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Le conflit LNR-FFR perturbe la préparation du XV de France

Alors que Fabien Galthié vient de dévoiler une liste de 31 joueurs pour les matchs d'automne, les sélectionnés ne savent toujours pas sous quelles conditions ils pourront y participer. La faute au conflit entre la Ligue et la Fédération qui ne sont toujours pas parvenues à trouver un accord au sujet de la mise à disposition des internationaux par leurs clubs. Cela ressemble de plus en plus à une impasse et c'est désormais le Conseil d'Etat qui devra trancher.
Article rédigé par Julien Lamotte
France Télévisions - Rédaction Sport
Publié
Temps de lecture : 3min
Fabien Galthié (ADRIAN DENNIS / AFP)

"Nous nous préparons au plus mauvais des scénarios. Notre approche est d'être prêts face à n'importe qui, n'importe quand, n'importe où". Ce constat, mi-pragmatique, mi-fataliste, est signé Fabien Galthié. Le sélectionneur du XV de France, qui a dévoilé ce mercredi une liste de 31 joueurs pour les matchs à venir, est à l'avant du bateau bleu et c'est lui qui subit le plus les remous. Obligé de composer avec les desiderata des uns et autres, de ménager la chèvre et le chou, il fait avec les moyens du bord en attendant que la tempête se calme. Ce n'est pas pour tout de suite, et son équipe va devoir se préparer dans un flou qui n'a rien d'artistique. 

La réunion entre la Fédération française de rugby et la Ligue nationale, ce mercredi, devait être celle de la dernière chance. Elle n'a finalement pas abouti à un accord, les deux instances se renvoyant chacune dans leurs 22. Pour rappel le nœud gordien de cette discorde repose sur le nombre de matchs internationaux que la Fédération souhaite faire disputer aux Bleus pendant l'automne, entre préparation face au pays de Galles, rencontre en retard à jouer contre l'Irlande dans le cadre du Tournoi des 6 Nations 2019, et quatre autres affrontements en Autumn Nations cup, une compétition à huit équipes lancée cette saison. Soient six matches en tout, quand la Ligue estime le plafond maximum à cinq, en prenant pour base la convention qui régit la mise à disposition des internationaux signée par la FFR et la LNR. 

La recherche d'un compromis, depuis l'été et la décision de World Rugby de doubler la fenêtre des tests d'automne (24 octobre - 6 décembre) afin de rattraper les rencontres annulées ou reportées par la pandémie de Covid-19 et de renflouer les caisses des fédérations, bute inlassablement sur cette impasse. 

Mêlée fermée

Les clubs estiment avoir déjà tendu la main en acceptant 5 rencontres pour les Bleus au lieu de 3 habituellement et refusent d'aller au-delà quand, de son côté, la Fédération avance qu'elle a proposé un plafond de 5 matches par joueur, de remettre à la disposition des clubs les joueurs non retenus "pour la semaine complète", de libérer l'ensemble du groupe pour la semaine de repos international début novembre, qui correspond à la 8e journée du Top 14, et de ne pas retenir pour la première semaine de préparation les joueurs qui disputent les finales des Coupes d'Europe avec leur club (Toulon et le Racing 92).

Bref, chacun campe en mêlée et celle-ci est plus fermée que jamais. Et le plus regrettable dans tout cela c'est que c'est le XV de France qui en fait les frais. "On a suivi les règlements et on s'est préparé en conséquence, notre agenda hebdomadaire est minuté", déplore Galthié. Le juge des référés du Conseil d'Etat, chargé de statuer sur ce conflit, doit désormais faire vite. Il en va de la préparation des Bleus, et plus généralement, de la crédibilité du rugby français. 

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