Top 14 : après un été de crise, les clubs se mobilisent et passent à l'offensive

Plusieurs clubs, notamment l'Union Bordeaux-Bègles mettent en place des dispositifs pour limiter les excès, à l'origine de plusieurs affaires ces derniers mois dans le microcosme du rugby français.
Article rédigé par Loris Belin
France Télévisions - Rédaction Sport
Publié
Temps de lecture : 3min
Le logo du Top 14 sur un poteau de corner avant le match entre Toulouse et La Rochelle, à Ernest Wallon, le 8 septembre 2018. (PASCAL PAVANI / AFP)

L'affaire Oscar Jegou-Hugo Auradou en Argentine, les propos racistes d'un Melvyn Jaminet passablement éméché, ou la disparition du jeune Medhi Narjissi… Le rugby français est passé d'un été 2023 de Mondial à celui 2024 des scandales. Les soirées arrosées et l'esprit "troisième mi-temps" ont affiché leur côté sombre, et fait peser un poids sur la reprise du jeu, avec la première journée du Top 14 à partir de samedi. Face à ces dérives, plusieurs clubs ont pris les devants, parmi lesquels l'Union Bordeaux-Bègles figure parmi les plus radicaux.

Les joueurs de l'UBB seront désormais soumis à des dépistages sur tirage au sort pour détecter des traces de cocaïne dans l'organisme a assuré le président du club girondin à Sud Ouest. Cette décision intervient alors que le président de la Fédération française de rugby, Florian Grill, avait fait de la lutte contre cette drogue une priorité.

Grill avait appelé dans une conférence de presse à un "plan d'action" qui sera présenté en octobre à la suite des états généraux du rugby, qui ont débuté le 29 août dernier et vont se poursuivre dans les prochains jours. "Nous avons un gros travail à faire", a admis le président de la Ligue nationale de rugby René Bouscatel lors de la conférence de presse de rentrée du Top 14, lundi 2 septembre.

"Le rugby n’est pas un sport dangereux en lui-même, il y a un problème général dans la société et les joueurs de rugby ne peuvent pas faire abstraction de leur environnement. Il est de notre responsabilité de faire en sorte de limiter les risques."

René Bouscatel, président de la Ligue nationale de rugby

lors d'une conférence de presse le 2 septembre 2024

Outre l'UBB, finaliste du championnat de France la saison passée, d'autres formations ont fait de la reprise l'occasion de rappels quant aux possibles excès, notamment après les rencontres. "On y a eu droit à Lyon, on doit faire le nécessaire pour ­renvoyer une image exemplaire" a expliqué le Lyonnais Baptiste Couilloud dans des propos rapportés par L'Equipe (article sur abonnement).

Le Racing 92 a de son côté durci son règlement intérieur ces derniers mois, avec des contrôles de drogue et d'alcool, également par tirage au sort, une mesure encore renforcée durant l'intersaison à la lumière des dernières affaires qui ont touché le rugby français.

"Il n’y a pas dix mille questions à se poser, il faut resserrer le collier et essayer de redorer l’image du rugby, estime le Francilien et cadre de l'équipe de France Gaël Fickou. Même si de belles choses se sont aussi passées avec cette médaille d’Or de l’équipe de France à 7 par exemple, ces trois affaires-là sont compliquées. À nous les joueurs de nous responsabiliser. C’est bien beau de faire des conneries, mais il faut les assumer. Cela fait douze ans que je suis en équipe de France. Nous sommes toujours sortis après les matchs et ça s’est toujours bien passé. Oui, il y a des dérives. Il faut les sanctionner. Si demain, c’est moi, j’assumerais."

Commentaires

Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.