Top 14 - Fabien Galthié revient à Montpellier avec le RCT
"Je pense que le public l'applaudira car il n'a rien contre Fabien Galthié", assure son ancien capitaine au MHR, Fulgence Ouedraogo. "Il aura l'accueil qu'il doit avoir, il sera bien accueilli", estime également Benjamin Fall, qui lui aussi l'a connu à Montpellier. La fâcherie n'est pas avec le public. "Sans savoir ce qu'il s'est passé entre lui et le président, j'ai le sentiment que c'est une rupture humaine et personnelle entre les deux hommes", explique le jeune retraité Robins Tchale-Watchou, qui a évolué sous les ordres de Galthié au Stade Français et à Montpellier.
L'intéressé refuse d'évoquer le sujet. Dès la semaine dernière, les médias suivant le RCT ont été prévenus que Fabien Galthié ne souhaitait pas s'exprimer avant le déplacement dans l'Hérault. "Depuis qu'on a commencé à Toulon, jamais Fabien n'a fait allusion à son passé avec Montpellier", assure son adjoint Fabrice Landreau. "Ce n'est pas un thème ou un levier." Même si Altrad est mis en difficulté par l'affaire du contrat avec le président de la Fédération française de rugby (FFR) Bernard Laporte et des sanctions envers le club assouplies par la commission d'appel fédérale.
Un divorce mal vécu
En décembre 2014, le MHR occupe la 7e place au bout d'un automne glacial, avec sept défaites en huit rencontres toutes compétitions confondues. "Il avait le sentiment que son message ne passait plus, qu'il ne sensibilisait plus les mecs. Il était affecté par cette incompréhension, de ne pas avoir cette clé-là", se rappelle Tchale-Watchou. Le lendemain, Galthié est démis de ses fonctions par le président Mohed Altrad. Dès lors s'engage une guerre judiciaire entre les deux hommes avec un procès aux prud'hommes que le président Altrad conduit jusqu'à son dernier recours. L'ancien demi de mêlée du XV de France (1991-2003) gagne le procès, obtient 484.000 euros d'indemnités, mais perd deux ans. De décembre 2014 à janvier 2017, il ne peut exercer son métier malgré les sollicitations du président de Toulon Mourad Boudjellal. Au-delà de l'échec sportif, il vit très mal l'humiliation de son départ, souffre sous le feu des critiques d'Altrad qui "considère qu'il (Galthié) ne pense qu'à l'argent", et semble bien seul.
Un savoir-faire reconnu
Pour la première fois de sa carrière d'entraîneur, l'ex-joueur de Colomiers ne contrôle plus rien, se soumet au lent calendrier judiciaire avec lequel Altrad semble jouer. L'entraîneur perd la guerre du pouvoir face à la 36e fortune de France. Un véritable gâchis. Car pendant quatre ans (2010-décembre 2014), l'homme aux 64 sélections avait fait décoller le MHR. "Indéniablement, avec lui, Montpellier a joué son meilleur rugby", estime Tchale-Watchou.
Mais le bilan s'efface parfois sous l'effet d'une personnalité polarisée sur sa seule équipe. Galthié "peut froisser les joueurs", explique Tchale-Watchou. "Tout comme tous les passionnés au caractère entier, c'est tout ou rien". "A Montpellier, c'était parfois chaud, tendu, sur certains entraînements avec de grosses colères", se souvient Éric Escande, un N.9 qui l'a retrouvé à Toulon. "Peut-être qu'à Toulon il y a plus de grands noms et il a moins besoin d'être sur le dos des joueurs." Pascal Mancuso, ancien entraîneur de Montpellier et directeur de la formation en 2010, à l'arrivée de Galthié, a été en conflit avec le coach. Mais "c'est l'entraîneur le plus compétent que j'ai connu, assure-t-il. Il a une intelligence rare dans sa manière d'envisager le jeu et d'entraîner". C'est "son management, la gestion des hommes, qui pose problème, estime Mancuso. Cet homme, qui a un fort ego, a tellement envie de réussir qu'il déborde par moments et ne peut pas durer". Mais il peut revenir...
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