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Saint-André: "On n'est pas utopiste"

Le manager du XV de France Philippe Saint-André a souligné "l'envie de se transcender" des joueurs lors de la tournée en Nouvelle-Zélande en juin, tout en affirmant ne pas être "utopiste", au vu des récents résultats décevants de l'équipe. Saint-André dévoilera mardi à 16h30 sa liste pour cette tournée ponctuée de trois test-matches face aux champions du monde All Blacks (8, 15, 22 juin).
Article rédigé par franceinfo: sport avec AFP
France Télévisions - Rédaction Sport
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Temps de lecture : 4 min
 

Avec le recul, avez-vous de nouveaux éléments d'explication à  cette dernière place du Tournoi ?
Philippe Saint-André: "Déjà, les échecs, il faut les assumer et on les assume  complètement. Même si on n'était pas loin à tous les matches, ça n'a pas suffi.  Il y a trop de manques dans pas mal de domaines. Yannick Bru et Patrice  Lagisquet (respectivement entraîneur des avants et arrières, ndlr) ont vu  presque tous les joueurs. Et on se dit que la première semaine contre l'Italie,  on aurait pu l'alléger, faire plus de récupération. Mais on a les joueurs 10 ou  11 semaines dans l'année, si c'est pour passer des jours à faire des bains et  des jacuzzis... On a besoin de travailler aussi notre jeu, notre système."

A-t-il fallu du temps pour encaisser cette déception ?
PSA: "C'était une grosse déception... On espérait tous plus du Six nations.  Très souvent le premier match donne le tempo et là, on s'est vautré contre  l'Italie en ayant le contrôle jusqu'à la 60e minute. On s'est mis le doute, en  danger, mais c'est aussi comme ça que les équipes apprennent, se soudent. Il  faut que cette période difficile nous renforce."

Avez-vous reçu des encouragements depuis la fin du Tournoi ?
PSA: "Étonnamment, oui. Ce qui est important c'est que les joueurs, dans tous  les entretiens que l'on a eus, ont fait non seulement leur autocritique mais  croient aussi, comme nous, en cette équipe de France. Il va falloir être mieux  partout, dans la précision, dans notre organisation, dans notre férocité  défensive, notre discipline. Trois semaines et demi en Nouvelle-Zélande, cela  va être intéressant pour continuer à voir ce groupe."

Dans quel état d'esprit abordez-vous cette tournée ?
PSA: "On a la chance d'aller chez les champions du monde, ce qui se fait de  mieux dans le rugby mondial. Il y a un goût particulier, aller en  Nouvelle-Zélande c'est toujours exceptionnel. C'est ce que j'ai dit aux  joueurs, c'est la tournée d'une vie. Il va falloir beaucoup de solidarité en ce  mois de juin, en fin de saison, pour rivaliser avec la crème de la crème."

En l'état, le XV de France a-t-il les moyens de gagner un match en  Nouvelle-Zélande ?
PSA: "Beaucoup d'experts ne le pensent pas. Mais on a des joueurs qui ont  envie de se transcender, de tout donner. Ce qui est sûr c'est qu'on ne sera pas  favoris, mais c'est peut-être la meilleure chose pour le rugby français (rires)  ! Ce sera le remake de la finale, tout en sachant que les All Blacks repartent  aussi un peu sur une nouvelle génération et que nous, de l'équipe qui a été  finaliste de la Coupe du monde, beaucoup sont blessés, ont arrêté leur carrière  internationale ou sont en difficulté avec leur club. L'équipe de France a été  renouvelée à 70%."

Qu'est ce qui fera que la tournée sera réussie ?
PSA: "Surtout, dans l'état d'esprit et le contenu sur le terrain, tout  donner, ne rien lâcher, essayer d'être entreprenant, ne pas être timorés. Il  faudra essayer de ne pas subir alors que toutes les équipes subissent  énormément face aux Néo-Zélandais. Ces matchs de haut niveau, on va y aller  pour les jouer à fond.  Après, on n'est pas utopiste..."

En janvier, avant le Tournoi, vous parliez du plaisir que les joueurs  avaient pris sur le terrain en novembre. On imagine qu'il a un peu disparu...
PSA: "C'est là où tu t'aperçois que le rugby est un sport où il faut  énormément de confiance, en plus du combat. Après, on fait quand même match nul  en Irlande, on gagne contre l'Ecosse... Si on avait été une équipe en  confiance, le score aurait été plus large qu'il a été. Là, la motivation c'est  de ne pas être spectateur mais acteur de l'événement. Apparemment, les places  se vendent bien, on va jouer les matchs à guichets fermés. Les Néo-Zélandais  respectent énormément le rugby français. Nous on va retravailler avec un gros  squelette de l'équipe qui était là au mois de novembre et durant le Six  nations, puis on va apporter des joueurs en forme ou des jeunes joueurs à grand  potentiel."

Certains vont-ils être mis au repos ?
PSA: "On va voir. Peut-être que sur certains postes on aura envie de voir un  gros potentiel, un jeune, et on mettra au repos deux ou trois mecs qui ont  énormément donné, qui n'ont pas arrêté depuis cinq-six ans. On va aussi essayer  d'y aller en étant le plus cohérent et le plus performant possible."

Verra-t-on certains joueurs fraîchement éligibles ?
PSA: "Tout est possible. On va essayer d'enrichir, de mettre de la  concurrence à certains postes."

Les clubs français dominent l'Europe. Sept semaines après une dernière  place dans le Tournoi, qu'est-ce que cela vous inspire ?
PSA: "C'est bien, on est content pour eux. Moi j'ai joué neuf ans à  Montferrand et à Toulon un peu plus que deux saisons. C'est très bien. Pour les  joueurs qui sont sélectionnables, cela leur fait une expérience énorme de faire  des matchs de très très haut niveau."

Quitte à ce qu'ils soient d'autant plus fatigués...
PSA: "On ne va pas partir en Nouvelle-Zélande en pensant à la fatigue. Il  faut y aller avec de la joie, de l'enthousiasme, une envie énorme."

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