Toulouse arrête la spirale et gagne le choc des Stades (22-10)
Cinq défaites de rang (jamais vu depuis 1962), une position de lanterne rouge au moment d'entrer sur le terrain, le Stade Toulousain était dos au mur au moment d'affronter le Stade Français. Susceptible de s'emparer de la deuxième place en cas de succès, les Parisiens savaient qu'il leur fallait un exploit. Depuis 2006, ils ne se sont plus imposés à Toulouse.
A Ernest-Wallon, il n'y avait pas le feu, mais c'était pas loin. Pour ce choc des Stades, les Toulousains affichaient une belle flamme en début de match pour renverser la situation. La charnière Doussain-McAlister limitait les risques en envoyant les avants imposer l'épreuve de force dans une marée noire continue. Privé des Johnston, Kakovin, Ferreira, Tolofua, Flynn, Millo-Chluski, Steenkamp, Picamoles, Nyanga, Poitrenaud et d'autres, le quadruple champion d'Europe alignait de jeunes joueurs notamment devant (Baille, Marchand). Il perdait en expérience mais gagnait en fougue.
La jeune mêlée toulousaine tient le choc
Malgré cette inexpérience, sur la première mêlée, c'est le Stade Français qui était pénalisé, pour permettre à Luke McAlister de passer ses premiers points (3-0). Sur la deuxième, plus stable, après avoir avancé, les Parisiens étaient mis sur le reculoir et perdaient le ballon, sur leur introduction. Il fallait attendre la 18e minute pour que Paris entre dans les 22m adverses, preuve de la domination toulousaine. L'ouvreur néo-zélandais ajoutait une pénalité (21e, 6-0), imité par Bosman des 50m pour les premiers points parisiens (25, 6-3). A la 30e minute, le sort continuait de s'acharner sur la Ville Rose, avec la sortie du 3e ligne Galan, blessé et remplacé par Dusautoir. Cela n'empêchait pas le paquet d'avants de délivrer un énorme maul, puis d'hériter d'une nouvelle pénalité passée par McAlister (31e, 9-3), qui en ajoutait une avant la pause (12-3).
La bonne réaction toulousaine après l'essai en contre.
Au retour des vestiaires, la tendance semblait s'accentuer, avec une pénalité de l'ancien All Black (44e, 15-3), puis un raté dans le même exercice de Fillol (47e). Mais juste après, la passe sautée de McAlister était interceptée par Sinzelle qui inscrivait un essai en contre assassin (48e, 15-10). La mauvaise passe toulousaine paraissait plus que jamais présente. Néanmoins, un match entre les Stades n'est pas comme les autres. Après ce coup de bambou, Harinordoquy, puis Clerc sonnaient la charge, avant que McAlister ne raffute, prenne l'intervalle et trouve Fickou qui repiquait à l'intérieur pour inscrire l'essai entre les poteaux (51e, 22-10).
Cette réaction était confortée par un nouvel échec au pied de Fillol (57e). Toulouse avait globalement la main sur le ballon, malgré ses approximations habituelles (mais moins pénalisantes). A l'envie, au courage, et avec une nouvelle fois un Imanol Harinordoquy étincelant, Toulouse renoue ainsi avec la victoire, mettant fin à sa série noire.
Réactions
Laurent Sempéré (capitaine du Stade Français): "On a la sensation que l'on pouvait faire mieux. Malheureusement, on a payé notre indiscipline. Dés qu'ils ont enchaîné les longues séquences, on l'a payé cash. On savait qu'ils seraient gonflés à bloc. Toulouse, c'est une grande équipe. L'objectif était de tenir le score le plus longtemps possible pour les faire gamberger mais nous n'y sommes pas parvenus car ils ont rapidement pris le score et c'est devenu trop difficile".
Guy Novès (manager général de Toulouse): "Cela fait du bien car les joueurs qui font beaucoup d'efforts sont récompensés. J'aurais bien aimé, vu notre investissement et notre domination, que l'on aille chercher autre chose. On va quand même se contenter de cette victoire. Il y a eu beaucoup d'envie et de bonnes volontés. On avait envie de faire plaisir à notre public. Toulon arrive donc on ne va pas lever le pied maintenant mais cette victoire donne du sens aux discours et au travail de tout le club. C'est une simple victoire, on a rien fait d'extraordinaire mais il y aura un peu plus de sérénité".
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