Toulouse-Racing, la guerre du centre
C'est un choix stratégique fort. Guy Novès a décidé de placer Luke McAlister, son expérimenté ouvreur, au centre pour être associé à Florian Fritz. Et il a préféré laisser la pépite Gaël Fickou sur le banc, probablement pour apporter son dynamisme et sa capacité de franchissement en fin de match, mais tout de même. Malgré une saison mitigée (élimination en quarts de finale de la H Cup, qualification pour les barrages entérinée lors de la dernière journée du Top 14), le Stade Toulousain a toujours des problèmes de riches. Avec les belles performances de Jean-Marc Doussain à l'ouverture (mais seulement sa troisième titularisation en Top 14) et sa polyvalence, ainsi que celle de Luke McAlister, le staff des Rouge et Noir a l'embarras du choix, même si les blessures de David ou Clerc ont réduit leurs possibilités.
On attendait un duel d'internationaux étrangers entre Jonathan Sexton et Luke McAlister, ce ne sera pas le cas. A la place, Doussain sera chargé de créer le danger derrière son pack, et si possible venir défier l'ouvreur irlandais par ses charges de buffle, sans oublier le jeu de déplacement dans lequel Sexton est passé maître. L'ancien All Black reviendra certainement à son poste de prédilection en fin de match, pour laisser à Fickou sa place au centre et gérer le "money-time".
La densité physique du Racing
Car Luke McAlister, c'est vraiment le joueur qui fait la différence, celui qui fait basculer les matches. Ses blessures ont handicapé son équipe récemment. Se passer de lui au poste de N.10, c'est clairement s'enlever un atout dans la gestion globale du jeu, même si Doussain y a beaucoup progressé. Mais c'est aussi densifier le centre du terrain, surtout en compagnie de Florian Fritz. Les deux hommes représentent des options de très grande qualité dans le jeu au pied, pour décharger Doussain, forcément visé par la 3e ligne francilienne. ils sont surtout très agressifs dans le combat, très précieux dans le replacement, capables de prendre le moindre petit intervalle, le moindre trou de souris, pour faire mal au coeur de l'équipe adverse.
Et le Racing-Métro présente l'une de ses forces majeures au centre. Avec le duo de mastodontes Henry Chavancy-Jamie Roberts, l'équipe de Laurent Travers et Laurent Labit aime défier dans l'axe, avec son redoutable pack à la rescousse. User de sa densité physique dans toutes les lignes, tel est le crédo de cette formation Ciel et Blanc, qui ensuite peut allumer les mèches venues des ailes, avec l'Argentin Imhoff et l'international français Planté, sans oublier Hernandez, qui aime toujours autant les décalages. Après une entame de saison délicate, l'international gallois s'est mis dans le rythme. Avec Henry Chavancy, ils représentent une force de frappe impressionnante, un centre de terrain d'une solidité incroyable, capable de faire jouer autour d'eux. Des profils un peu comparables à ceux des deux Toulousains. De ce choc de combattants sortira l'une des clés de ce barrage.
Les équipes
Toulouse: Poitrenaud - Huget, Fritz, McAlister, Gear - (o) Doussain, (m) Vermaak - Dusautoir, Picamoles, Camara - Albacete, Maestri - Johnston, Bregvadze, Baille. Remplaçants: Tolofua, Steenkamp, Tekori, Nyanga, Qera, Matanavou, Fickou, Montès
Racing -Métro: Hernandez - Planté, Chavancy, Roberts, Imhoff - (o) Sexton, (m) Machenaud - Le Roux, Cronje, Battut (cap) - F. van der Merwe, Kruger - Ducalcon, Lacombe, Brugnaut. Remplaçants: Maurouard, Ben Arous, Metz, Lauret, Phillips, Estebanez, Fall, Mujati
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