L'Argentine, cet élève qui a dépassé le "maître" français
L'ouverture du Top 14 fait croître le rugby argentin
Le championnat de France a longtemps tourné son marché international vers l'Argentine. Des joueurs peu chers, robustes devant et joueurs derrière, les Pumas avaient en plus une belle faculté à s'intégrer dans les effectifs français. Leur côté latin de dépareillait pas dans l'Hexagone. C'est au contact du championnat de France, de la Coupe d'Europe, que le rugby argentin a progressivement opéré sa mue. En 2007, lors de la Coupe du monde en France, le match pour la 3e place entre Argentins et Français est marqué par la présence de 9 des 15 titulaires sud-américains qui évoluent dans un club tricolore.
"Le Top 14 a ouvert la porte à beaucoup d'Argentins et a permis d'améliorer notre rugby. Cela a permis notre développement professionnel", convient le demi de mêlée Tomas Cubelli. Autre preuve de cette imbrication des deux nations: l'ensemble du staff est passé par l'Hexagone, comme joueur ou entraîneur: le sélectionneur Mario Ledesma (Narbonne, Castres, Clermont, Montpellier, Stade Français) et ses adjoints Martin Gaitan (Biarritz), Nicolas Fernandez Miranda (Bayonne) et Gonzalo Quesada. Ce dernier a même occupé le poste d'adjoint en équipe de France, lors de la Coupe du monde 2011, et a ensuite dirigé le Stade Français et le Racing 92. "L'influence de l'équipe de France dans l'équipe des Pumas demeure présente", résume Cubelli. Même si désormais, les joueurs argentins voyagent moins vers la France.
L'intégration au Rugby Championship
Comme l'ont fait les fédérations australiennes, sud-africaines ou néo-zélandaises, la Fédération argentine de rugby a institué un règlement qui contraint les internationaux à jouer dans leur pays. Une obligation qui admet quelques entorses (les piliers Ramiro Herrera du Stade Français, Gaston Cortes de Leicester et Juan Figallo des Saracens rappelés ces derniers mois).
Depuis 2012, et l'entrée des Pumas dan le Rugby Championship (ex Tri Nations), les Pumas défient chaque année les All Blacks, les Springboks et les Wallabies. En 2015, pour la première fois, les Argentins ont même évité la 4e et dernière place, la laissant aux Sud-Africains. Cette année, ils ont battu les Boks à domicile et les Wallabies en Australie, de sacrées preuves de leur progression. Et même le Super Rugby, qui regroupent les provinces ou franchises des trois nations majeures de l'hémisphère Sud, a ouvert ses portes à la franchise sud-américaine, les Jaguares.
Du coup, dans le jeu, ces Pumas sont de plus en plus marqués par la logique sudiste. Ce qui les rend encore plus dangereux.
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