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Top 14 : Antoine Dupont et Grégory Alldritt, destins croisés venus d’Auch

Les deux internationaux, qui s'affrontent en finale du Top 14 samedi, ont joué ensemble à Auch quand ils étaient jeunes.
Article rédigé par Maÿlice Lavorel, franceinfo: sport
France Télévisions - Rédaction Sport
Publié
Temps de lecture : 4min
Antoine Dupont et Grégory Alldritt, anciens coéquipiers chez les jeunes à Auch et adversaires en finale du Top 14, samedi au Stade de France (AFP / MAXPPP)

Il y aura un peu de Gers dans l’air de Saint-Denis. La finale du Top 14, qui oppose le Stade toulousain au Stade rochelais, samedi 17 juin au Stade de France, verra s’opposer plusieurs joueurs originaires du département de Gascogne, au premier rang desquels Antoine Dupont et Grégory Alldritt. Avant de s’affronter sur le terrain, les deux capitaines du soir ont évolué ensemble à Auch. Des racines communes qui les ont façonnés et auxquelles ils sont restés attachés.

Le numéro 9 toulousain et le numéro 8 rochelais ont tous les deux porté les couleurs rouges et blanches du RC Auch dans leur jeunesse. Antoine Dupont y a passé trois saisons, entre 2011 et 2014, tandis que Grégory Alldritt, arrivé en 2008, y a fait ses débuts professionnels, en 2016. Ils s’y sont croisés et ont été coéquipiers un an, en cadets (moins de 17 ans), également en compagnie d’Anthony Jelonch et Pierre Bourgarit, deux autres protagonistes des excellentes saisons des deux meilleures équipes de France. 

Un talent déjà indéniable

Pas encore majeurs mais diamants bruts à polir, ils montraient déjà des aptitudes évidentes. "Antoine était déjà un capitaine, comme il l’est maintenant. Par sa valeur sur le terrain, déjà, tout le monde le respectait", se souvient Patrick Davasse, entraîneur des cadets à cette époque. "Et Grégory était déjà un capitaine de vestiaire, qui rassemble tout le monde." "Il avait déjà cette capacité à franchir et casser les lignes. C'était déjà son gros point fort", abonde Cyril Garnier, qui supervisait lui aussi le groupe, en étant très proche du futur Rochelais dont il a également été le professeur d’EPS dans le secondaire. 

"Antoine était déjà un garçon qui 'puait' le rugby, il n’y a rien à dire là-dessus."

Cyril Garnier

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Sous le maillot auscitain, les deux joueurs ont parfait leur formation. "On avait les meilleurs jeunes du département et on affrontait les meilleures équipes de la région : Toulouse, Perpignan... Cela leur a permis de beaucoup progresser", affirme Patrick Davasse. En 2014, Antoine Dupont va jusqu’à disputer la finale du championnat de France Crabos, le championnat des moins de 18 ans, conclu par une défaite contre le Racing 92. Un moment qu’il qualifie souvent comme le premier grand souvenir de rugby de sa carrière.

Des liens forts avec le club et la région

Ce passage les a façonnés pour la suite de leur aventure. "C'était le bon environnement pour grandir et apprendre, un peu loin de tout, dans un cocon où on avait le temps de s'occuper d'eux", explique Cyril Garnier. Couvés dans la grande pépinière de talents du département, Antoine Dupont et Grégory Alldritt ont eu tous les outils pour se consacrer au ballon ovale. "À cette époque-là, pour eux, c’était le rugby avant tout", rembobine Patrick Davasse. "Ils aimaient le rugby, ils allaient à l’école de rugby, ils faisaient du rugby toute la journée."

"Auch, c’est l’amitié, les copains, le clocher, le maillot, on travaillait beaucoup là-dessus."

Patrick Davasse

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Là-bas, les deux joueurs sont longtemps restés proches de leur cadre familial et local, eux qui ont grandi à Castelnau-Magnoac et Condom. "On ne représentait pas qu’Auch, on représentait le Gers", rappelle Patrick Davasse. Un contexte auquel ils restent très attachés aujourd'hui. "Ils ont toujours ce souci de savoir d'où ils viennent, et je crois que c'est une grande force en eux", ajoute Cyril Garnier. Cette saison, avant la finale du championnat de France juniors, le coach a pu partager à ses jeunes une vidéo d'encouragement et de félicitations où figuraient les deux joueurs.

Au sein du club, difficile de prendre parti pour la grande finale à venir. Même des années après le départ de "Toto" et "Greg", ceux qui les ont côtoyés n'arrivent toujours pas à s'habituer à les voir adversaires. "Moi je les ai toujours connus ensemble. Les voir les uns contre les autres, quand je regarde les journaux, que je vois Greg capitaine d'un côté et Antoine de l'autre, c'est très étrange", s'amuse Cyril Garnier. Et s'il faut se risquer à un pronostic ? "Pour moi, les deux équipes le méritent, et ils ont tous les deux été très importants pour elles. Je serai ravi pour le vainqueur, et déçu pour le perdant." Quel que soit le résultat, le Gers pourra se targuer d'avoir formé au moins un champion de France 2023.

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