Top 14/Demi-finale: la fraîcheur de la Rochelle face au pragmatisme de Toulon
Le RCT n'est pas encore redevenu ce rouleau compresseur qui écrasait tout sur son passage, mais il y ressemble de plus en plus. Son succès en barrages contre Castres en témoigne, obtenu à force d'abnégation et de combat, sans fioriture dans le jeu des arrières. Des valeurs appréciées sur la Rade mais dont l'équipe s'était un peu éloignée avec Diego Dominguez puis Mike Ford, les deux managers successifs remerciés en cours de saison. Richard Cockerill, qui a remplacé Ford début avril après avoir été son assistant, prône depuis un jeu plus direct, plus restrictif, mais qu'il considère plus simple à élaborer et à mettre en place. L'ancien talonneur international anglais, élevé au grain du rugueux jeu d'avants de Leicester, a imposé sa vision, pour revenir comme l'on dit, sur les fondamentaux de la conquête, avec énormément de travail sur les phases de ruck et les déblayages. Faire vivre le ballon n'est pas une fin soi, l'important est d'avancer. A Toulon, la mêlée est une religion, et pourrait être un secteur clé lors de cette demi-finale. Voici donc les Rochelais prévenus !
Un rendez-vous attendu
Les Maritimes sont prêts. Arrivés les premiers sur place, puisque déjà qualifiés, ils ont pris leurs marques au Stade Vélodrome, et ils attendent ce match comme une fête. Même s'ils n'ignorent pas l'importance de l'enjeu, ils entendent bien profiter de l'instant. Trois ans seulement après se remontée dans l'élite, le Stade Rochelais s'est imposé comme le patron du Top 14. Un succès bâti sur un modèle économique stable, un recrutement malin, et un public fidèle. Mais surtout sur une philosophie de jeu, de percussions et de mouvement, illustrée par exemple par Kevin Gourdon, désormais installé dans le XV de France, par l'expérimenté Brock James, mais aussi par le Fidjien Levani Botia, dont la palette technique et la puissance impressionnent.. Malgré ses moyens limités (12e budget de Top 14) les Rochelais ont construire une équipe complémentaire en travaillant sur la continuité, et en défendant la notion de proximité avec les inconditionnels de Marcel-Deflandre, qui se retrouveront à guichets fermés dans leur stade pour la diffusion de la rencontre sur écrans géants, pour ceux qui n'auront pas eu la chance d'avoir pu faire le déplacement dans la cité phocéenne. Les hommes de Collazo auront bien besoin de cet engouement autour d'eux, car en face, les Toulonnais, qui seront presque à la maison pourront logiquement compter sur un soutien massif encore plus important.
Le public attend une rencontre équilibrée avec un énorme engagement, Reste à espérer, même si pour eux le résultat doit primer, que ni les pragmatiques Toulonnais ni les dynamiques Rochelais n'oublieront la dimension spectaculaire d'un tel rendez-vous.
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