Tournoi des six nations : l’Angleterre, une bête noire que le XV de France veut faire tomber avant le Mondial
Malgré des rencontres souvent très serrées, les joueuses d’Annick Hayraud n’ont plus battu les Anglaises depuis neuf matchs.
Quatre ans que les Bleues enchaînent les Crunch sans parvenir à échapper aux épines des Red Roses. Le XV de France reste sur neuf revers consécutifs face à des Anglaises qu’il devra pourtant battre, samedi 30 avril, s’il veut décrocher un sacre dans le Tournoi des six nations et un Grand Chelem qui lui échappent depuis 2018.
L’échéance est d’autant plus importante que ce choc attendu oppose deux prétendantes au titre mondial qui se tiendra en octobre prochain. "L’équipe de France se doit de gagner des titres. Samedi on a l’occasion d’en jouer un. Dans l’optique, en plus, de préparer au mieux une Coupe du monde", confirmait le responsable sportif des Bleues Thomas Darracq, en conférence de presse jeudi.
Une dernière danse avant le Mondial
Pour la France comme pour l'Angleterre, l’affrontement qui aura lieu dans l’écrin de Jean-Dauger à Bayonne, est sans doute une occasion unique de se frotter à une telle adversité avant le rendez-vous de l’automne. "On ne connaît pas encore le programme des matchs amicaux, mais c’est sûrement la dernière fois qu’elles pourront se mesurer à une équipe qui vise le titre", acquiesce l’ancienne internationale et consultante pour France Télévisions, Marie Sempéré.
Une victoire face au voisin anglais, première nation mondiale, quelques mois après avoir fait tomber les Néo-Zélandaises, deuxième nation mondiale, permettrait aux Bleues de valider les progrès des derniers mois. Thomas Darracq soulignait d’ailleurs que le Tournoi, dans son ensemble, a été pensé comme une "dernière grande répétition avant le Mondial." "Quand on s’engage dans une compétition, c’est qu’on veut la gagner", enchaînait la manageuse des Bleues, Annick Hayraud.
"Gagner contre les Anglaises c’est quelque chose qui nous anime. Au-delà de ça, on sait qu’on va les retrouver à la Coupe du monde. Gagner, c’est aussi marquer les esprits, valoriser le travail et l’engagement que les filles mettent tous les jours, parfois dans des conditions pas simples."
Annick Hayraud, manageuse des Bleuesen conférence de presse d'avant-match jeudi
La large rotation engagée sur les matchs par les deux équipes témoigne de cette volonté d’utiliser ce Tournoi pour peaufiner les contours du groupe qui s’envolera pour la Nouvelle-Zélande. "On n’invente pas grand-chose. On sait qu’on a un groupe compétitif où chaque fille, quand elle est sur le terrain, est en capacité de maintenir le niveau de performance, ajoutait Thomas Darracq. C’est important dans l’optique de gagner la Coupe du monde. Pour aller au bout, il faut jouer six matchs et avoir 30 filles compétitives."
Une série à briser
Et quoi de mieux pour se préparer à l’intensité et la pression d’une Coupe du monde qu’un Crunch avec pour enjeu un Grand Chelem ? Pas grand-chose. Le scénario est d’autant mieux ficelé que les coéquipières de Caroline Drouin pourront s’appuyer sur le public français pour mettre fin à une série de neuf défaites consécutives face à des Anglaises, invaincues depuis 22 rencontres.
Si après des années à s’écharper dans des matchs où la victoire revenait tantôt à l’une tantôt à l’autre, le rapport de force a fini par basculer en faveur des Anglaises, Marie Sempéré estime que tout est possible samedi : "Avec le roulement qu’il y a eu, c’est difficile de déceler ce qui pourrait se passer. D’autant plus qu’il y a toujours une part d’irrationnel dans les matchs face à l’Angleterre. Tu es forcément plus concentrée, plus solide, plus agressive."
"Battre les Blacks Ferns, c’était probablement la barrière mentale la plus difficile à franchir. Ce sont les meilleures joueuses du monde, il y a aussi le haka à gérer, on pouvait vite être dépassée. Avec les Anglaises, c’est différent. Même si tu ne les as pas battues depuis quatre ans, tu passes à chaque fois pas loin et tu sais que tu peux les gagner."
Marie Sempéré ancienne internationale et consultante pour France télévisionsà franceinfo: sport
Les Bleues ont tout intérêt à s’inspirer de ce match de mars 2018 où, dans un Stade des Alpes bouillant, le XV de France battait (18-17) l’Angleterre pour la dernière fois et s’offrait le Grand Chelem dans la foulée. Neuf joueuses présentes ce jour-là sont sur la feuille de match de samedi. Si leur expérience peut compter, Annick Hayraud soulignait aussi le rôle "des filles qui n’ont pas vécu ces défaites contre l’Angleterre." "C’est un plus, elles ont gagné en maturité, du temps de jeu. Elles vont amener beaucoup de fraîcheur et d’enthousiasme."
Tout élément est bon à prendre pour des Bleues condamnées à gagner si elles veulent décrocher le Graal. En effet, en cas d’égalité, les Red Roses rafleraient le trophée grâce à une différence de points nettement favorable (+248 contre +116). "Peu importe l’équipe qui gagnera, ce sera en tout cas un signal fort envoyé aux autres avant la Coupe du monde", conclut Marie Sempéré. Et les Bleues comptent bien griller la politesse à leurs adversaires du jour.
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