Novès, l'arlésienne du XV de France ?
"Je suis avec le Stade Toulousain à 100%." Le plus beau palmarès de France (9 titres de champion, 4 Coupes d'Europe) a encore été contraint de réaffirmer son attachement à son club. Ce n'est pas nouveau. Guy Novès est souvent annoncé sur le départ de son club pour prendre en mains le XV de France. Cette fois, ce sont de petites phrases lâchées par le manageur général qui ont mis le feu aux poudres: "Ca pourrait être la dernière", a-t-il glissé après la finale victorieuse contre Montpellier. "Aller en finale à Cardiff bouclerait la boucle", avait-il dit avant la demi-finale de Coupe d'Europe contre le Leinster. Ailier de talent, le technicien sait toujours aussi bien réaliser un cadrage-débordement. Il a donc voulu éteindre la mèche, tout en la laissant rougeoyer. "Je voulais souligner combien c'est difficile de parvenir en finale", répond-il dans L'Equipe. "La prochaine saison me fait peur parce que beaucoup de nos joueurs seront absents et parce que je mesure l'ambition, les moyens et le travail entrepris par les autres clubs. Voilà pourquoi je savoure ce titre comme si c'était le dernier."
Une position que René Bouscatel, président du club, défend: "Nous n'avons jamais évoqué son départ. Et même si on lui proposait l'équipe de France, je ne pense que qu'il serait intéressé." Longtemps, l'intéressé lui-même dénigrait ce poste de sélectionneur, niait toute possibilité d'y évoluer, plus conscient de n'avoir pas les bons appuis pour l'obtenir que par désintérêt. Mais les choses ont changé. Le chantre du jeu ouvert a mis un gros pied au sein des Barbarians français, et du très influent Serge Kampf, s'ouvrant de nouvelles portes. Et désormais, il trouve "agréable" qu'on parle de lui pour ce poste. "Cela démontre que notre rugby, le rugby toulousain, est reconnu aujourd'hui". Si certaines choses ont changé, Guy Novès n'est pas pour autant sur la voie royale. D'autres lorgnent la succession de Marc Lièvremont, d'autres ont le CV et les qualités pour l'occuper. Et le technicien toulousain n'a jamais été tendre avec l'actuel occupant du poste, engageant quelques bras de fer et le critiquant parfois vertement, comme à l'issue du dernier Tournoi des VI Nations. Et ces critiques visent, indirectement, ceux qui sont au-dessus, ceux qui ont nommé ou maintenu l'ancien entraîneur de Dax. Et cela attire forcément les inimitiés.
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