaire, la skieuse des Deux Alpes intégrera le groupe France fin octobre accompagnée de son technicien personnel. Tout est fait pour qu'elle revienne en douceur et se sente bien chez les Bleues. "Je n'ai aucune inquiétude car je m'entends très bien avec les filles, assure-t-elle. On est toutes là pour gagner mais pas pour aller plus vite que la voisine. Il y a une concurrence très saine. Les coaches, c'est pareil. Ce n'est pas parce qu'ils ont préparé les filles pendant deux ans qu'ils ne vont pas s'occuper de moi. Leur intérêt, c'est qu'on fasse toutes des résultats." Avec la Sandrine Aubert de 2010, il y a de grandes chances pour que ça arrive.
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