XV de France féminin : la Nouvelle-Zélande, un Everest pour débuter
"Il ne faut pas les mettre sur un piédestal, ne pas appréhender ce match." L'ouvreuse Caroline Drouin a beau reprendre avec entrain cette antienne de l'outsider, difficile d'envisager avec optimisme une double confrontation - la seconde aura lieu à Grenoble le 17 novembre - face aux Black Ferns: ces dernières ont remporté 5 des 7 Coupes du monde auxquelles elles ont participé et ont perdu une seule fois en trois ans depuis que Glenn Moore est sélectionneur. Cet ogre, la France ne l'a affronté que 4 fois dans son histoire, pour autant de défaites. La première, en 1996 à Edmonton (Canada), reste le pire revers de l'histoire des Bleues (109-0). La dernière en date remonte à 2010 en demi-finale mondiale (45-7).
Si les "Fougères noires" accordent désormais un peu plus de crédit à Safi N'Diaye, Romane Ménager et consort, c'est probablement parce que les Françaises ont réalisé un excellent parcours lors du Mondial 2017 en Irlande (3e), s'inclinant en demi-finale contre l'Angleterre (20-3). "La France aurait très bien pu être notre adversaire en finale", a estimé Moore.
L'apport du VII
Les Françaises ont confirmé depuis en remportant le Grand Chelem dans le Tournoi des six nations 2018, à la faveur d'une victoire arrachée contre les mêmes Anglaises (18-17). Elles ne se sont plus rassemblées depuis, hormis un stage en août. "On ne sait pas où on en est", reconnaît la manager Annick Hayraud, "pas inquiète" pour autant. Et ce notamment grâce aux filles du VII (Drouin, Amédée, Neisen, Pelle...), vice-championnes du monde en juillet à San Francisco et qui constituent une bonne partie de l'effectif. "Le VII apporte tellement qu'à 15, on retrouve vite ses repères", estime Drouin. "Quand elles jouent ces matches déterminants pour le Mondial (à VII), ça engrange de la confiance", estime Hayraud.
Donc l'objectif est clair: faire de ses joueuses les futures championnes du monde. "Si on veut être les meilleures, il faut se confronter aux meilleures", affirme l'Auvergnate. "Cela fait partie du schéma de marche jusqu'à la Coupe du monde. C'est très bien de les rencontrer maintenant", abonde l'entraîneur Samuel Cherouk, pour lequel il y "quand même beaucoup d'étapes" à franchir auparavant. Drouin les liste: "garder cette même dynamique avec un autre Grand Chelem dans le Tournoi des six nations et une qualification pour les Jeux olympiques avec le rugby à 7". En attendant, un exploit contre les Black Ferns, qui viennent d'étriller les Etats-Unis 67-6 à Chicago, serait un immense pas en avant.
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