XV de France: Iturria et Penaud, les paris du changement
"Il n'y a pas 36 questions à se poser, il faut gagner, car c'est dans la victoire qu'on créé beaucoup de choses." Arthur Iturria sait que la pression est grande sur le XV de France, à l'approche du début de la tournée d'automne. Avec seulement 2 victoires en 8 rencontres en 2018, l'équipe n'est pas en confiance.
Le Clermontois se sait individuellement sous pression. Car pour la première fois depuis la virée nocturne de certains internationaux en Ecosse lors du dernier Tournoi des 6 Nations, à laquelle il a participé ce qui lui a valu d'être écarté par le staff tricolore, il revient en Bleu. Et pas à son poste de prédilection, la 2e ligne, là où il a connu ses 3 premières et seules sélections. C'est en 3e ligne aile qu'il sera positionné face aux Springboks. Comme en club depuis le début de saison, puisqu'il y a évolué à quatre reprises sur les cinq matches disputés. Un positionnement qu'il pense bénéfique, lui qui paraissait un peu "léger" (109kg) pour la 2e ligne à ce niveau. "Je n'ai pas le profil de gros pousseur comme 'Seb' Vahaamahina. Je lâchais beaucoup d'énergie dans la mêlée. Ca fait quand même la différence. Je le vois maintenant", confiait-il cette semaine à Marcoussis. Mais il a conscience de ses limites actuelles "sur le placement, la touche, la sortie en mêlée, où il faut que je sois plus explosif".
Des centimètres et du déplacement
Avec son mètre quatre-vingt-dix-huit, il va apporter un nouveau potentiel aérien en 3e ligne. Très agile ballon en main, mobile malgré ses 109kg, Iturria a également l'avantage d'être très actif dans les regroupements. Et depuis le début de la saison, sur les 42 plaquages effectués, il a un ratio de 93% de réussite. Mais attention, au niveau international, le rythme est bien plus élevé. Ce sera là le principal défi qu'il devra relever. "Ce poste lui convient plus. Il nous apporte sa qualité dans le domaine aérien, a l'intelligence de jeu, la technique, et le déplacement. On va essayer de voir ce qu'il peut donner niveau au-dessus mais je ne doute pas trop de sa performance", estime Jacques Brunel, le sélectionneur.
Autre nouveau positionnement en équipe de France: l'aile pour Damian Penaud. Lumineux et décisif lors de ses premiers matches internationaux au poste de centre, le Clermontois a également migré vers la touche. D'abord en club, où il a joué à ce poste d'ailier à cinq reprises en sept rencontres en Top 14. "Franck (Azéma, directeur sportif de Clermont) a voulu m'essayer à l'aile, c'était quelque chose que j'avais envie d'essayer aussi", raconte-t-il. "Un peu perdu" au début, il s'est petit à petit adapté. "A force de communiquer, j'ai pris confiance et je me sens de mieux en mieux à ce poste."
"J'aime bien aller batailler au ballon"
Absent en équipe de France depuis le nul contre le Japon en novembre dernier, le fils d'Alain Penaud est de retour en Bleu. S'il a la vitesse, et également les repères, il sera certainement soumis au même régime que tous ceux qui sont placés à l'aile sans que ce soit leur poste de prédilection: les chandelles. Car ce poste nécessite une communication parfaite avec l'arrière et l'autre ailier, afin de bien se placer pour couvrir le champs profond du terrain. Cela n'inquiète pas Jacques Brunel: "On pense aussi qu'il est bon sur le jeu aérien, qui risque d'être une composante importante sur cette partie." Avec son mètre quatre-vingt-douze, il a la taille pour lutter. Et il aime ça: "J'aime bien aller batailler au ballon et essayer de gagner mes duels. Jeune, je travaillais beaucoup sur les ballons hauts, petit à petit j'ai commencé à apprécier ce domaine." Reste à le démontrer au niveau supérieur, contre des Sud-Africains taillés pour cela.
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